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Sarkozy et l’Université – la revanche personnelle d’un cancre.
Publie le lundi 28 juin 2010 par Open-Publishing14 commentaires
Sarkozy et l’Université – la revanche personnelle d’un cancre.
L’histoire universitaire et le rapport malheureux de Nicolas Sarkozy à celle-ci permettent de comprendre la politique de mépris qu’avec constance ses affidés développent à l’endroit de la recherche et des chercheurs, de l’université et des universitaires. Preuves à l’appui.
Les propos de Nicolas Sarkozy sur l’université et la recherche trahissent une implication personnelle qui n’obéit pas seulement à la centralisation présidentielle du pouvoir. Il ne suffit pas de mettre en cause les conseillers et la plume du discours du 22 janvier 2009 sur « une stratégie nationale de recherche et d’innovation » alors que des passages improvisés de cette allocution prennent un ton acrimonieux et que bien d’autres interventions confirment un solide ressentiment. Pendant sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy s’en prenait par exemple à celui qui avait mis la princesse de Clèves au programme du concours d’administration centrale : « Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d’interroger les concurrents sur la princesse de Clèves. Imaginez un peu le spectacle » (23 février 2007 à Lyon). Depuis, les propos méprisants se sont multipliés contre les scientifiques ou des sciences. En février 2008, la mise en place d’une commission présidée par le professeur Guesnerie, visait à donner une caution académique aux reproches adressés à un enseignement qui négligerait l’entreprise, accorderait trop de place à la macroéconomie et à la sociologie et préparerait, on le devine, à des pensées politiquement subversives. Toutefois, la commission Guesnerie conclut à une excellente qualité d’ensemble des manuels. Les attaques contre la section économique et sociale ont néanmoins continué en prenant parfois le ton du persiflage au nom d’une compétence peu évidente. Ainsi, le 27 janvier 2009, Nicolas Sarkozy ressassait-il son hostilité devant un nouveau public : « Il y a une filière économique pour vos enfants. C’est une blague. Mettez vos enfants dans la filière ES, ils ne pourront pas se permettre de se présenter dans les meilleures écoles économiques ».
Titres de compétence ? Les sociologues savent bien que les jugements en disent souvent plus sur leurs auteurs que sur les choses dont ils parlent. Or les études de Nicolas Sarkozy n’ont pas été si brillantes ni spécialisées qu’elles l’autorisent à juger de haut les questions d’orientation scolaire et de pédagogie. Par contre, elles ont été assez médiocres pour nourrir son ressentiment personnel qui, en affinité avec l’humeur anti-intellectuelle des milieux qui le soutiennent, explique largement la « petite guerre » faite aujourd’hui aux scientifiques et universitaires.
Avant l’élection présidentielle de 2007, les sites officiels (ministère de l’Intérieur, Conseil Général des Hauts de Seine), partisan (UMP) ou professionnel (Cabinet d’avocats Arnaud Claude – Nicolas Sarkozy) indiquaient que Nicolas Sarkozy avait une maîtrise de droit privé, un certificat d’aptitude à la profession d’avocat, un DEA de sciences politiques et fait des études à l’Institut d’Etudes politiques de Paris. Quelques uns étaient plus précis comme le Ministère de l’Intérieur et de l’Aménagement du Territoire indiquant un « DEA de sciences politiques avec mention (mémoire sur le référendum du 27 avril 1969 » ainsi que celui du Conseil Général des Hauts de Seine qui assurait que « Nicolas Sarkozy décroche un DEA de sciences politiques avec mention, lors de la soutenance d’un mémoire sur le référendum du 27 avril 1969 ».
