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Personnes âgées : Pourquoi la maltraitance ?

Publie le mardi 5 octobre 2010 par Open-Publishing
3 commentaires

de Martine Lozano

L’ ouverture du débat sur la dépendance va faire reparler de la maltraitance envers les personnes âgées

Selon Pascal Champvert cité dans le journal Humanité « La crise ne peut pas tout permettre »Dans Le journal Humanité Joëlle le Gall explique que « le secteur est en grande difficulté par son manque de personnel , coût démesuré pour la personne accueilli en maison de retraite allant de 2200 euros soit le double de la retraite moyenne des personnes âgées dans notre pays ;. »

"Quant aux aides à domicile elles ont un mode de tarification déficitaire et le personnel a un manque de de formation."

.Déjà la Journée mondiale de lutte contre la maltraitance des personnes âgées avait révélé une recrudescence des maltraitances des adultes âgés. Pendant longtemps, cette maltraitance a été sous-estimée, ainsi que la place de vie de nos aînés.

L’affaire de la maison de retraite à Bayonne avait relancé la question de la maltraitance des personnes âgées. Rappelons qu’on y avait découvert que les pensionnaires recevaient des coups, étaient sous alimentés et privés d’hygiène.

Suite à cette affaire, la secrétaire d’Etat chargée des Aînés, Nora Berra, a demandé le recensement des structures non agrées par l’Etat, ainsi qu’un renforcement des contrôles de tous les établissements sans dire où iront les pensionnaires sans structures .

Rappelons cependant que la maison de retraite des « Colombes » avait été contrôlée.

Sachant que la majorité des maltraitance résultent de maltraitance passive comme par exemple un e toilette qui n’est pas faite ;

Selon Pascal Champvert, président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), « il y a un mépris dans nos sociétés occidentales pour les vieux, surtout lorsqu’ils sont affaiblis, handicapés ou malades »

La discrimination envers les personnes âgées se banalise

Dans l’affaire de la maison de retraite de de Bayonne, on a vu à la télévision un monsieur dire : « c’est vrai, il y avait des personnes âgées attachées, mais il faut bien le faire quand elles sont turbulentes ! ». C’est de la discrimination , « vieillir, il faut que la société nous en donne les moyens »
La première nécessité aujourd’hui est de dénoncer ces violences qui peuvent prendre des formes différentes, allant de la violence physique (des coups, brûlures ou ligotage), morale (un langage irrespectueux) ou encore matérielle (escroqueries diverses) à de la négligence active ou passive. Selon une étude les lieux identifiés de maltraitance seraient à 38 % les institutions, 17% les structures de travail et les foyers pour 13% .
Cette violence touche les personnes vulnérables : les enfants et adultes handicapés et les personnes âgées.

L’Humanité avait relaté la maltraitance dont sont victimes les personnes âgées dans certaines maisons de retraite. 50 % des personnes âgées hospitalisées et 30 % des résidents des maisons de retraite sont mal nourris. En effet, à la source on trouve une accumulation d’inattentions s’apparentant à des maltraitances : préjugés alimentaires qui conduisent à la prescription de régimes trop sévères, horaires inadaptés (repas parfois servi à 17h30), effet anorexigène de la distribution des médicaments, etc. Des patients handicapés ont des difficultés pour mastiquer, ce qui conduit à un effet buccal déplorable. Des dentistes pourraient pourtant facilement intervenir en amont. Quand on rentre dans la peau d’une personne âgée, « on perd ses repères, raconte D.B. S’asseoir dans un fauteuil pour nouer ses chaussures, descendre un escalier, ouvrir une boite de médicament, décapsuler un comprimé, se coiffer, tous ces gestes simples deviennent difficiles voire impossibles. »

Si le degré de civilisation d’une société se mesure à ses engagements envers les plus vulnérables, il est plus que temps de s’intéresser à ce problème pour le résoudre le plus rapidement possible.

Cette maltraitance est organisée par la politique médico-sociale actuelle par la réduction des moyens financiers et humains accordés à ces structures. Depuis vingt ans, les gériatres répètent que les ratios de personnel (infirmières et aides soignantes) par malade sont insuffisants. Le plan « Solidarité grand âge » de 2006 avait pourtant annoncé des ratios de 1 soignant pour 1 résidant. Mais, en 2009, le gouvernement est revenu sur cette promesse et annonce plutôt des ratios de 0,6 .

il y a 3 ou 4 aides-soignantes pour 35 malades très dépendants, il est impossible de les laver, les habiller, les accompagner aux toilettes, les faire manger ou boire correctement. Les soignants sont en colère , ils culpabilisent car L’épuisement professionnel peut aboutir, dans certains cas extrême à de la maltraitance physique vis-à-vis des résidants les plus difficiles. Mais ils restent dans la grande majorité très professionnels

Appels en forte progression

Les signalements de maltraitance sont en augmentation. Le 3977, numéro d’appel d’urgence pour améliorer le signalement de la maltraitance des personnes âgées et des personnes handicapées,

Un défi démocratique

Pour un maintien à domicile il faut mettre l’accent sur les aidants familiaux ou employés, et leur formation. Ces aidants, quand ils sont familiaux, doivent aussi pouvoir concilier leur vie privée et professionnelle. Il faut également développer les structures en institutions. Sur le maintien à domicile, il faut créer des structures à taille humaine pour permettre aux personnes âgées de résider dans des logements privatifs et instaurer un débat « sur l’opportunité d’assortir le congé des aidants familiaux d’une compensation de la perte de salaire », dixit Michel Coquillion, vice-président de la CFTC.

