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Retraite, « recalculés »... Chérèque face à son bilan

Publie le mardi 19 octobre 2004 par Open-Publishing
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Dans un rapport de mi-mandat, le patron de la CFDT reconnaît des erreurs.

Par François WENZ-DUMAS

Contestée pour avoir soutenu la réforme des retraites, montrée du doigt par les intermittents, culpabilisée par l’affaire des recalculés de l’Unedic, dans quel état est aujourd’hui la CFDT ? Devant son conseil national, qui se réunit demain, mercredi et jeudi à Paris, François Chérèque a prévu de dresser un tableau sans complaisance de la situation. Pas tout à fait une autocritique. Le secrétaire général de la CFDT s’amuse, avec une pointe d’agacement, de ceux qui voudraient le voir « confesser ses erreurs, façon vieux catho ». Pour autant, il ne veut pas minimiser la vague de turbulences qui a secoué la deuxième organisation syndicale française.

Départs en masse. Dans le rapport de 37 pages qu’il va soumettre au « Parlement » de la CFDT, composé de 160 représentants des unions régionales et des 17 fédérations professionnelles qui structurent la confédération, Chérèque dresse le bilan de ses deux premières années à la tête du syndicat, à mi-mandat puisque le prochain congrès aura lieu en juin 2006 à Grenoble.

« La réforme des retraites a entraîné des départs en nombre de la CFDT », reconnaît d’emblée le successeur de Nicole Notat. Certains « ont été organisés collectivement ». « Ils étaient souvent prévus de longue date » dénonce-t-il, et ont été « fondés sur des choix très politiques d’extrême gauche ou de certaines tendances du PS ». Combien en définitive sont partis ? La CFDT revendique 873 877 adhérents au 31 décembre 2003 (contre 700 000 pour la CGT et sans doute 300 000 pour FO). Ses dirigeants ne cachent pas que la tendance est à la baisse, sans pour autant pouvoir avancer un chiffre. Le départ à la CGT d’une partie des cheminots et de l’union départementale de la Haute-Loire, ou le passage à SUD ou à la FSU de plusieurs syndicats de fonctionnaires notamment territoriaux, devraient amputer ce chiffre de quelques dizaines de milliers. La vraie inconnue est le nombre des départs individuels, qui ne sera connu qu’à la fin de l’année.

Dans son rapport, François Chérèque revient longuement sur le film des événements de mai 2003, lors de la discussion de la réforme des retraites. « Force est de constater », reconnaît-il, que « nombre de militants fortement investis dans les manifestations du 13 mai », reçoivent la décision du 15 mai de signer l’accord avec François Fillon « avec surprise, frustration et incompréhension ». S’il a un reproche à se faire, c’est d’avoir mal mesuré cette frustration.

CGT accusée. Est venu ensuite le conflit des intermittents. Mais, là, Chérèque ne regrette rien. Certes, ce conflit a « terni l’image de la CFDT en externe ». Mais, sur le fond, c’est la CGT, « complice ou débordée par des éléments encore plus radicaux que sa fédération du spectacle », qui aurait le plus perdu de crédibilité. Alors que la CFDT, « face à une alliance inédite de la CGT, des coordinations, du PS et de l’UMP », est arrivée à ses fins : faire prendre en charge par « les entreprises du milieu culturel, l’Etat et les collectivités, gros employeurs d’intermittents », une partie du surcoût de leur régime d’assurance chômage.

Enfin sur l’affaire des « recalculés » de l’Unedic (1), les dirigeants de la CFDT reconnaissent du bout des lèvres qu’ils auraient dû « mieux vérifier les effets d’un accord avant de signer ». Mais, sur le fond, ils assument. Et s’en prennent à la CGT, qui « n’a jamais signé d’accord depuis la création de l’Unedic », et aurait, dans cette affaire, poussé les chômeurs à saisir les tribunaux dans le seul but de déstabiliser le régime paritaire d’assurance chômage. Ce qui n’a pas empêché François Chérèque et Bernard Thibault de normaliser leurs relations, très tendues dans les mois qui ont suivi la réforme des retraites.

(1) De nombreux chômeurs avaient été exclus du régime d’assurance chômage suite aux nouvelles règles en vigueur.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=246920

Messages

  • Ancien adherent a la cfdt, je suis tres deçu par les prestations de chereque.retraites,salaires,précarité,defense du service public....la cfdt a tout fait pour satisfaire le medef et ce gouvernement. Il a casse bon nombres d’actions.Reconnaitre ses erreurs c’est bien ,helas le mal est fait ; J’ai 3 enfants ;Merci d’avoir rendu leur avenir aussi incertain. J’ai 1 filles en possession d’un BTS resultat :Un an sans travail puis des petits boulots ,et ce n’est pas fini.Comment pourra t’elle cotiser 4o ans voir plus.Qu’elle retraite peut-elle esperer.Merci chereque tu a fait du bon boulot.