La mention des Etudes à l’IEP de Paris est problématique puisque Nicolas Sarkozy n’y a pas poursuivi ses études jusqu’au bout comme il est aisé de le vérifier dans l’annuaire des anciens élèves. Or, selon les usages, le titre d’ancien élève ne vaut que pour les diplômés. Il fut donc abandonné. Toutefois, le site de l’Elysée porte toujours cette indication lapidaire : Institut d’Etudes Politiques de Paris (1979-1981). Quant à l’expression « avec mention » accolée à un diplôme, elle indique cette propension à « gonfler » son CV caractéristique des candidatures aux emplois d’aujourd’hui. Si les universitaires savent que tous les diplômés ont au moins la mention « passable », tous les Français ne le savent peut-être pas. L’ensemble des CV est flou à d’autres égards puisqu’on ignore où les diplômes ont été obtenus. Seul le site professionnel du cabinet d’avocats des Hauts de Seine indiquait que Nicolas Sarkozy « est diplômé de droit privé et d’un DEA de sciences politiques de l’Université de Paris X Nanterre ».
C’est en effet là que Nicolas Sarkozy a fait ses études. Faute d’annuaire d’anciens élèves, il était plus difficile de vérifier ce curriculum vitae. Le certificat d’aptitude à la profession d’avocat a bien été obtenu en 1980 avec la note de 10/20 (cf. doc. 1 en annexe). Il y a par contre un problème pour le DEA. Sauf la même défaillance de mémoire des professeurs exerçant en 1979 dans le DEA de sciences politiques de Paris X Nanterre, Nicolas Sarkozy n’a pas obtenu son diplôme. Une petite enquête se heurte à la page noire du réseau intranet de l’université. L’auteur de ces lignes a alors adressé une demande écrite à la présidence de l’université qui a confirmé que le service de scolarité disposait bien d’un document certifiant l’obtention du DEA. Il restait à vérifier avec la pièce qui fait foi en la matière, à savoir le procès verbal de délibération, document autographe au format A3, difficile à contrefaire. Le candidat apparaît bien dans le procès verbal de la première session : il est « ajourné » car absent de l’épreuve écrite terminale et n’ayant pas rendu son mémoire (cf. doc. 2). Il restait à consulter le procès verbal de la deuxième session. Or, le procès verbal a disparu des archives de l’université. Il est même le seul procès verbal manquant de toute l’existence du DEA.
Un conclusion est certaine : les universités protègent mal leurs archives. Si l’auteur de ces lignes a pu y pénétrer pour enquête, on peut supposer que d’autres puissent le faire aussi, légalement ou non, pour des raisons illicites. Voila en tout cas un bon motif de réforme de l’université : garantir l’authenticité des diplômes.
Alain Garrigou Professeur de science politique à l’université de Paris X Nanterre
PS : Le titre de l’article est de la seule responsabilité de la Fondation Copernic.
Messages
1. Sarkozy et l’Université – la revanche personnelle d’un cancre., 28 juin 2010, 13:16
... Tel père tel fils ???
2. Sarkozy et l’Université – la revanche personnelle d’un cancre., 28 juin 2010, 14:16
On a juste le loisir d’avoir eu un président qui a réussi à dépasser une école d’artiste peintre, car il aurait eu, sinon, une petite moustache pour dire qu’il existe.
Mais les ESPOIRS que les gens mettent dans ce genre de personnage, lorsqu’ils sont acculés à des détresses sociales graves, peuvent faire revenir ce genre de personnages qui se targuent d’avoir réussi ceci et cela sans avoir jamais rien fait de réel, sinon que de participer à cette détresse sociale et à l’augmenter gravement.
1. Sarkozy et l’Université – la revanche personnelle d’un cancre., 28 juin 2010, 14:42
Un voyou reste un voyou. Alain04
3. Sarkozy et l’Université – la revanche personnelle d’un cancre., 28 juin 2010, 14:48, par celo
Il aurait bichonné l’élite universitaire, les langues ne se seraient pas déliées .
Erreur de tactique , c’est tout.
Un bon élève sait ça.
