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LA SALIVE DE LA BOUCHE

Publie le mercredi 20 octobre 2004 par Open-Publishing
1 commentaire


de Franca Maï

Une taxe sur la salive. Voilà ce qu’il manque pour parfaire le tableau.

Certains artistes seraient-ils si frileux pour quémander avec tant d’âpreté des droits sur la musique libre via internet -au son quelquefois tout juste potable
 ?

La peur d’un vrai choix opéré par un internaute mélomane et curieux est-elle si irraisonnée pour leur ego ?

Cette magnifique audiothèque à portée de l’ouïe permet seulement de découvrir la vérité en face. Lorsqu’on aime vraiment une musique, un livre, un film, on court l’acheter et même quelquefois en plusieurs exemplaires.

C’est ainsi que je me suis vue acquérir dix exemplaires du Nécrophile de Gabrielle Wittkop, simplement
pour faire partager une écriture d’orfèvre et un émoi particulier. Par contre quand je n’aime pas, je suis heureuse de ne pas me délester de quelques euros pour quelque chose que je considère comme moyen, voire médiocre.

Est-ce la trouille de cette sentence indépendante qui conduit certains musiciens et chanteurs -dont pourtant je respecte le parcours- à signer une pétition susceptible de piéger ceux qu’ils appellent abusivement « Pirates ». Ont-ils oublié d’où ils venaient ces artistes, pour la plupart ? Ont-ils laissé dans leur grenier aux souvenirs, leurs premières fébrilités musicales partagées par le biais d’une duplication K7 ?

Préfèrent-ils ce brouillard opaque qu’est le matraquage publicitaire où on les conforte dans l’idée fausse qu’ils sont des icônes vivantes et rentables. De bons chevaux de course à l’appétence cupide, flattés par des maquignons aux dents longues mais à la vue courte !

Nous sommes soixante millions de consommateurs. Ne vous inquiétez pas lorsqu’une œuvre nous est vitale, nous savons où la trouver.

- A la fosse commune comme Mozart
- Une oreille coupée comme Van Gogh
- Un 14 juillet comme Léo Ferré
- Overdosée comme Janis Joplin
- Brûlée vive comme Ingeborg Bachmann

Mais pas dans vos demeures aux persiennes empierrées.

Messages

  • Chère Franca,

    ces nabots du pentagramme nous sont absolument vitaux !
    Pas la peine de déranger Wolfgang ou Léo pour engranger du grand art dans nos cyber-chaumières : les miséreux des quoktats radiophoniques (leurs mères) s’exhument d’eux-memes, sans pudeur, sous nos yeux crevés d’admiration face à un tel étal de faussedercherie !
    :D

    Quel bonheur que de les voir patauger dans le justificationnisme le plus pusillanime, racler à la pépelle quelques dernières pépettes gatées, quétouiller du bout de la Sacem l’extreme éclaboussures d’une gloire en phase d’archipérimérisation !

    Les voir ou les entendre revient à se sentir pousser pele-mele diverses paires de tentacules et testicules nécrovoyeuristes, ce qui aurait bien plu à la Wittkop, non ?
     ;D

    Buonanotte à tous

    Sirieix