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La CGT historique et la CGT CES, exclues de Renault Douai.

Publie le jeudi 10 juin 2010 par Open-Publishing
17 commentaires

Comment est-il possible que la CGT Renault Douai soit aujourd’hui reléguée à un statut de syndicat de deuxième zone non représentatif ?

La 1ère réponse immédiate serait de dire qu’elle n’a pas fait son travail syndical et qu’elle a été sanctionnée par les travailleurs qui lui ont préférés SUD et FO.

Mais, cette réponse est trop simpliste car aujourd’hui, même si les dirigeants de la CGT canal historique de Renault Douai n’ont pas usé de bons sens dialectique et tactique dans l’affrontement avec la ligne réformiste confédérale, la confédération CGT CES et ses satellites fédéraux et départementaux inféodés, sont à 70% responsables de cette grave situation.

Le grand vainqueur de cette défaite historique, c’est le PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn qui a du avoir un grand sourire à l’annonce des résultats, mais aussi le prétentieux Davy de Virville (L’ex DRH de Renault) qui a mis des années pour détruire la puissante CGT de Renault.

Désormais, Ghosn a la porte complètement ouverte pour appliquer son plan de restructuration de l’usine Georges Besse, prévue depuis 3 ans. L’usine de Douai ne fermera pas, mais des milliers de licenciements vont être effectués dans les 2 prochaines années.

La CGT et SUD pouvaient faire bloc contre les plans de Ghosn mais aujourd’hui, SUD seul ne pourra jamais assumé un tel combat, et il ne faudra pas compter sur FO, CFDT et CGC pour assurer la défense des emplois et des conditions de travail.

La confédération CGT CES a choisi la politique du pire, celle de la terre brulée pour détruire son opposition, elle a mis en place une deuxième liste CGT, avec l’aide de la justice et le soutien implicite de la direction qui a refusée de trancher et de se prononcer, laissant les mains libres aux juges et aux avocats.

La Confédération CGT CES a choisi le camp de Renault plutôt que le camp des prolos, et pire encore, car l’instrument extérieur de cette division, un permanent fédéral ex Renault Douai, avait lors d’élections politiques, fait alliance avec une liste composée de fachos et de chasseurs de droite.

Par ce résultat catastrophique, la CGT historique et la CGT CES, n’atteignent ni l’un ni l’autre la barre des 10% requis pas la loi de 2008, voilà comment le Medef, la CFDT et la CGT CES confédérale ont mis en action un programme commun de destruction syndicale, de destruction de leurs plus fortes oppositions, la destruction des rapports de classes. Plus de DS, de RS, de membres CGT dans les CHSCT… voilà la résultante de la vengeance montreuilloise et lilloise de l’appareil de complaisance CGT.

Aujourd’hui la question est de connaître quel sera le sort réservé au syndicat CGT Renault Douai et à ses dirigeants et ex élus ?

La CGT CES a pris un énorme risque en se plaçant des deux côtés de la barricade, la suite des événements risque d’être dangereuse pour ceux qui ont alimentés sciemment la division et la traitrise en toute connaissance des conséquences.

Messages

  • après la cgt bridgestone béthune, c’est la cgt renault douai qui se prend une cartouche ; des bastions en décomposition sur ordre des chefs montreuillois

  • C’est un terrible séisme.

    Plus de 5000 inscrits, + de 80% de participation et :

     FO : 28.53%
     SUD : 21.15%
     CFDT 17.56%
     CGC 11.44%

    Puis les syndicats qui ne seront plus considérés comme "représentatifs" (hé oui, les guignols qui ont appuyé en sous main cette mesure à la con...)

     CGT historique : 8.63%
     CGT « confédéré » : 5.64%
     CFTC : 6.10%

    Il faut bien considérer là que la division de la CGT orchestrée par l’appareil a fait très mal à la CGT Renauld Douai.

    Ils n’avaient pas encaissé l’AG de la Métallurgie-CGT régionale, frondeuse et lutte de classe. L’organisation historique d’un bastion de l’automobile a été immolée.

    La poussée de Sud ne permet pas de se féliciter outre mesure car elle s’effectue sur des ruines fumantes du mouvement ouvrier de lutte de classe.

    Il appartient à ce dernier syndicat de tendre la main à tous les syndicats et syndicalistes lutte de classe où qu’ils soient organisés. Pas pour faire du débauchage mais pour sortir par le haut des dégâts provoqués par le sabordage dans la CGT.

    Les syndicats de collaboration restent puissants.

    La suite doit-elle pousser les militants lutte de classe à faire des propositions permettant d’unir ce qui peut l’être dans le combat ?

    Doit-on enfin trouver des moutures organisationnelles unitaires inédites permettant de résister à la direction ? (avec SUD, la CGT historique et ceux qui seraient prêts à rejoindre cela sans que cela ne signifie un ralliement d’un côté ou d’un autre )

    Ou bien continuera-t-on sur des logiques de concurrences d’appareils ? Sans traiter du fond (indépendance de classe, résistance résolue, démocratie ouvrière, etc) .

