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L’eau : Bien commun de l’humanité ?

Publie le mardi 14 septembre 2010 par Open-Publishing
8 commentaires

de Michel Mengneau

L’eau : Bien commun de l’humanité, je me souviens d’un écrit de Ricardo Pétréla dans lequel il cherchait la meilleure formulation pour ce qui nous appartient tous, l’eau. La formule de Bien commun est restée semblant la plus significative pour définir l‘un des patrimoines de l’homme, ce dont nous sommes tous propriétaires, locataires ou usagers, peu importe, l’eau étant à personne et à tous en même temps.

Sans doute que la définition ne doit pas être bonne puisque S2C Global système Inc., société étasunienne vient de mettre en place un système de convoyage d’eau douce provenant d’un lac d’Alaska en direction de l’Inde. Pas une bagatelle, puisque le premier voyage par super tanker devrait être de 156 000m3. Ceci étant lié à de nouvelles infrastructures portuaires situées sur la côte ouest de l’Inde permettant d’alimenter et distribuer l’eau dans les régions proches ou pays demandeurs.

De prime abord tout laisserait à penser qu’il s’agit d’une opération humanitaire, d’ailleurs la communication est suffisamment insidieuse pour le suggérer, que nenni, il s’agit bel et bien d’une opération commerciale, du vulgaire business, en somme.

Donc, une société privée de San Antonio au Texas va pomper de l’eau des montagnes d’Alaska pour la vendre aux Irakiens puisque les installations portuaires destinées de la côte ouest de l’Inde pourront desservir les pays du Golfe. Déjà cette opération s’appelle du vol puisque ladite société commercialise quelque chose qui ne lui appartient pas. Alors pour se donner bonne conscience, un des arguments utilisés est que l’on facture surtout le conditionnement, le transport, les frais d’exploitation, de pompage qui se fait à Sitka en Alaska. Il n’empêche, et quoi qu’on dise, que l’on met sur le marché un produit à l’origine gratuit.

La seconde constatation est qu’à l’époque où l’on parle de plus en plus de relocalisation on utilise un transport lointain et super polluant pour véhiculer de l’eau. Coûts importants, pollutions qui pourraient être évités en subventionnant des recherches en eau locale. Mais dans ce cas là on n’entre plus dans un système commercial, mais dans un service rendu aux populations, ce qui est en réalité le cadet des soucis des capitalistes.

D’autant qu’on oublie aussi souvent que dans les pays développés un gaspillage monstre de l’eau se fait au jour le jour. Lave-vaisselles, W-C mal utilisés, baignoires, lavages répétés des véhicules, piscines personnelles, arrosages de pelouse, golfs, etc. la suite est longue sur laquelle nous avons à réfléchir. Il existe d’ailleurs une solution qui serait imparfaite dans la mesure où il n’y a pas de plafonnement des revenus, mais qui néanmoins mériterait d’être essayer, c’est, à travers la reprise en main de la gestion de l’eau par la collectivité, aller vers la gratuité de la partie usage de l’eau (alimentations, ablutions) et surtaxer le mésusage comme l’arrosage des pelouses.

Nous devons donc faire barrage à la marchandisation de l’eau, c’est au moindre échelon que l’on doit gérer l’eau potable mais aussi les eaux résiduelles. La commune est le lieu idéal et l’avenir sera probablement dans des régies municipales qui remplaceront la SAUR, Véolia, la Lyonnaise des eaux et consorts. Lors des prochaines municipales c’est un combat à mener qui d’ailleurs peut déjà commencer.

Il a commencé d’ailleurs puisqu’en sud Vendée, Charente-Maritime et Deux-Sèvres des actions sont menées -entre autre contre les bassines* dont deux vont de nouveau être mis en chantier en sud Vendée. Il s’agit de deux réserves d’eau importantes avec bâches plastiques posées en milieu de plaine et remplies par l’eau du Marais Poitevin ou forages. Mais la perversion du système veut que soient une grande partie les subventions publiques qui permettent qu’elles existent, qui plus est, pour seulement les besoins d’une petite poignée d’agriculteurs (cinq pour une des futures bâches) cultivant du maïs destiné à l’exportation. Avec, en plus, une aide à l’arrosage à travers la PAC, plus des tas de facilité, et ceci afin d’alimenter le port de la Rochelle (la Rochelle pouvant devenir essentiellement un port céréalier avec la baisse des importations de bois exotique) en céréales qui iront en Mauritanie dérégler le commerce local par des prix trop bas, ayant pour conséquence de l’immigration puisqu’il n’y à plus de travail sur place.

La reprise en main de l’eau à l’échelon humain permettra aussi des coûts moins élevés et sans doute que les économies ainsi faites permettraient la recherche en eau locale et le traitement des eaux usés dans des pays moins évolués, le tout, naturellement, avec une attention soutenue sur la consommation et l’économie de ce bien si précieux.

Ref : http://www.s2cglobal.com

Voir le film : « Pour quelques Grains d’or » de David Briffaud et fabien Mozzocco.

http://le-ragondin-furieux.blog4ever.com

Messages

  • Avec l’eau et la gestion des déchets à la base c’est deux contre pouvoir à l’hégémonie capitaliste qui peuvent être mis en place assez facilement. Mais cela implique qu’il va faloir revenir à une démocratie locale active, donc par conséquense s’opposer à la réforme territoriale qui va être destructrice à se sujet.