Il est plus que temps d’améliorer la prise en charge des personnes qui résident dans des structures hospitalières. Pascal Champvert s’interrogeait, dans le journal La Croix : « Comment notre pays va financer son retard en matière d’aide aux personnes âgées ? » De la même manière, Joëlle Le Gall, présidente de la Fédération nationale des associations de personnes Âgées et de leurs familles (Fnapaef), réclamait dans Le Parisien la création immédiate de 40 000 places dans les établissements. Selon ces associations, tout repose sur les familles et non la solidarité nationale.

Il faudrait donc plus de moyen set effectifs :

C’est tout le contraire qui est fait aujourd’hui en matière de réduction d’effectifs

Simone de Beauvoir disait : « quand je ne regarde pas ce vieux qui est en face de moi, c’est mon propre avenir que je ne regarde pas, je le coupe d’une partie de moi-même ».

Martine Lozano, militante associative

Messages

  • travaillant dans une association d’aide à la personne, je côtoie les professionnelles du domicile, je connais assez bien la gestion des associations loi 1901 pour les aides à domicile, il faut savoir que le nombre d’administratifs dans ce type de structure est énorme, les salaires de ces administratives, notamemt directrice , sous- directrice est très important dans le coût de revient d’une aide à domicile qui elle , va, le plus souvent ne pouvoir travailler que sur un mi-temps, voir moins, être à la disposition de la chargée de secteur d’un jour à l’autre, le temps de transport d’un domicile à l’autre est très court, ce qui fait que l’idée qu’avait monsieur Borloo de voir dans l’aide à domicile un secteur de travail plein d’avenir était un mirage, car de fait, si les administratives s’accrochent à leurs postes, les aides ménagères elles ne font que des passages dans ces postes fatiguants, sans formations, vivant des rythmes ne leur permettant pas de pouvoir s’occuper comme il le faudrait des personnes dont elles ont la charge, elles sont dans un isolement professionnel dramatique, je ne comprends pas pourquoi il n’y a pas de surveillance de la part des financeurs sur ces associations, qui de fait, veulent à toute force faire valoir la prise en charge financière déficitaire pour excuser leur propre déficit en cachant bien la réalité de leur fonctionnement, comment d’ailleurs des associations gérant des sommes aussi considérables, ayant la structure d’une entreprise peuvent-elles continuer à exister dans le cadre de la loi 1901, cela semble obsolète, dans ces associations il n’est question pratiquement que d’argent, elles font de la publicité comme une entreprise privée, le budget publicité de mon association est délirant, lorsque vous parlez de l’humain, de formation, de partage de parole, on vous répond "budget", un décès d’un usager ? l’envoie de facture se poursuit, vous informez, vous élevez la voix, plusieurs mois s’écouleront avant d’être entendu, le tableau que je décris est peut-être un peu noir, mais c’est celui que je connais, j’espère qu’il existe en France des institutions ayant une éthique professionnelle, respectueuse de l’usager, de sa famille, et de ses professionnelles de terrains, cela me mettrait un peu de baume au coeur, eh oui, comment être un bon soignant lorsque l’on est une employée maltraitée ?

    • tout à fait d’accord avec vous sur le fonctionnement de certaines de ces assos, sur le manque de formation du personnel, de leur isolement

      et que dire des horaires coupés, des temps partiels, du travail tous les jours de la semaine...

      pfff, y’a un grand ménage à faire dans ces assos...

    • Je ne peux que confirmer entièrement votre commentaire, en ce qui me concerne il s’ agissait d’ une entreprise mais qui avait compris qu il fallait tenir compte de la souffrance de ses employées qui ne faisaient pour la grande majorité que passer...
      En effet,qui voudrait d’ un travail à temps partiel avec des horaires découpés des temps de trajets incroyables en plus de l’ incroyable MEPRIS de quantité de bénéficiaires et d’ usagers qui vous regardent de haut ,vous font trimer "comme une noire" (c une expression !) et vous traitent de bonnes,bonniches et femmes de ménage .
      Il serait temps de regarder un peu du coté de ces femmes pour celles qui restent ultra dévouées et de les defendre en faisant comprendre aux gens et aux Ainés qu il faut les respecter car pour nombre d’ entre eux ILS DEPENDENT ENTIEREMENT OU PARTIELEMENT D ELLES.
      Je voudrais dire toute mon admiration à ces saintes femmes ,je ne ferais pas ce métier pour tout l’ or du monde.
      Une femme qui sait de quoi elle parle !!
      Quant aux familles occupez vous de vos ainés au lieu de passer votre temps à vous plaindre des intervenantes c’ est en premier lieu votre role ne l’ oubliez pas.