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Irlande : le travail obligatoire des chômeurs n’est pas une solution

Publie le dimanche 26 septembre 2010 par Open-Publishing
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La confédération syndicale irlandaise ICTU (Irish congress of trade unions) dénonce le projet du gouvernement d’introduire le travail obligatoire pour les chômeurs.

Selon ce projet, tout chômeur qui refuserait d’effectuer des travaux « communautaires » se verrait refuser le droit à la protection sociale. Le plan élaboré par le ministère de la Protection sociale concernerait environ 10.000 personnes, dans des domaines allant de la garde d’enfants aux chemins forestiers en passant par la collaboration avec les clubs sportifs. Il s’agirait d’aider les chômeurs à conserver leurs compétences....et de lutter contre la fraude.

Pour ICTU, le travail obligatoire ne représente pas une stratégie de lutte contre le chômage. Le travail obligatoire sert plus à punir les chômeurs qu’à les aider. Les trois premiers pays -Etats-Unis, Australie et Canada- à avoir introduit ce modèle, l’ont depuis abandonné, tandis que la Grande-Bretagne l’a repris à son compte.
Selon David Begg, l’un des responsables d’ICTU, « au plus fort du boom économique, nous avions les plus bas taux de chômage de l’Union européenne, ce qui est une preuve évidente que les gens veulent travailler, et qu’ils travaillent, quand travail il y a ».

Le gouvernement n’a cure de cette protestation et va bientôt annoncer les modalités de la mise en oeuvre de son projet.

On voit que les mêmes « recettes » circulent d’un pays à l’autre, et que la démonstration de leur inefficacité économique n’est pas un problème : l’opération est idéologique, il s’agit de culpabiliser les chômeurs, de leur faire porter individuellement le poids de leur situation. Le thème de la « lutte contre la fraude » est aussi omniprésent en France, alors que les « massacres à la tronçonneuse » opérés dans les effectifs des organismes sociaux ne leur permettent plus de verser à temps les droits acquis par les travailleurs grâce à leurs cotisations. En France, la fusion ANPE-ASSEDIC a abouti à faire de Pôle Emploi une machine à radier les demandeurs d’emploi plus qu’à les aider dans leur recherches.

Workfare là-bas, « offre raisonnable d’emploi » ici, tous les subterfuges sont bons pour faire baisser les chiffres du chômage...

(Source : Irishtimes.com en date du 23 septembre 2010)

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