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Les Roms, génocidés par les nazis, raflés par Sarkozy.

Publie le vendredi 13 août 2010 par Open-Publishing
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Rosa Raidic, ancienne déportée tsigane : "Ma fille Lalla est née en Sardaigne le 7 janvier 1943, car nous étions dans un camp de concentration à cette époque"

La décision de Nicolas Sarkozy d’expulser 300 camps Rroms "illégaux" s’inscrit dans une longue tradition xénophobe et fasciste européenne. Depuis 1856, date de la fin de l’esclavage des Rroms roumains et moldaves, divers gouvernements ont appliqué des lois extrêmement répressives envers les populations Rroms. En 1926, Mussolini installe définitivement la dictature avec le vote des lois fascistissimes, et promulgue une première circulaire contre les Rroms, les manouches et les gitans . En 1940 une loi encore plus répressive est appliquée sur tout le territoire italien. Celle-ci comprend leur internement dans des camps de concentration ou l’assignation à résidence dans une localité désignée. Les deux types d’internement s’effectuent dans des petits villages isolés ou dans des régions inhabitées, principalement dans les Abruzzes et les Appenins. Les conditions de vie sont déplorables et de nombreux Rroms, manouches et gitans meurent en détention, soit de faim, soit de maladies, dans une Italie gangrénée par la peste fasciste.

Extrait de la loi du gouvernement fasciste mussolinien :Ordre ministériel d’internement du 11 septembre 1940.Ministère de l’intérieur, direction générale de la sécurité publique.« […] parce qu’ils commettent parfois de graves infractions pénales en raison de leur nature innée et de leurs méthodes d’organisation et parce qu’il est possible que figurent parmi eux des éléments susceptibles de mener des activités antinationales, il est indispensable que tous les Tsiganes soient contrôlés […] Il est ordonné que ceux possédant la nationalité italienne (que cette qualité soit confirmée ou présumée) et qui circulent encore librement soient le plus rapidement arrêtés et concentrés — sous une étroite surveillance — dans un endroit propice au sein de chaque province […] à l’exception des éléments plus dangereux ou suspects qui devront être envoyés dans les îles ou certaines régions […] »

En Allemagne comme en Italie, la discrimination et persécution envers les populations rroms, gitanes et manouches commence très tôt à la fin des années 20. Dés 1936 les Rroms d’allemagne sont envoyés dans des camps de concentration car considérés par les nazis comme des "non personnes". Les femmes une fois internées sont immédiatement stérilisées. Fin 1939, le régime allemand organise la déportation massive des Rroms dans des camps de concentration situés dans leur majorité en Pologne. En février 1940 les Nazis "expérimentent" le Ziclon B (fabriqué par BAYER) sur 250 enfants Rroms qui meurent gazés au camp de Buchenwald. Entre 1936 et 1945, Les historiens estiment le génocides des Rroms, Tziganes et Gitans par les nazis entre 300.000 et 600.000 hommes, femmes et enfants.

En France à partir de 1940, le gouvernement collabo de Vichy s’en prend à son tour aux Rroms en les internant dans divers camps avec les juifs. En 1942, le premier camp exclusivement réservé aux Tziganes, Rroms et Gitans ouvre ses "portes" à Saliers. En tout, 3000 Rroms trouveront la mort dans des camps 100% français.

On peut résumer l’histoire des Rroms sur le continent européen en trois mots, génocide, discrimination et aucun droit. Sarkozy nous parle de la Shoah chaque fois qu’il en a l’occasion (à juste titre), les films ou téléfilms sur la déportation des juifs par les nazis sont légion. Pour les Rroms les pages d’histoire restent désespérément vides, les hommages inexistants. Le gouvernement français, en s’attaquant aux Rroms, exterminés par les nazis au même titre que les juifs, trouve un bouc émissaire tout désigné pour nous faire oublier sa politique antisociale.

Ne laissons pas Sarkozy et toute sa clique nous ramener aux heures les plus sombres et honteuses de notre histoire commune à tous et toutes. La défense des Rroms est notre obligation !

No pasaran ! Honte à l’Europe, honte à La France, honte à la république !

Zlato Levak, ancien déporté tsigane : « En Italie, nous étions dans un camp de concentration avec quasiment rien à manger. J’étais près de Campobasso avec ma famille. Nous étions nombreux […] dans un couvent, tous enfermés avec des gardes autour, comme une prison […] nous avons passé presque deux ans là-bas. Mon fils aîné est mort dans le camp. Il peignait très bien et c’était un bon garçon. »

Le 4 aout 2010

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