  • OUI, plusieurs milliers de licenciements dans les 18 mois, et la CGT qu’on effondre, parce qu’elle est trop de classe

    Marine Le Pen doit se réjouir, le FN va prendre Hénin Beaumont et sera au 2ème tour en 2012

  • Et bien, quel article ! Quel parti pris ! C’est pas la faute à Sarko aussi ?
    SUD, premier syndicat de combat à Renault Douai, bravo à eux !

    Un peu de sens critique, voici le communiqué de solidaires industrie :
    Les élections professionnelles viennent de se dérouler lundi et mardi à Renault Douai.

    Le syndicat SUD Renault Douai devient le second syndicat de l’entreprise avec 21,15%, deux élus titulaires, deux élus suppléants en CE et 6 titulaires et 7 suppléants en DP.

    Le syndicat créé seulement en octobre 2007 fait la preuve que notre syndicalisme de résistance et d’action avec les salarié-es gagne en confiance de la part de ces derniers et en représentativité globale face à la direction. Le syndicalisme d’accompagnement ou de collaboration a été battu. Il faudra que le groupe Renault où nous existons maintenant sur la majorité des sites en tienne compte.

    La première organisation syndicale sur l’usine reste FO (proche de la direction) avec 28,53% mais elle perd plus de 10% par rapport aux précédentes élections de 2006. La CFDT (dont SUD était issu) régresse considérablement (17,56%) et perd 5%, la CGC, troisième fait 11,44% et perd plus de 3%, la CFTC et la CGT ne sont plus représentatives.

    La CGT présentait deux listes concurrentes. La confédération CGT avait décidé de s’attaquer au syndicat CGT local. Après un départage refusé par la justice et par la confédération elle même, les deux listes se sont présentées, résultat : la CGT n’a plus de syndicat représentatif à Renault Douai.

    Au delà de la satisfaction de nos camarades de l’usine, de celle de notre Union syndicale Sud Industrie 59/62 qui se développe dans ce grand département ouvrier, c’est en encouragement à se battre pour tous les travailleurs de l’industrie, pour tous les SUD et pour notre Union syndicale Solidaires Industrie. En même temps le développement d’un syndicalisme de lutte chez Renault est attesté aujourd’hui dans d’autres grands groupes industriels comme Safran et Renault Trucks, le patronat devra en tenir compte.

  • Bonjour Bellacio

    Pour une fois vous avez tout faux, SUD Renault Douai a prouvé qu’il était capable de remporter les combats, cela ne fait que 7 fois qu’il gagne les procès contre la Direction (exemple la remise à zéro des compteurs négatifs) , malgré les manipulations de tous genres, y compris les critiques de la CGT canal historique contre nos actions, nous traitants d’apprentis sorciers par voie de tracts, les travailleurs ne comprenait plus l’attitude CGT au lieu de nous aider ils nous attaquaient.

    Maintenant SUD est la deuxième force et nous n’avons besoin de personne pour mobiliser les salariés, personne ne nous fera taire. Les élections viennent de se terminer et nous appelons déjà les 14 et 15 juin sur des grèves pour les conditions de travail.

    SUD assurera comme il l’a fait pour obtenir la prime de 1000 euros en bloquant s’il le faut les points stratégiques de Renault

    Syndicalement

    LERECHE Lionel
    Secrétaire général SUD renault Douai

  • Un syndicat de classe de 40 ans dépecé par sa propre organisation, quel piteux exemple du syndicalisme !
    Deuw choses ont joué dans ce vote : la deuxième liste fomentée par un fédéral qui avait fait parti du syndicat une époque, mais qui a rallié les sirènes du réformisme de Montreuil. Il est vrai qu’être de leur coté ne demande aucun courage.

    Il y a eu aussi l’attitude de thibaut que les travailleurs voient plus souvent auprès de Sarkosy une coupe de champagne à la main que dans les manifs.
    Tou cela n’est pas pour aider. Les travailleurs n’ont vu que ca faisant l’impasse sur le travail de ses militants dans tous les secteurs.

    Ils ont cru voir en SUD une solution alors que le secrétaire général etait secrétaire général de la CFDT, il ne peut donc pas être de classe.
    En passant, il ne peut appeler à la grève le 14 et 15 car l’usine est fermée pour chômage. Comprendra qui pourra.

    Mais la situation tout en étant abberante peut se comprendre car du temps de KRAZUKI tous ceux qui étaient à Montreuil venaient du monde ouvrier, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, ceci expliquant cela.

    Je suis syndiqué à la CGT Renault Douai (sunomé "canal historique") et je le resterais, mais avec les camarades de chaine, on s’attend malheureusement à une rapide dégradation de l’entreprise dans les mois qui viennet.