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Bolivie : Morales a tenu des propos homophobes... Vraiment ?

Publie le lundi 26 avril 2010 par Open-Publishing
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A l’ouverture du sommet de Cochabamba Evo Morales aurait eu un discours homophobe selon les différents articles ayant fait le tour du monde. Mais qu’en est-t-il exactement ?

Ces paroles ont-elles bien été homophobes, ou bien ont-elles été déformées et disséminées dans toutes les agences de presse ? Contrairement à nos quotidiens El Cambio journal de gauche bolivien a publié deux articles sur le sujet : l’article de l’AFP qui prête des propos sexistes au chef de l’état bolivien et un article d’un journaliste bolivien qui remet cela dans son contexte.

Une explication de texte nécessaire, les attaques contre les idées progressistes et alternatives étant de plus en plus pressantes et diffamatoires. Aspect que l’on connaît bien en France depuis l’arrivée de Sarkozy où la presse s’auto-musèle et se met aux ordres.

La presse internationale tient une position critique sur le sommet de Cochabamba

Débordant d’enthousiasme, mais limitée à un discours de condamnation à outrance du capitalisme, la Conférence Climatique qui se déroule en Bolivie se présente plus comme une réunion dans laquelle les victimes du réchauffement global ont la possibilité de se plaindre et de se soulager.

A Tiquipaya, un hameau voisin de Cochabamba au centre de la Bolivie, entre les indigènes et les mouvements sociaux provenant des cinq continents, environ 20 000 personnes discutent des effets du réchauffement global.

Les natifs se déclarent comme les principales victimes du changement climatique, un problème – insistent-ils – qu’ils n’ont pas causé.

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Mais Morales lui-même a dévié l’attention sur ces sujets avec une déclaration polémique quand il a fait remarquer que “le poulet que nous mangeons est chargé d’hormones féminines, c’est pourquoi les hommes quand ils mangent ce poulet ont des déviations au sein de leur être en tant qu’hommes”.

Cela a entraîné les critiques internationales des mouvements homosexuels et l’opposition politique bolivienne, qui ont regretté le caractère homophobie de cette déclaration et que Morales utilisait une conférence que l’on suppose destinée à des études scientifiques pour diffuser des légendes urbaines.

José Arturo Cárdenas
AFP

Un journaliste sort du lot pour défendre des mots du président Evo

Zambrana indique que le discours inaugural du président bolivien a été déformée par la presse d’opposition pour manipuler l’opinion publique.

“Dans la conférence mondiale sur le climat, Morales accuse les poulets pour l’homosexualité”, disait aujourd’hui l’auteur d’un article qui fait le tour du monde via Internet.

Comme bon carnassier que je suis, j’ai dévoré la nouvelle cherchant sa valeur scientifique, mais j’ai juste trouvé un effort conscient pour discréditer le Président. Je me suis rendu compte tout de suite que, comme toujours, la presse internationale ne faisait que répéter la distorsion fabriquée à l’origine par la presse bolivienne au service de l’opposition à Morales. Cela ne m’a pas semblé étrange, parce que la droite a toujours utilisé sa presse, parce qu’elle est privée, comme la machinerie la plus efficace pour la fabrication de l’opinion publique.

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Morales n’a pas redéfini l’homosexualité, il a simplement dit que “quand les hommes mangent ces poulets ils ont des déviations au sein de leur être en tant qu’hommes”. Cela dénonce avec courage un problème aussi réel que dangereux pour l’humanité. La testostérone artificielle est l’hormone de la croissance musculaire, qui après avoir été ingérée oblige le corps humain à augmenter sa production d’oestrogène, parce que le corps ne peut pas vivre hors de son équilibre originel.

Cela arrive aux culturistes qui consomment des stéroïdes. Le problème est qu’après avoir absorbé de la testostérone par voie externe, les testicules réduisent leur production, et quand l’ingestion de testostérone s’arrête, ils restent avec un taux d’oestrogène très élevé, et avec des testicules trop faibles pour recommencer à compenser les oestrogènes pour l’équilibre du corps.

C’est ce qui se passe lorsque un homme développe ce qu’on appelle dans le jargon du sport ‘les seins de chienne’. Les ignorants et mangeurs de poulets, adversaires de Morales, peuvent rire mais je leur suggérerais qu’ils se regardent dans la glace et commencent à acheter des soutiens-gorges. Ce problème se produit aussi chez la femme, mais se voit moins parce que les seins sont naturels chez elles et que ceux-ci ont tendance à grossir. Elles se croient même plus jolies, mais la vérité est que cela augmente le risque de cancer du sein, de même chez les hommes. La vérité sur les stéroïdes est qu’ils sont tellement mortels et tout aussi illégaux que leur usage chez des humains est puni de prison, ironiquement les aviculteurs les utilisent impunément et en grandes quantités.

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Morales est peut-être un président à qui il manque une capacité de synthèse dans ses discours, mais il a tout à fait raison dans ce qu’il dit, c’est pourquoi il a tant de succès malgré les énormes capitaux investis par ses adversaires pour essayer d’assassiner sa pensée.

http://www.primitivi.org/spip.php?article307