Accueil > ETATS-UNIS : Troy Davis condamné à MORT
Où sont les pétitions ? BHL et tous les autres va-t-en guerre ? Où sont les demandes de sanctions de la France et de l’UE ? Contrairement à l’Iran, les Etats-Unis appliquent la peine de mort et la torture partout dans le monde.
En juin, le juge avait entendu pendant deux jours des témoignages remettant en cause la culpabilité de Troy Davis.
Un juge fédéral de Savannah (Géorgie, sud-est des Etats-Unis) a estimé mardi 24 août que le condamné à mort noir américain Troy Davis n’avait "pas réussi à prouver son innocence" et a rejeté le recours qu’il avait présenté contre son exécution. Cette décision ouvre la voie à la reprise de la procédure devant conduire à l’exécution de Davis. Ce dernier avait été condamné à mort vingt ans auparavant pour le meurtre d’un policier de Savannah, Mark Allen MacPhail, en 1989.
Troy Davis, 41 ans, a toujours clamé son innocence et est devenu un symbole international de la lutte contre la peine de mort. Son dossier avait pris un nouveau tournant après que sept des neuf témoins, ayant témoignés contre lui lors de son premier procès, avaient reconnu avoir subi des pressions policières. La Cour suprême des Etats-Unis a autorisé en août 2009 Troy Davis à présenter ces nouvelles preuves devant la justice, estimant qu’il y avait un risque non négligeable qu’un innoncent soit exécuté. Le procès s’est ouvert en juin 2010.
Le juge Moore a entendu la plupart de ces témoins pendant deux jours d’audience exceptionnelle fin juin à Savannah. Mais pour lui, "si les nouveaux éléments apportés par M. Davis jettent un doute minimum sur sa culpabilité, il s’agit essentiellement d’un écran de fumée". Le juge a notamment reproché au condamné de ne pas avoir cité à comparaître un des témoins qui l’avait pointé du doigt à l’époque et qui, selon plusieurs personnes venues déposer à la barre fin juin, a ensuite confessé être le tireur.
COMITÉ DES GRÂCES
La famille de Troy Davis a annoncé qu’elle ferait appel de la décision. "Nous n’allons pas cesser la bataille. Nous avons de quoi faire appel", a annoncé à l’AFP Martina Correia, 43 ans, la sœur aînée de Troy Davis. Elle s’est dite "déçue" mais pas surprise d’une telle décision "de la part d’un juge du même comté que celui où Troy a été condamné".
Si le condamné peut encore faire appel auprès de la cour d’appel fédérale puis devant la Cour suprême, ses chances d’être un jour reconnu innocent sont devenues minimes, estime cependant Laura Moye, en charge de la peine de mort auprès d’Amnesty International USA. "Le fait qu’il n’ait pas convaincu le juge de son innocence, ça signifie selon moi qu’il sera difficile de trouver un autre moyen dans le cadre judiciaire", explique-t-elle. "Nous misons sur le comité des grâces de Géorgie", qui peut commuer sa peine en prison à vie sans possibilité de sortie.
Troy Davis a déjà échappé à trois exécutions en un an, dont une quelques heures seulement avant le début de l’injection mortelle.