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Un immeuble occupé par 250 sans-papiers à Paris évacué

Publie le jeudi 1er avril 2010 par Open-Publishing
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Ces Africains qui travaillent pour la plupart dans le secteur du bâtiment occupaient depuis le 15 décembre 2009 les locaux du Fonds d’assurance formation des salariés de l’artisanat du BTP, rue du Regard (VIe).

Un immeuble du VIe arrondissement de Paris, occupé depuis décembre par quelque 250 travailleurs sans papiers en grève pour leur régularisation, a été évacué jeudi matin « dans le calme » par les forces de l’ordre, a annoncé la préfecture de police dans un communiqué.

Jeudi matin, seule une centaine de personnes se trouvaient dans l’immeuble au moment de l’intervention des forces de l’ordre, a précisé à l’AFP Raymond Chauveau (CGT), présent aux abords de l’immeuble.

Quelque 250 sans-papiers, majoritairement des Africains et travaillant pour la plupart dans le secteur du bâtiment, occupaient depuis le 15 décembre 2009 les locaux du Fonds d’assurance formation des salariés de l’artisanat du BTP (FAF-SAB), situé rue du Regard (VIe arr.).

Plusieurs centaines de personnalités, des cinéastes, des comédiens, des hommes politiques, avaient décidé de les soutenir en février. Un collectif de cinéastes a même réalisé un court-métrage sur leur lutte.

Cette évacuation est intervenue en application d’une ordonnance du tribunal de grande instance de Paris en date du 2 février, indique la préfecture, selon laquelle l’occupation de ces locaux « portait un préjudice continu aux 70 salariés de la structure dont l’activité était fortement perturbée ».

Une partie des services avait du être transférée sur un autre site et sur place les conditions sanitaires se dégradaient quotidiennement, ajoute la préfecture, qui précise que cette occupation n’était pas liée à une demande de places d’hébergement ou de logement, elle visait à l’obtention de titres de séjour.

Cependant, pendant les quatre mois d’occupation « aucun contact avec la préfecture de police n’a été sollicité, aucun dossier de régularisation d’une personne se réclamant de ce mouvement d’occupation n’y a été déposé », a souligne la préfecture.

La revendication de ces travailleurs grévistes sans papiers, « ne porte pas sur la régularisation de telle ou telle personne mais sur une circulaire de régularisation des travailleurs sans papiers », a précisé de son côté Michel Boyon, représentant du Réseau éducation sans frontières (RESF).

Les sans-papiers ont lancé mi-octobre un vaste mouvement de grève et d’occupation de chantiers et d’entreprises d’intérim, soutenu par onze associations et syndicats dont la CGT qui les encadre afin d’obtenir une circulaire assouplissant les règles de régularisation.

Au total, depuis mi-2008, des associations et syndicats ont obtenu la régularisation de centaines de travailleurs sans papiers employés dans la restauration, le bâtiment et le nettoyage, à la suite de mouvements de grève visant aussi à exiger des critères clairs de régularisation par le travail.

Le 26 mars, un chantier de construction Bouygues à Paris, occupé par une soixantaine de salariés sans papiers réclamant leur régularisation, avait déjà été évacué par la police.

http://www.liberation.fr/societe/0101627909-un-immeuble-occupe-par-250-sans-papiers-a-paris-evacue

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