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Quand on vous dit que Paul Vergès, qui se dit communiste, n’a rien d’un homme de gauche !

Publie le vendredi 2 avril 2010 par Open-Publishing
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Le chantage de Paul Vergès à Nicolas Sarkozy

Un passage de la conférence de presse de Paul Vergès de jeudi n’a pas réellement retenu l’attention de la presse. Il était pourtant important, peut être même le plus important, puisqu’il a occupé l’essentiel du compte-rendu qu’en a fait le rédacteur de Témoignages. Je cite Paul Vergès : "Si le gouvernement donne satisfaction à Didier Robert (NDLR : en supprimant le tram-train), alors le tram-train sera l’enjeu essentiel de la Présidentielle de 2012, et d’ici deux ans, cette question aura pris une dimension nationale".

Traduit en langage compréhensible par tout le monde, ça donne : "Si Nicolas Sarkozy veut que le PCR vote pour lui à la présidentielle, il faut qu’il convainque Didier Robert de maintenir le tram train".

Paul Vergès, qui a toujours fonctionné au chantage -ce qui lui a relativement bien réussi jusqu’ici, reconnaissons-le- n’a pas encore réalisé que les temps avaient changé et qu’il n’était plus en position de force.

Hier, il suffisait qu’il menace de bloquer la Réunion par le biais de la CGTR, alors toute puissante, notamment sur les quais du Port, pour que le gouvernement baisse son pantalon, avant même d’avoir combattu.

Il suffisait qu’il promette à un futur candidat à la présidentielle d’appeler à voter en sa faveur pour que celui-ci fonde devant l’ancien président de la Région et lui accorde tout ce qu’il désirait, un peu comme une souris hypnotisée par un serpent. Sans même s’être renseigné, ce qui lui aurait permis de découvrir que c’était la énième fois que Paul Vergès faisait ce genre de promesse, en trouvant toujours un moyen au dernier moment pour ne pas la tenir.

Ces temps là sont révolus. Aujourd’hui, les relations entre la CGTR et le PCR ne sont plus aussi forts que par le passé, même si la volonté de déclencher une grève la semaine prochaine à la Région montre malgré tout qu’ils sont encore vivaces.

Mais surtout, Paul Vergès n’a pas encore réalisé que sa défaite aux Régionales avait marqué un tournant historique et qu’aujourd’hui, avec les moyens modernes de communication, tout était connu où qu’on se trouve dans le monde et qu’à Paris, notamment, tout le monde était parfaitement au courant des conditions de la victoire de Didier Robert. Et surtout, sans vouloir enlever du crédit à cette victoire, qu’il s’agissait plus de la défaite de Paul Vergès. Que les Réunionnais avaient actionné le "TSV" (Tout Sauf Vergès). Qu’ils en avaient marre de cette dynastie et des rejetons arrogants, méprisants et vivant dans un luxe inimaginable. Les semaines qui viennent devraient permettre de découvrir quelques uns de ces excès parmi les plus criants.

Sans vouloir vous vexer, vous me faites penser à ces vieux lions à la crinière dégarnie, tenant à peine sur leurs pattes, dont la bouche n’est plus remplie que de vieux chicots ébréchés, et qui rugit encore, pour se donner l’illusion de sa grandeur passée. Et cela alors que les gazelles, qui ont bien compris qu’il n’était plus dangereux, dégustent l’herbe verte à quelques mètres de l’ancien Roi de la Jungle...

Désolé, Paul Vergès, mais vous ne faites plus peur, il faudra vous y habituer...

Au fait, quels sont vos intérêts personnels dans ce dossier du tram-train, M. Vergès, pour que vous insistiez autant pour qu’il se réalise ?

Pierrot Dupuy

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