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CÔTE_D’IVOIRE

Publie le mardi 18 février 2003 par Open-Publishing

*CÔTE D’IVOIRE*

Depuis la mort du dictateur Félix Houphouet-Boigny, les prétendants au
trône ivoirien sont légions et usent de tous les stratagèmes et
idéologies douteuses pour arriver au pouvoir : républicanisme, ivoirité
(préférence nationale), ou encore escadrons de la mort, attentats...

Avec la tentative de coup d’Etat du 19 sept. 2002, on peut penser que
Gbagbo (le nouveau despote, élu difficilement en octobre 2000) ne
serait
plus aujourd’hui au pouvoir sans l’aide de Chirac. Il faut dire
qu’Houphouet-Boigny a bien su vendre la Côte d’Ivoire pendant son
règne.
Les affairistes (essentiellement français) ont depuis longtemps investi
les marchés juteux moyennant leur soutien militaire et financier au
dictateur. Les produits agricoles (café, cacao, coton) intéressent
surtout les Français. Les produits manufacturés sont, eux, vendus dans
toute l’Afrique de l’Ouest, où ils constituent bien souvent la seule
alternative aux produits français beaucoup plus cher. Alors, paralyser
l’économie de la Côte d’Ivoire, c’est toucher celle de l’ensemble de la
sous-région. Par exemple, depuis le coup d’Etat manqué en RCI, le
Burkina Faso connaît une pénurie d’huile de moteur deux roues qui est
le
moyen de transport le plus usité par la population, ce qui n’est pas
sans conséquences. La crise actuelle est importante, elle traduit la
course des despotes pour le pouvoir mais aussi le rôle dominant de
l’Etat français en Afrique. Aujourd’hui il est rentré en guerre en Côte
d’Ivoire, c’est lui qui arbitre, qui dit "qui fait quoi" et "avec qui"
(Accord de Marcoussis, janvier 2003). En cas de désaccord, il tue (30
ivoiriens ont été tués par des soldats français le 6 janvier 2003).

Pendant ce temps, le peuple africain vit dans la misère, le chômage, le
manque d’eau et de nourriture, l’accès limité aux soins et à
l’enseignement... Face à ça, le système D et l’entr’aide sont la base
même de la survie. Les révoltes populaires sont aussi très nombreuses :
manifestations étudiantes qui dénoncent la corruption, manifestations
de
quartier contre les expulsions, les coupures d’eau et d’électricité.

Chaque Africain sait qu’il risque sa vie en allant dans la rue. Combien
de morts, de blessés pour sortir de la misère et dénoncer la corruption
 ? Personne ne fait le décompte ! A noter qu’ils ne demandent pas le
droit de vote, personne n’est mort pour cette connerie ! Les pouvoirs,
de n’importe quel bord qu’ils soient, non contents de se remplir les
poches, maintiennent leurs compatriotes dans le trou. Ils rackettent,
emprisonnent, torturent et tuent toute personne agissant publiquement
pour le droit de vivre dans la dignité. La "paix sociale" est
nécessaire
au capitalisme, et comme la vie d’un Africain ne vaut rien...

La France a soutenu tous les dictateurs et présidents africains, elle
est donc complice de tous leurs crimes. Aujourd’hui c’est un nouveau
tournant qui est pris avec la xénophobie qui gagne la Côte d’Ivoire.
Les
"étrangers" sont encore une fois un exutoire aux problèmes économiques.
Il faut un coupable à la misère ; alors le régime désigne un "Dioula",
un "Burkinabé" (tout comme en France il ne fait pas bon être "Arabe" ou
"Gitan").

Arrêtons de suivre aveuglément et refusons la guerre en Côte d’Ivoire !
 !

Révoltons-nous contre les tyrans ! !

"Et bonne sanse nous tous !

Boubacar