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Retraites : Un problème d’arithmétique divise les Français

Publie le vendredi 1er octobre 2010 par Open-Publishing
2 commentaires

De André MARTIN

D’un côté : Sarkozy, Fillon, Woerth, les députés UMP, le MEDEF et pas mal d’éditorialistes qui disent que, pour des raisons démographiques, il ne sera bientôt plus possible de financer les retraites par répartition.

De l’autre côté : des syndicalistes, des ingénieurs, des artisans, des agriculteurs, des commerçants, des ouvriers, des chômeurs, des étudiants, des lycéens … qui ont aussi fait le calcul et qui disent que même dans 40 ans il ne sera pas très difficile de financer les retraites par répartition.

Qui a raison ? Qui a tort ? Les calculs sont-il compliqués ?

Quelques professeurs de mathématiques ont voulu en avoir le cœur net. Ils ont décidé de poser la question, sous la forme d’un problème d’arithmétique, à un millier d’élèves de la classe de 6ème, dans différentes villes de France.

Ils sont partis des données incontestables suivantes :

 au cours des 40 dernières années, avec une croissance annuelle moyenne de 2%, le PIB est passé de 1000 à 2000 milliards d’euros

 au cours des 40 ans prochaines années, le nombre de personnes de plus de 60 ans va en gros doubler

 dans l’hypothèse où, sur les 40 prochaines années, la croissance serait seulement de 1% en moyenne annuelle (le gouvernement promet 2% et plus, afin de faire reculer le chômage), le PIB passerait de 2000 milliards en 2010 à 3000 milliards en 2050

Pour soumettre l’énoncé suivant aux élèves, ils ont convenus que les 2000 milliards seraient représentés par un gâteau de 2000 grammes et les 3000 milliards par un gâteau de 3000 grammes.

« Aujourd’hui en 2010, dix salariés produisent un gâteau de 2000 grammes, à partager avec 4 retraités.
Dans 40 ans, en 2050, dix salariés produiront un gâteau de 3000 grammes à partager avec 8 retraités.

Calculer le poids de la part de gâteau de chaque personne, en 2010 et en 2050.

La part de chacun en 2050 sera-telle plus petite qu’en 2010 ? »

Après corrigé des copies, il apparaît que 99% des 1000 élèves ont trouvé :

 qu’en 2010, la part de chacun est de 143 g (2000 : 14)
 qu’en 2050, la part de chacun sera de 167 g (3000 : 18)
 qu’en conséquence, en 2050 la part de chacun aura augmenté par rapport à 2010

Aucun élève de 6ème n’a donc trouvé le même résultat que Sarkozy, Fillon et Woerth au problème de partage du gâteau !

Afin de tenter de comprendre cette situation ubuesque, les professeurs de français ont décidé que le prochain sujet de rédaction qu’ils soumettraient aux élèves du lycée serait « A votre avis, pourquoi Sarkozy, Fillon et Woerth font semblant de ne pas savoir calculer ? ».

S’ils nous transmettent les meilleures copies, nous les publierons sur ce site.

Nous avons profité du débat « Quel avenir pour les retraites ? », entre Xavier Bertrand et Bernard Thibault, à Lyon le 25 septembre 2010, pour demander à Xavier Bertrand si les résultats trouvés par les 1000 élèves étaient justes ou erronés. Il nous a répondu que les résultats étaient justes, mais que l’énoncé du problème aurait du préciser que dans les 40 années à venir, une partie de l’accroissement des richesses devra être consacrée aux dépenses de santé et à celles liées à la dépendance (le 5ème risque), car elles vont encore augmenter. Nous avons donc refait les calculs, en réservant sur le gâteau de 2050 : 100 milliards de plus pour la santé et 100 milliards pour la dépendance. C’est donc comme si le gâteau de 2050 ne pesait plus que 2800 grammes.

Résultats du nouveau calcul :

 en 2010, la part de chacun est de 143 g (2000 : 14)
 en 2050, la part de chacun sera de 155 g (2800 : 18)
 en conséquence, en 2050 la part de chacun aura … toujours augmenté par rapport à 2010 !

Les explications de Xavier Bertrand n’étant toujours pas satisfaisantes, nous invitons cette fois l’ensemble des citoyens à réfléchir à la fameuse question : « A votre avis, pourquoi Sarkozy, Fillon, Woerth, Copé et Bertrand font semblant de ne pas savoir calculer ? ».

Afin d’encourager cette réflexion, nous sommes prêts à publier les plus pertinentes sur ce site.

André Martin
co-fondateur du site http://www.retraites-enjeux-debats.org/

URL de cet article

http://www.legrandsoir.info/Retrait...

Messages

  • Le capital veut simplement garder pour lui les gains de productivité à venir (l’augmentation de la richesse nationale). Il veut donc que les retraites, bien que concernant une part plus importante de la population, soient payées à budget constant, sans augmenter la part de la richesse nationale qui leur est consacrée. Et là forcément c’est l’impasse. Il va falloir se battre, au-delà de l’épisode actuel, pour que l’augmentation de la richesse produite profite aussi aux travailleurs, actifs ou retraités.

    Chico

  • Cet article n’est pas démuni d’intérêt sur le plan de l’équité, mais il manque de réalité dans les éléments utilisés, puisque l’énoncé du problème se base sur des données du Capital, mais ce sont effectivement à peu près les seules en notre possession.

    Je ne suis pas un défenseur de ce système bien au contraire.

    Je suis issu de la classe ouvrière et de la misère.

    Je suis un militant communiste non encarté pour cause de divergences profondes sur le fond et la forme avec notamment le PCF qui s’est écarté de la lutte des classes, des valeurs marxistes, pour adopter une attitude de lutte de places et de politique de chefs, d’avantage décidée au sommet que par la base.

