Les chercheurs présentent jeudi et vendredi leurs propositions de réforme

Quelque 800 à 1.000 chercheurs, universitaires, acteurs économiques et politiques ont rendez-vous jeudi et vendredi à Grenoble pour les « assises nationales des Etats généraux de la recherche » afin de présenter leurs propositions pour la loi d’orientation promise par le gouvernement après le mouvement du printemps dernier.

Les propositions qui sortiront de ces deux jours de débats devraient inspirer la loi d’orientation et de programmation pour la recherche, que le gouvernement doit présenter début 2005 au Parlement.

La réunion de ces Etats généraux est la suite du mouvement des chercheurs du printemps dernier. Les chercheurs, qui jugent insuffisants les moyens débloqués en urgence par le gouvernement, souhaitent « une refondation d’un secteur d’activité vital pour l’avenir des citoyens de ce pays, dont tant de jeunes aujourd’hui se détournent ».

A la suite du mouvement des chercheurs, un « comité d’initiative et de propositions » présidé par les professeurs Etienne-Emile Baulieu et Edouard Brézin avait remis en juin au gouvernement un rapport de synthèse préconisant notamment le versement d’un milliard d’euros supplémentaires en 2005 pour les laboratoires publics.

« C’est ce rapport qui devrait servir de base aux travaux de Grenoble, dans le cadre de la préparation d’une loi d’orientation et de programmation annoncée pour la fin du premier semestre 2005 », explique le porte-parole du collectif « Sauvons la recherche ! », le biologiste Alain Trautmann.

Pour lui, l’adoption du document de synthèse qui sortira des Etats généraux de Grenoble représente « un moment symbolique pour marquer une première étape du mouvement des chercheurs, avant sa traduction dans ce que l’on espère une loi ».
Cette synthèse des « propositions de réforme », issues d’une consultation très large des acteurs de la recherche française, sera remise le 9 novembre au gouvernement. Le ministre de l’Education nationale et de la Recherche François Fillon sera présent jeudi matin à l’ouverture des états généraux.

Les chercheurs ne manqueront pas d’interpeller le ministre sur le budget 2005 de la recherche, qui a déçu la plupart de leurs organismes. L’incription d’un milliard d’euros supplémentaires pour les laboratoires publics et privés est « en trompe-l’oeil », selon Alain Trautmann, pour qui l’augmentation réelle du budget est « très inférieure ».

Jacques Fossey, secrétaire général du Syndicat national des chercheurs scientifiques (SNCS), a « appelé les personnels à se re-mobiliser ». (AP)

http://permanent.nouvelobs.com/societe/20041027.FAP9388.html?1446