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1 ruche sur 3 meurt à geneve.... et en France ?

Publie le lundi 19 avril 2010 par Open-Publishing
2 commentaires

Le Varroa destructor. On ne parle bientôt plus que de cet acarien tueur d’abeilles domestiques, destructeurs de ruchers.

LAURENCE NAEF | 19.04.2010 | 00:09

Importé d’Asie où il est un parasite naturel de l’Apis cerena, le Varroa est maintenant présent partout. Il affaiblit considérablement le système immunitaire des abeilles. A Genève, les chiffres tombés tout récemment à l’occasion de l’assemblée générale de la Société genevoise d’apiculture (SGA) disent la même chose qu’ailleurs : les pertes sont de l’ordre de 30%.

Et le nouvel attaquant qu’est le frelon asiatique est à nos portes. « Il est à Bourg-en-Bresse. Il sera chez nous cet été ou l’an prochain, affirme le nouveau président de la SGA, Pascal Crétard. Et contre celui-là, vous ne pouvez rien faire. Il vous descend un petit rucher en une journée ! » Ces frelons, un peu plus noirs que les nôtres, fabriquent des nids qui peuvent atteindre un mètre de haut. Ils les préfèrent dans des zones un peu humides. « Un des moyens de prévention, c’est d’éloigner le plus possible les ruches de ces milieux. Sinon, tenter de poser des pièges. Mais ce n’est pas gagné. »

L’avantage des « nucleis »

Contre le Varroa, en revanche, il existe des moyens de lutte, même s’ils ne sont pas toujours garantis, surtout s’ils ne sont pas systématiques. « Fin juillet, à l’issue de la miellée d’été, on enlève des cadres et on fait rapidement un premier traitement à base d’acide formique, oxalique ou de thymol. Le deuxième traitement intervient en novembre-décembre quand la ruche ne contient plus de couvains (larves). »

Dans sa nouvelle fonction, Pascal Crétard tient surtout à encourager les petits producteurs à faire des « nucleis », c’est-à-dire des ruchettes où les abeilles élèvent une reine. « Les gros producteurs, avec une centaine ou plus de ruches, ont l’habitude de préparer des ruchettes, notamment pour l’élevage et la vente de reines. Les petits devraient aussi s’y mettre, pour remplacer les ruches décimées. Moi-même, j’ai perdu douze ruches à cause du
Varroa. Mais j’avais quinze « nucleis » en remplacement. Ces petites ruches, c’est une assurance-vie ! » A noter que des recherches apicoles sont en cours pour trouver des abeilles résistantes au Varroa. Un travail de longue haleine.

Parmi les autres facteurs défavorables à la bonne santé de ces « sentinelles de l’environnement » en tant que pollinisatrices : l’appauvrissement de la richesse biologique. L’agriculture intensive a considérablement diminué la variété florale, même si la politique agricole suisse est relativement diversifiée et le développement des surfaces de compensation écologique très favorable aux insectes. Les pesticides, quant à eux, sont moins répandus directement dans les champs qu’avant, notamment en Suisse. Mais, ils apparaissent sous forme de graines enrobées.

Malgré ce tableau plutôt noir, qui incite de petits apiculteurs à jeter l’éponge, il existe des gens comme Pascal Crétard pour se lancer, à 45 ans, dans cette aventure. « Pas encore de quoi en vivre. Il faudrait pour cela un minimum de 500 ruches. Or, je n’en ai pour le moment que vingt, accompagnées de vingt nucleis. » En 2006, cet électronicien de formation reçoit pour son anniversaire une ruche, vide. Il en achète deux autres et des abeilles. La colonie se développe entre Collex et Bossy. Aujourd’hui, il a entre 10 000 et 20 000 abeilles, 80 000 en été.
En outre, il fait une formation de moniteur éleveur, il est membre de la Confrérie du grand apier et il a l’intention de créer une « miellerie » pour mettre du matériel à la disposition des jeunes.

http://www.tdg.ch/geneve/actu/ruche-trois-meurt-geneve-2010-04-18

Messages

  • C’est encore pire, sur les trois ruches qui sont dans le bas du champ à côté de ma maison aucune n’a d’abeilles, et cela fait trois ans que ces ruches sont repeuplées et qu’elle ne font pas la saison. Il y a vraiment un problème...pesticides, insecticides ?

    • on reprend donc
       pesticides : insecticide et fongicide
       engrais et toute dissémination chimique dans l’environnement.
       incinération
       contamination OGM déjà faites malgrés actions faucheurs (derniers actes sur importation produits animeaux dans les ports de pêche.)
       pollution traffic routier, aérien, fluviales etc
       pollution electromagnétique (antennes relais, lignes elec etc)
       surpâturage, industrialisation de l’agriculture, ils n’attendent plus la fin de floraison avant de faucher, plus de fleurs.
       bitumisation et bétonisation des espaces naturels
       etc etc...

      Et ils y a encore des enfoirés pour mettre en avant les varoa et frelons asiatique, remonter plus haut : la baisse du système immunitaire (comme pour les hommes d’ailleurs) ce qui fait qu’elles se prennent tout ce qui traine.

      Pour résumer : la cause réelle est le productivisme, le capitalisme et l’abrutissement des masses. Et l’art de séparer les luttes sociales et environnementales.
      Jean-Yves Peillard