4. Sarkozy et l’Université – la revanche personnelle d’un cancre., 28 juin 2010, 16:43, par jaja
vous croyez réellement ce que vous dites ?
la privatisation rampante de l’université en france est une vieille lubie des idéologues libéraux ; rien à voir avec la haine supposée de sarkozi.
arrêtez de faire une fixette sur Sarkozi ; son rôle à lui depuis le début c’est que l’on cause et que l’on cause encore de sa personne ........ pendant tout ce temps consacré à cela on laisse de côté l’essentiel.
la transformation des universités françaises vers le modèle US est en marche et vous n’avez rien d’autre à proposer que de parler sur un politique très habile ( n’en déplaise à beaucoup ) : son équipe d’idéologues libéraux est en train de transformer comme jamais notre société et vos attaques sont pitoyables !
les chiens aboient , la caravane passe ! quand allons nous arrêtez la caravane !
1. Sarkozy et l’Université – la revanche personnelle d’un cancre., 28 juin 2010, 18:30, par celo
Une fois pour toute j’admets que Sarko n’est qu’un homme de main pas toujours bien conseillé pour manager les français sans bousculer ses troupes.
Par exemple ils s’apprêtent à transformer les cadres de la police en chasseurs de prime, comme ils ont fait pour les préfets. Combien vont résister et dénoncer ?
Idem pour les enseignants supérieurs, je me vois mal pouvoir faire autre chose que de les soutenir et pas faire à leur place , d’autant que c’est encore et toujours une affaire de spécialistes.
2. Sarkozy et l’Université – la revanche personnelle d’un cancre., 28 juin 2010, 23:09, par S.P.
Recadrage très intelligent ;les stratèges du bouc émissaire et donc de la diversion savent aussi mettre les leurs en pâture quand l’objectif visé est à portée de main peu importe si ce "bouc y perde des plumes",un autre cheval fera l’affaire quelle qu’en soit la casaque pourvu qu’il défende l’écurie.
S.P.
5. Sarkozy et l’Université – la revanche personnelle d’un cancre., 28 juin 2010, 17:21
Dans La Stratégie du Choc, Naomi KLEIN explique très bien l’offensive néolibérale concoctée par Hayek-Friedman et ses Chicago Boys, appliquée depuis les années soixante au Chili, en Indonésie, en Argentine, en Russie, etc. à grand renfort de Reagan, Tatcher...Sarkosi. Privatiser les transports, la santé, l’enseignement, la poste... de façon à ce que tous les profits du travail reviennent dans les poches privées des copains déjà archifriqués. "La réforme est en route, rien ne nous arrêtera", a-t-il déclaré. Et on y va dare-dare, chez nous comme partout. Exploitation sans frontière.
Lisez et faites lire, pour au moins ne pas mourir idiot.
1. Sarkozy et l’Université – la revanche personnelle d’un cancre., 28 juin 2010, 18:54
Aux libéraux et aux capitalistes, leur modèle de société, c’est du PLASTIC.
Ils n’ont aucun modèle de société à part le chaos. Pareil en matière d’environnement.
"Le plastic, c’est fantas TIC"
Signé : antimétastase.
2. Sarkozy et l’Université – la revanche personnelle d’un cancre., 28 juin 2010, 19:23
c’est drôle mais dès qu’on parle de l’université le ton des commentaires rejoint un peu celui du sujet de l’article : un problème avec l’université commentateurs ...moâ
3. Sarkozy et l’Université – la revanche personnelle d’un cancre., 28 juin 2010, 19:49, par celo
Pourquoi ? Ce sont de bons souvenirs.c’est quoi cette attitude ?
4. Sarkozy et l’Université – la revanche personnelle d’un cancre., 28 juin 2010, 21:54, par alzheimer
Le point de vue de MISTER H est excellent.
Même si sarko n’est qu’un homme de main.....,il y a des trucs qu’il fait mieux que d’autres ,et pour cause !!
Engueuler et mépriser les victimes ne les a jamais aidées.C’est pas ça lutter !!! bien au contraire......
alzheimer
5. Sarkozy et l’Université – la revanche personnelle d’un cancre., 30 juin 2010, 12:04
mister H a seulement fait un copié collé d’un article d’Alain Garrigou de la fondation copernic de... 2009
6. Sarkozy et l’Université – la revanche personnelle d’un cancre., 30 juin 2010, 12:03
déjà publié ici :
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article81253