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Refus de donner son ADN, ces mesures qui nous impliquent au quotidien. Procès ADN contre G. Abdallah

Publie le mardi 30 mars 2010 par Open-Publishing

Pour consulter le blog :linter.over-blog.com

Nombreuses sont les mesures qui tentent de prendre le contrôle, de menacer les militants ou tous ceux qui résistent : de l’emploi du flash ball aux arrestations multiples suite à des manifestations ou des initiatives de lutte.

Parmi celles-ci, la volonté de prendre l’ADN des militants ou de ceux qui gênent le pouvoir, et leur criminalisation pour refus, pourrait paraître secondaire.

En fait, elle met chaque militant face à ses principes de lutte. Comme le refus de se faire photographier lors des procédures pénitentiaires, le refus des fouilles, elle implique une résistance au quotidien, et a des conséquences qui ne sont pas anodines : mitard et autres en prison, procès,comparution, fichage pour le refus d’ADN. Dehors comme dedans !

Ce refus, l’une des premières à le mettre en pratique alors même que cette pratique de l’Etat était peu connue fut Joëlle Aubron. Depuis, de nombreux procès ont eu lieu, montrant l’importance de cette mesure pour le pouvoir et la volonté de résistance qui lui est opposée.

Le 18 février dernier, c’est Georges Ibrahim Abdallah qui passait en appel pour ce même motif. Ci-dessous, l’article de libéronsgeorges. La décision est donc ce jeudi.

linter
23 février 2010

A lire sur le blog liberonsgeorges.over-blog.com

Jeudi 18 février 2010 4 18 /02 /2010 12:08
Georges Abdallah – Procès ADN – Jugement attendu pour le 1er avril
Georges Abdallah a comparu ce jeudi 18 février devant la cour d’appel de Pau pour "refus de se soumettre à un prélèvement ADN". Il avait été condamné le 1er décembre dernier à trois mois de détention par le tribunal de Tarbes pour ce refus. Trois mois de détention alors qu’il est condamné à perpétuité !

Devant cette cour Georges Abdallah, qui a refusé d’être représenté par son avocat pour une affaire « administrative », a pu lire une déclaration, ce qui lui avait été impossible lors de la première audience. Il a pu ainsi réaffirmer : "après 26 ans de captivité, mes convictions anti-impérialistes restent intactes".

A la barre, il a expliqué avoir déjà donné son ADN à des gendarmes venus le visiter en détention en 2003, à l’époque où sa libération conditionnelle était envisagée. Mais le parquet général déclare ne pas retrouver de trace de cet ADN dans le fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg). "Si ce ne sont pas des gendarmes, ce doit donc être une officine qui est venue prendre mon ADN", déclare alors Georges Abdallah. "On sait que les services secrets français ne sont pas une société de bienfaiteurs. Aujourd’hui, mon ADN doit être enregistré par la DST, la CIA et le Mossad. Je ne cherche pas à me protéger de mon ADN, en refusant de le donner à nouveau : je refuse de cautionner une loi liberticide. Ce qu’on attend de moi, c’est que je fasse amende honorable".

Le ministère public a affirmé que les empreintes génétiques de Georges Abdallah étaient "inconnues" des fichiers de la justice et a donc requis la même peine de trois mois d’emprisonnement.

Différents collectifs, militants et amis étaient venus témoigner leur solidarité à Georges Abdallah. Plus d’une cinquantaine de personnes étaient présentes dans la salle d’audience ou devant le palais, dont des membres de l’AFPS Pau, Libertat, du Collectif pour la Libération de Georges Ibrahim Abdallah, de Coup Pour Coup 31 et de la JLCM Pau.

Georges Ibrahim Abdallah est sorti du palais sous les applaudissements de ces soutiens, à qui il a adressé un signe de la main depuis le fourgon le ramenant à Lannemezan. La cour d’appel rendra son arrêt le 1er avril mais Georges Abdallah ne sera pas extrait de sa cellule pour l’occasion.

Article publié sur http://liberonsgeorges.over-blog.com le 18 février 2010
Avec la presse régionale et le témoignage de militants sur place
Voir le communiqué du collectif CLGIA


Article de linter du Vendredi 25 mai 2007

Quand Joëlle refusait le fichage ADN

Pour mémoire aussi, et parce que le fichage ADN, on peut tous être confrontés à une décision d’acceptation ou de refus, à cet acte de résistance. Et ce n’est pas si simple de garder intacte cette force de s’opposer au long des années, d’autant plus quand celles-ci sont des années d’emprisonnement.

La résistance est un tout, c’est une exigence, mais c’est surtout exigeant.

Communiqué nlpf 2004

"Le vendredi 9 janvier 2004, l’administration pénitentiaire a voulu soumettre Joëlle Aubron, militante d’Action Directe, incarcérée depuis 1987, à un prélèvement d’ADN dans le cadre de la constitution actuelle d’un fichier central d’empreintes génétiques.

Depuis plusieurs mois, les organisations conscientes du sort fait aux prisonniers (des associations humanitaires aux organisations révolutionnaires) dénoncent l’aspect totalitaire de ce fichage ADN. Mais dans le cas particulier de Joëlle Aubron, la démarche est digne du père Ubu.

La 1ère réaction de Joëlle fut « Pas question. Vous vous foutez de ma gueule ? ». En effet, non seulement Joëlle est condamnée définitive ; mais, détenue particulièrement surveillée, l’Etat la maintient « sous la loupe » depuis 1987. L’Etat dispose des empreintes digitales de Joëlle, de centaines de photos, de mesures morphométriques ; sa famille, ses amis, ses camarades furent - et continuent à être - surveillés, tout comme ses faits et gestes, son courrier et ses communications téléphoniques. Tout cela ayant été plusieurs fois restreint ou censuré.

Conséquence du refus de Joëlle Aubron de se soumettre, la voilà menacée de procès. Juli Morena Maquso, prisonnière basque détenue à Bapaume, doit également subir un procès pour la même raison. Nous aurons plus d’informations dans les jours à venir, mais n’attendons pas pour organiser la solidarité autour des militantes et militants emprisonnés."

http://linter.over-blog.com