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bloquons Rungis !

Publie le jeudi 21 octobre 2010 par Open-Publishing
3 commentaires

Chers camarades,

je me permets d’utiliser la possibilité que nous offre bellaciao de publier des articles, pour vous soumettre la possibilité de réalisation d’une idée que j’ai eue.

Je ne suis pas syndiqué et pas sûr d’avoir bien saisi les tenants et les aboutissants de tout ce qui se passe en ce moment. Néanmoins je ne risque pas grand-chose à vous soumettre mon idée. Par cet acte, je risque de toute façon moins que ceux qui par les sacrifices et risques qu’ils prennent, manifestent ces derniers temps avec la présence bien souvent de forces de l’ordre qui sont loin d’amener la paix et qui sont le reflet d’un gouvernement sourd, intransigeant, injuste et me semble-t-il arc-boutée sur son idéologie.

Ce mouvement qui comme je l’ai dit plus tôt à des airs d’inédit : mots d’ordre politiques qui touchent l’ensemble de la population. Une convergence des luttes dès le départ entre les ouvriers, rejoints par les étudiants et lycéens. Un mouvement dès le départ « radical » et qui recueille le soutien de la majorité de la population. Un mouvement une fois n’est pas coutume, qui commence en septembre et qui arrive après une séquence de deux ans où on est passé d’un discours du capitalisme triomphant à un consensus sur les aspects néfastes et destructeurs de ce système.

Le constat d’une réalité ou son refus est souvent aussi le « marche pied » pour autre chose.

Pour la classe capitaliste ça justifie des réformes…

Pour d’autres de plus en plus nombreux c’est la preuve de la faillite de tout un système.

Bref, après être allés manifester nombreux, après tous les recours à toutes les voies légales, nous avons une opinion qui, pour une fois, reflète et est en phase avec les syndicats (du moins la base) et les divers mouvements de gauche (la vrai) et qui est en demande de plus de radicalité.

Il n’a échappé à personne les mots d’ordre de plus en plus massifs et voyants pour une grève générale reconductible, voire illimitée. On a pu d’ailleurs constater très vite que les directions syndicales étaient à la traine et par leur mollesse, ont joué le jeu du refroidissement, se mettant ainsi en position de boulet accroché à un mouvement sans précédent qui déjà scrute et regarde au-delà de la retraite.

D’une critique d’une réforme injuste, les gens, les jeunes comme souvent à l’avant-garde, remettent en cause maintenant, plus que cette réforme, ce gouvernement et le système dont il est le reflet, l’incarnation.

A travers la grève générale, du moins sa formulation, je sens l’aspiration des gens à autre chose et le fait qu’ils y soient prêts plus que jamais. J’ai scruté dans les médias une réponse des dirigeants syndicaux à ce rêve général, et ils m’ont paru aussi sourds et indifférents que le gouvernement. Ces dernières 24h je vois même poindre un délitement et pourquoi pas bientôt l’appel à la démobilisation de leur part.

Comme nous le constatons tous les jours, les actions menées par toutes les composantes de ce mouvement renouent avec d’anciennes méthodes qui ont été pratiquées d’une façon disparate dans le passé, et qui sont cette fois-ci conjuguées : manifestation sauvage, action directe (piquet de grève, occupation, sabotage ?), on a même vu, de la part des franges les plus touchées et donc revendicatives que sont les jeunes des classes les plus pauvres, une résurgence du luddisme et une compréhension radicale même si elle est parfois instinctive, de la situation politique, avec une prise de parti claire contre ce pouvoir fascisant et sa manifestation concrète, la police…

Nous avons pu constater l’efficacité des blocages économiques (gare, raffinerie, aeroport…) confirmant là l’importance des moyens de communication dans une économie maintenant pour l’essentiel tertiarisée et non plus industrielle.

Mais je pense qu’à travers les aspirations à plus que quelques manifs de temps en temps, plus que quelques « temps forts » qui n’ont de forts que la capacité à démoraliser et désenchanter une population qui est pourtant déterminée à aller plus loin, il y a la possibilité de passer à une nouvelle étape.

C’est pourquoi réfléchissant à où pourrait nous mener une grève générale, j’en suis venu à penser à l’auto-réduction et même l’expropriation des moyens de productions.

Plus précisément je me suis demandé voyant l’efficacité des blocages des sites permettant d’une façon ou d’une autre d’approvisionner en pétrole, s’il serait possible de faire la même chose pour les centres de diffusion des produits alimentaires pour la grande distribution. Dans le cadre de mon travail, je me déplace en transport et j’ai souvent entendu les voyageurs se demander, pourquoi les cheminots par exemple pour faire grève et pression sur les bénéfices de la sncf, ne pratiquaient pas les transports gratuits ?

Je me suis demandé connaissant la réalité du marché alimentaire et comment la grande distribution prend à la gorge les agriculteurs en les obligeant à leur vendre à un prix très bas leur production, alors que dans le même temps ils la revendent 5- 6 fois plus chère en magasin, je me suis donc demandé s’il serait possible comme pour les dépôts et en accord avec les agriculteurs, d’occuper les centrales d’achat (type rungis).

