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FORUM TERRITORIAL DE LA CULTURE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE UNIVERSCIENCE
Jeudi 30 septembre 2010, par Marie-Christine-Blandin // Activités parlementaires
le 28 septembre 2010
Les acteurs de la culture scientifique retiennent leur souffle
UNIVERSCIENCE Résulte de la fusion de la Cité des Sciences et du Palais de la Découverte, sous la présidence de Claudie HAIGNERÉ. Quand les paillettes se marient avec la pédagogie des passionnés de l’enseignement, ces derniers expriment leurs justes inquiétudes … D’autant plus qu’une autre menace se fait jour : l’appétit du Grand Palais pour les précieux mètres carrés de la science.
UNE ANNONCE SIDÉRANTE Mardi 28 septembre, missionnée pour animer tout le réseau de la culture scientifique et technique, Claudie HAIGNERÉ avait rassemblé les représentants des CCSTI, des associations comme « Les Petits Débrouillards », des universités impliquées dans la culture, des collectivités, etc … Déjà écartelée entre deux, voire trois ministères – la recherche, la culture, l’éducation – et soumise à tous les aléas de la réduction des budgets, la culture scientifique décentralisée était en tension. L’amphithéâtre était plein. C’est alors que le représentant du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la recherche ouvrit la journée avec cette annonce : « Dès 2011, le budget du ministère dédié à la CCSTI sera intégralement transféré à UNIVERSCIENCE ».
C’est comme si, le théâtre, la rue de Valois annonçait : « Dès 2011, les budgets consacrés au théâtre seront intégralement transférés à l’Odéon ». Celui-ci deviendrait alors producteur et diffuseur de spectacles, tête de réseau des théâtres et compagnies du reste de la France et agence de financement. On imagine la bronca …..
La précision du ministère « à moyens constants » n’est pas rassurante : les institutions parisiennes, en particulier le Palais de la Découverte, ont des besoins accrus, et ils ne sauraient se satisfaire aux dépens des régions. Même si elle en avait la légitimité, UNIVERSCIENCE n’a pas les ressources humaines permettant d’instruire des demandes de subventions. Quant aux autres financeurs, les collectivités, la suppression de la taxe professionnelle les met aussi en tension. Et des taxes de remplacement, comme la TVAE (Taxe sur la Valeur Ajoutée des Entreprises), construites sur des projections de croissance à plus de 2 % !, vont les mettre au pain sec.
Le piège risque de se refermer sur Claudie HAIGNERÉ, missionnée sur le partage de moyens insuffisants, et de faire de nombreuses victimes sur le terrain.
Aux belles paroles d’émancipation du citoyen, d’égalité des chances, de partage de la connaissance, risque de succéder un champ de ruines dans lequel la tentation du sponsoring des expositions et actions fera prendre le risque de passer du partage de la culture scientifique à la communication d’un prêt à penser tendant à favoriser l’acceptabilité de technologies échappant au débat.
La mise en scène des milliards du grand emprunt, avec une posture de juge et partie d’UNIVERSCIENCE dans la sélection d’éventuels projets, a accru la perplexité de la salle.
La journée s’est achevée sur de belles paroles (vraiment) du représentant du Ministère de la Culture et des réponses impressionnistes sur la gouvernance future (rien n’est décidé …).
Marie-Christine BLANDIN