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La Cour de cassation a confirmé l’extradition de Cesare Battisti

Publie le mercredi 13 octobre 2004 par Open-Publishing

La Cour de cassation a confirmé l’arrêt favorable à l’extradition vers l’Italie de Cesare Battisti rendu le 30 juin par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris. Un dernier recours devant le Conseil d’Etat reste toutefois possible pour l’ex-militant d’extrême gauche condamné à perpétuité dans son pays pour meurtres.

Comme l’avait soutenu le parquet général, la Cour de cassation a validé définitivement, mercredi 13 octobre, l’avis favorable à l’extradition vers l’Italie de l’ex-militant d’extrême gauche Cesare Battisti, actuellement en fuite depuis deux mois et condamné à perpétuité dans son pays pour son implication dans quatre assassinats.

L’ancien militant d’extrême gauche avait été condamné par la justice italienne pour avoir commis deux homicides et pour sa complicité dans deux autres en 1978 et 1979 dans son pays.

La Cour de cassation a déclaré irrecevable l’argument du "droit au respect de la vie privée et familiale", invoqué par les avocats de M. Battisti. Elle a aussi rejeté l’argument selon lequel une première décision refusant l’extradition de l’Italien, rendue en 1991, aurait l’autorité de la chose jugée.

Le premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, est maintenant habilité à prendre un décret formalisant l’extradition.

RECOURS AU CONSEIL D’ETAT

La décision de la Cour de cassation rendue, il reste toutefois à M. Battisti une dernière carte à jouer. Ses avocats pourront encore saisir le Conseil d’Etat avant que ce décret ne devienne exécutoire.

Dans un communiqué remis à la presse par ses conseillers, dont Me Eric Turcon, M. Battisti a de nouveau clamé son innocence. "Cesare Battisti affirme avec force qu’il est innocent des crimes dont il est injustement accusé", dit le texte. Dans une interview donnée avant sa fuite, il avait déjà assuré n’avoir "jamais tué".

Il a par ailleurs annoncé qu’il changeait d’avocats. "Il a donc décidé de changer radicalement de défense. il m’a contacté afin de constituer une nouvelle équipe d’avocats (...) Me Elisabeth Maisondieu-Camus et Me Pierre Hak assureront donc à mes côtés la poursuite de ce combat", ajoute-t-il.

Les trois nouveaux avocats de Cesare Battisti, qui succèdent à Mes Irène Terrel et Jean-Jacques de Felice, ont notamment défendu dans le passé Alfred Sirven, ex-directeur des affaires générales d’Elf.

LA PROMESSE DE NE PAS QUITTER LA FRANCE

Cesare Battisti, 49 ans, ancien membre des "Prolétaires armés pour le communisme", s’était réfugié en 1990 en France, où il était gardien d’immeuble et auteur de romans policiers. Remis en liberté le 3 mars après trois semaines sous écrou extraditionnel, il avait été placé sous contrôle judiciaire. Il a disparu en août de son domicile et la cour d’appel a délivré un mandat d’arrêt contre lui.

Cesare Battisti, qui a une compagne et deux enfants français, a promis dans une lettre à ses avocats de ne pas quitter la France. Si le communiqué remis aux journalistes ne donne aucune information sur le lieu où se trouve l’Italien, la presse italienne suppose qu’il pourrait avoir trouvé refuge en Corse ou au Pays basque français.

Le cas de Cesare Battisti a suscité la mobilisation d’une partie de la gauche française, de plusieurs associations et des milieux parisiens de l’édition, qui s’indignent de son éventuelle extradition. Avec Reuters

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-382869,0.html