    Je ne considère donc plus les partis tel que le PS , le PCF,ou même le FDG entre autre comme des partis de gauche, puisque pour certains, pour ne pas dire la plupart ils ne se sont pas mis à l’écart de l’Europe et qu’à part quelques aboiements, ils ont été jusqu’à présenter des listes aux elections Européennes malgré le déni de démocratie subi par le peuple de France.

    Je ne parle pas là du PS qui lui est d’accord sur l’intégralité du système capitaliste à condition d’y apporter quelques réformes qui ne feraient d’ailleurs pas trop régresser la misère et la précarité.

    C’est du : ne pas trop toucher aux puissants pour pouvoir conserver leurs places, simplement partager le travail et les miettes de façon plus équitable. C’est à dire le respect de la loi capitaliste, qu’ils croient être la loi républicaine avec des aménagements légaux et sans remous.

    Quand au NPA ou à LO ils m’apparaissent plus comme des jouets du facteur ou de la remplaçante d’Arlette que des partis politiques qui pourraient avoir une capacité à rassembler.

    C’est en tout cas malheureusement ainsi que je perçois les choses aujourd’hui, tout en conservant une grande confiance en un peuple à qui on est en train de faire subir les pires choses .
    c’est la précarité organisée par le capital et le pret à penser d’un coté et de l’autre c’est la tromperie des chefs de partis, qui ne cessent de se multiplier au nom de la lutte des places.
    Il nous reste donc le pouvoier du peuple comme issue de sortie.
    Pour en revenir à l’énoncé et au résultat du problème confié aux 1000 élèves de 6ème , dans un cas comme dans l’autre, le résultat est juste.

    En voici les calculs :
    CROISSANCE du PIB 1/100 l’an sur 40 ans

    On part bien de 2000 milliards d’€ en 2010 avec le 1% de progression par an on arrive effectivement à 2977 milliards d’€ si on est 14 a partager en 2010 on obtient bien
    142 et si on est 18 en 2050 on obtient bien 154 .Si l’on adapte cette méthode de calcul au chiffre réels on obtient effectivement une progression individuelle.

    14 par rapport à 18 comprenant la progression annoncée du nombre de retraités par rapport au nombre d’actifs dans le partage des richesses.
    C’est donc à une progression logique qu’il convient de s’attendre et ce sans toucher au système de retraite.
    Un espoir d’augmentation de pouvoir pourrait donc se dessiner, mais ce serait sans compter sur les ogres capitalistes.

    C’est malheureusement dans un système capitalistes dans lequel nous vivons et même un capitalisme à l’échelle mondiale (la mondialisation) et celle-ci ne nous est pas favorable on le sait.
    C’est donc à une répartition inégale à laquelle il faut s’attendre, raison de plus pour que notre système de retraite ne soit pas amputé et au contraire voit sa progression aligné sur l’évolution du PIB raison de plus pour lutter .

    En sachant aussi que le PIB est un élément de mesure dont le contenu ou les méthodes de calculs, qui sont au nombre de 3 (voir Wikipedia) ont été définies par la Capital et donc, mais tout le monde le sait là aussi que la répartition de la masse ne revêt aucune équité.
    C’est donc sur d’autres bases qu’il faudrait établir les lois du partage des ressources et des besoins de peuple, à nous d’en définir le contenu, le fond et la forme.
    Ce problème des retraites pourrait de mon humble avis être le déclencheur le plus détonnant en cette période ou précarité et misère s’opposent sous l’appellation de lutte des classes dans des conditions de plus en plus insupportables pour ceux qui en font les frais, en souffrent et même y laissent la vie.
    Dans ce système ou l’injustice sociale domine il serait grand temps que l’on se mêle de ce qui nous regarde, certes l’ennemi est de taille mais les peuples en ont vu d’autre, en attendant nous subissons le pire.
    C’est à partir de ces éléments que ma confiance au peuple et en son réveil grandi de jours en jours.
    Ce ne sont pas les coups de freins d’un Chérèque ( voir ces déclarations démobilisatrices par rapport à un report en 2015) inconscient que le détonateur retraites ou plutôt voulant garder sa place, qui doivent stopper une machine que l’on a eu du mal à lancer.

    La démographie reste pour moi un faux problème, puisque par exemple lors de la mise en place du système par répartition en 46 c’est à la totalité des retraites dont l’état a du faire face et ce dans un contexte de pauvreté d’après guerre.

    Parler du problème de la démographie sans tenir compte de la productivité multipliée au moins par 5 ces dix dernières années et que l’on estime au moins à une multiplication par 10 dans les 40 années à venir sans connaître encore le progrès qu’il est possible de réaliser, serait ne pas tenir compte de tous les éléments et les « atouts » du capital en matière d’exploitation de l’homme par l’homme.

    A u risque de me répéter il n’y a pas que le système de retraites qui risquent d’être sacrifié si l’évolution du chômage par exemple n’est pas enrayée, et j’en passe si le Capital poursuit son règne, son partage égoïste du monde.
    L’eau ferrugineuse oui !!! la précarité non !!!
    En tout cas à tout à l’heure dans l’action.

    M Coco Le Rebelle Médocain

    NB : Mon rang social et les moyens de mes parents ne m’ayant permis de poursuivre mes études, iol se peut que l’ortographe de ce texte soit défectueuse , les fautes de frappes pourraient y compris en augmenter le nombre, quand aux donnée éoncées, elles sont de sources BC ou autres journaux qui me paraissent consultables dans mon état d’explité.