On pourrait ainsi bloquer sans prendre beaucoup plus de risque que les raffineries ou les ports, aéroport, ces centrales en « splittant » les partons, sans tomber dans le piège de la division type "ils prennent en otage les gens", imaginons ; rungis bloqué par ses employés et d’autres grèvistes en renfort, on négocie directement avec les producteurs un prix qui serait composé du prix initial de rachat tel que le pratique la grande distribution en y rajoutant un bénéfice supplémentaire pour le producteur et une marge pour soutenir les grévistes. Ex. : aujourd’hui le kilo de tomates est disons à 3,50 euros en magasin, on l’achète au producteur 0,50 euros, nous pourrions imaginer un kilo à 0,80 d’euros pour les consommateurs. 15ct supplémentaires pour le producteur et 15 pour une caisse de grève nationale, gérée par une coordination nationale qui comprend les syndicats mais aussi qui représente tous les grévistes non syndiqué (la majorité). La diffusion serait organisée et faite par les volontaires et les camionneurs grévistes.

Ainsi nous ferions une action populaire envers l’opinion, juste, réalisable techniquement, et qui serait un début de réponse, à ce à quoi aspire les millions de manifestants qui crient sur les piquets, ou dans la rue, « grève générale ! », phrase magique qui a à voir avec un autre futur, une autre société et qui est traditionnellement non pas une fin en soit mais un préalable à l’appropriation des moyens de productions (cf : charte de poitiers).

Quand pensez vous ?

Salutations

Un travailleur qui ne peut faire grève mais manifeste dans ses temps libres (raisons sectorielles et en cdd) mais qui est à fond derrière ceux qui sont encore debout !!!"

Messages

  • C’est vrai que les syndicats ont l’air de lacher : ils avaient de toute façon, quoiqu’ils en disent donner plus ou moins leur accord pour cette réforme, personne n’est dupe.

    Simplement, parce qu’ils ne peuvent se trahir en rejetant leur base, ils doivent faire bonne figure et suivre le mouvement : mais ils n’en restent pas moins que des suiveurs... et il ne faudrait pas qu’ils se transforment en boulet harnaché aux pieds de tout ceux qui se coulent financièrement pour ne pas renoncer à leurs acquis.
    Effectivement, la meilleure solution serait donc de rallier tous les domaines essentiels : la bouffe, les transports, le gasoil... et de trouver une solution alternative pour ne pas se mettre la population (suiveuse elle aussi, mais pour d’autres raisons) à dos : subvenir à leurs besoins reste la meilleure méthode.

    Nourris ton chien si tu veux pas qu’il te bouffe, voilà ce qu’a oublié le gouvernement et à force de tout nous prendre, nous les chiens crevons la dalle.
    Mais il y a toujours l’instinct de survie et surtout, l’instinct de meute : un chien brimé grogne, une meute attaque !
    Réveil général !!!

  • Rungis c’est 4 entrée/sorties larges au maxi de 50 mètres. C’est techniquement faisable avec 1000 personnes mais un blocage de Rungis gênerait surtout les marchés du matin et les rayons fruits et légumes des supermarchés + les boucheries, les fleuristes, les poissonneries... Par contre cela ne poserait pas trop de problèmes aux industries agroalimentaires qui ont leur propre centrale d’approvisionnement et la distribution des conserves, surgelés, produits traiteurs, plats préparés, alcools, produits laitiers, sodas ne seraient pas dérangées. Le point névralgiques d’un vrai blocage généralisé c’est la mobilisation massives des routiers, 85% du transports de marchandises. C’est utopique de croire que le blocage des MIN aura un impact fort et décisif. Ce que les gars font dans le Nord en bloquant des plateformes logistiques semblent plus efficaces.

  • Le blocage des voies d’acces de la Defense serait diablement plus efficace et relativement aisé puisque les voies RER, métro et routier sont en permanence quasiment saturées.
    Nous avons déjà pu nous rendre compte lors des derniers evennements sur Nanterre des répercussions sur la circulation automobile de la Défense.

    Car la Défense est un lieu hautement symbolique pour le pouvoir.
    Au coeur du 92 à toute proximité de Neuilly, la Défense est le haut lieu de la Sarkosy.
    C’est le coeur financier de la France dans lequel est concentré le sein des sein de la capitalisation boursière (et donc du CAC 40) :
    1500 sièges sociaux dont 14 des 20 premieres francaises et 15 des 50 premieres mondiales.
    Total, Dexia, EDF, France Telecom,Saint Gobain, Société Générale etc..

    C’est le lieu de rdv de toute l’oligarchie dans lequel se tiennent les conseils d’administration et ou les administrrateurs emargent à + d’1million d’ €/an.
    C’est l’endroit ou les décisions sont prises pour les ventes ou les sessions d’entreprises, ou l’avenir de centaines de milliers de salariés se joue chaque année.
    C’est l’endroit ou les banques possèdent leurs salles de marché etc..

    Paralyser le fonctionnement économique de la Défense serait sans précédent et...relativement facile...