    N’oublions pas que l’eau et les déchets vont faire partie des problèmes majeurs de nos sociétés, c’est déjà d’ailleurs commencé. Comme tous est lié en capitalisme, la réforme des retraites et des collectivités méritent le même combat, peut-être même celle des collectitvitée est-elle plus perverse car il sera difficile de revenir en arrière.

    • ouaie et que partout ou cela est possible que chacun fasse l’effort d’installer des toilettes sèches

      car c’est d’une barbarie infinie d’évacuer nos merdes dans de l’eau potable

      bd

    • D’accord, les toilettes séches sont l’une des solutions qui d’ailleurs n’est pas possible partout.

      Je sais qu’avec des petits points de détails on arrive à faire évoluer de grande cause, mais je penses aussi qu’il faut s’intéresser de façon plus général au problème de l’eau, et surtout, surtout, faire en sorte que sa gestion se fasse au niveau local permettant la reprise en main par le peuple avec une attention sur les besoins particuliers et les spécificités de chaque localité.

    • La Commune c’est a dire là ou vivent les gens est le bon espace pour ramener le pouvoir de décision au peuple . Le Service Public pour gérer l’indispensable , le nécessaire , l’utile et l’agréable en lieu et place du marché.

      Pour en finir avec les profiteurs , les voleurs, les tauliers proprios de NOS moyens de production, bien commun de l’humanité travailleuse spoliée .

      bd

    • L’usage des toilettes à compost est beaucoup plus impliquant que de ne seulement pas utiliser de l’eau : c’est une manière de penser la gestion de l’ensemble des déchets et ceux que vous produisez vous-même, chaque jour du simple fait de vivre. La séparation des "eaux grises" (lavages essentiellement) et des "eaux noires" (eaux souillées par les excréments) est un ENTENDEMENT du monde.

      Il est évident que les consortiums de l’eau ont tout intérêt à empêcher que cet entendement, cette compréhension des possibles, ne se fasse pas, car c’est leur gagne-pognon. Des immeubles sont déjà équipés de toilettes "sèches" et la gestion de leur compostage ne présente pas de difficulté.

      L’humanité aura bien changé le jour où il y aura un ramassage municipal de toilettes à compost. Il s’agit de comprendre que la pollution de l’eau qui se fera de cette manière aura du mal à passer lors d’une autre pollution industrielle, car l’effort qui sera fait par les gens pour protéger, par les toilettes à compost, LEUR usage de l’eau ne sera plus aussi tolérant pour ce qui est des autres manières de polluer l’eau, ce sang de la terre.

      Faire la "promotion" des toilettes à compost n’est pas un truc de bobo ou de baba, c’est LA solution qui englobe une multitude d’autres solutions qui commencent par l’usage qui est fait des excréments pour gagner de l’argent à travers la pollution des eaux des WC par les firmes de dépollution de l’eau à usage ménager... jusqu’aux médicaments qui vous servent à vous "guérir" des maladies engendrées par cette société.

      Nos déchets corporels ne doivent plus rester anodin, parce qu’ils ont une relation avec une compréhension bien étrange relatives aux organes génitaux, à la sexualité. Et c’est sans doute ici que l’affaire achoppe : cette étrange relation entre les excréments et la sexualité, la confusion entre un organe sexuel et une fonction excrétrice. L’usage des toilettes à compost facile la discrimination qui, par conséquent, discriminera davantage leur différence et ce qu’il faut faire et ne pas faire en matière de pollution.

      J’insiste sur le mot "compost" car, à la différence du mot "sèche", il montre ce que deviennent nos excréments : des éléments d’un recyclage, une intégration naturelle des déchets humains dans le cours du temps et son usage, ce que ne montre pas le mot "sèche" qui conserve encore un aspect séparé, donc séparable de ses propres productions.

  • Comme d’hab, je me suis pressé et j’ai mal othographié, il faut lire : Riccardo Petrella

  • L’illustration de cet article présente deux inepties :

    a - que le maïs doit être irrigué, alors qu’il existe des variétés qui ne nécessitent pas l’utilisation de ce procédé agricole ;
    b - qu’on doive satisfaire le désir des enfants (ou des parents) d’utiliser de l’eau, tant d’eau, pour s’amuser alors qu’assez peu suffit.

    Et cela rejoint UNE seule chose : que nos rivières sont trop, polluées pour qu’on puisse s’y baigner, qu’elles sont tellement polluées qu’on ne peut plus s’y baigner. Les irresponsabilités du parent et de l’agriculteur sont ici justifiées, incidemment, qui corroborent la morale, oups ! l’humour, capitaliste.

    • Effectivement, si l’on ne peut rejeter l’irrigation pour l’agriculture, la question est : pour quelle fin utile ?

      Il est évident que si c’est pour l’agriculture productiviste, l’agro-business mondialisé, le seul profit oubliant le sens profond de l’agriculture qui est de cultiver la terre nourricière, c’est non....

      Donc, il s’agit bien de choix agricoles comme la culture du sorgo beaucoup moins demandeur en eau et qui vaut tout à fait le maïs pour l’alimentation annimale... Seulement voilà, les agriculteurs touche des primes à l’arrosage !!!!!

      On pourrait aussi encourager l’utilisation du goutte à goutte qui utilise seulement environ 30% de l’eau qu’utiliserait un enrouleur. Pas d’évaporation, plus précisemment d’évapotranspiration en arrosant la totalité de la plante en forte chaleur, donc arrosage que des racines ce qui a aussi l’avantage de consommer moins d’énergie puique le sytème fonctionne en basse pression