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L’assurance maladie dévoile ses pistes pour économiser plus de 2 milliards

Publie le mardi 6 juillet 2010 par Open-Publishing

Une liste de 21 propositions a été élaborée par la direction de l’assurance maladie et sera présentée jeudi devant le conseil d’administration de la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam). Elle sera ensuite transmise au gouvernement, qui pourra s’en inspirer pour le budget de la Sécurité sociale.

L’assurance-maladie suggère plusieurs pistes pour économiser 2,2 milliards d’euros en 2011, comme la baisse des tarifs des analyses médicales, et remet sur la table le dossier sensible des affections de longues durée.

Une liste de 21 propositions a été élaborée par la direction de l’assurance maladie et sera présentée jeudi devant le conseil d’administration de la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam). Elle sera ensuite transmise au gouvernement, qui pourra s’en inspirer pour le budget de la Sécurité sociale.

L’assurance maladie a évalué à 2,2 mds d’euros les efforts nécessaires pour respecter le cap fixé par Nicolas Sarkozy. Le chef de l’Etat souhaite que la progression des dépenses d’assurance maladie ne dépasse pas 2,9% en 2011, alors que leur rythme annuel s’est établi entre 3 et 4% ces dernières années.

Les principales propositions, en termes d’impact financier, sont celles touchant aux "tarifs des produits de santé et prestations de soins".

L’assurance maladie propose notamment de "continuer la politique de baisse des tarifs" dans le secteur de la biologie médicale, où "le coût des actes courants est souvent quatre ou cinq fois plus élevé en France qu’en Belgique ou en Allemagne".

Les comparaisons avec les pays étrangers l’incitent aussi s’interroger pour l’avenir sur les tarifs des interventions de la cataracte, acte chirurgical le plus pratiqué en France.

Les tarifs des médicaments sont aussi dans le colimateur : l’assurance maladie veut que leurs prix soient systématiquement remis en cause quand leur efficacité est réévaluée.

Dans le domaine des arrêts de travail, la Sécu souhaite que les patients, quand leur traitement ne nécessite pas d’arrêt complet, puissent reprendre le travail à temps partiel.

Elle veut aussi rendre plus homogènes les pratiques des établissements et des professionnels de santé, en développant des guides de bonnes pratiques et des modes de rémunération à la performance, pour les médecins comme pour les établissements.

Dans des secteurs comme la chirurgie, les arrêts de travail, ou encore la rééducation, l’assurance maladie a en effet relevé d’étonnantes disparités dans les pratiques locales.

Alors que les dépenses hospitalières ont en France une part importante dans les dépenses de santé (36% contre 29% en Allemagne), elle propose par ailleurs de recourir davantage aux hospitalisations à domicile pour les "soins complexes et fréquents" et de développer la chimiothérapie à domicile.

Le sujet sensible des Affections de longue durée (ALD) est remis sur la table.

Ce dispositif permet la prise en charge à 100% des soins liés à une trentaine de pathologies comme les cancers, le diabète ou encore le VIH. Il concerne quelque 10 millions de personnes, qui concentrent 80% de la croissance annuelle des dépenses de santé.

D’où la volonté ces dernières années d’encadrer le dispositif, que certains proposent de rendre moins généreux, au grand dam d’associations de patients.

En 2008, la direction de l’assurance maladie avait dû retirer après une vive polémique sa proposition de ne plus rembourser totalement aux patients en ALD certains médicaments.

La proposition formulée cette année semble moins explosive : elle suggère de ne plus faire entrer dans le dispositif les patients ayant comme seul facteur de risque cardiovasculaire une hypertension.

Avec l’ensemble des économies proposées, la branche maladie du régime général de la Sécurité sociale resterait encore loin de l’équilibre en 2011, avec un déficit stabilisé à un peu plus de 13 mds.

Source : Le Point.fr