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novlangue et éco-po

Publie le vendredi 22 octobre 2010 par Open-Publishing

novlangue et éco-po :

deux aspects importants ne sont pas (à mon sens) assez clarifiés dans *l’article d’Edwy Pleynel paru sur son site (Mediapart) et intitulé : «  Manifestants et grévistes ont raison : L’heure du peuple  »,
le chapitre intitulé : «  Le temps des manifestations contre l’agenda de Mrs Tina  » traite de rhétorique, mais…

la novlangue (la neuve-langue)

E.P. : « …Ainsi ne parlera-t-on que de réforme, de modernisation, d’assouplissement, etc., quand le droit du travail est affaibli, la protection sociale réduite et tel service public privatisé. A l’inverse, la révolte de ceux qui subissent ces mesures sera qualifiée de conservatisme, de corporatisme et de crispation, voire de provocation.

sergio : ce qui fonctionne dans un sens peut tout aussi bien fonctionner dans l’autre sens, aussi dira-t-on :

A l’inverse, la révolte de ceux qui subissent ces mesures sera qualifiée de…

du conservatisme ( la condomina ) :
conservatisme (conservateur-rice) est utilisé par les doctrinaires dominants pour désigner toutes celles et tous ceux qui subissent et dénoncent l’affaiblissement du droit du travail, alors qu’en finalité il s’agit du renforcement de la doctrine dominante. En novlangue le conservatisme c’est (le renforcement de) la doctrine dominante. Le conservatisme c’est la doctrine des dominants !

du corporatisme ( la copridomina ) :
le corporatisme est utilisé par les doctrinaires dominants pour désigner toutes celles et tous ceux qui défendent les services publiques (le service au publique) et la protection sociale (la couverture sociale), alors qu’en finalité il s’agit d’amplifier les privilèges des dominants. En novlangue le corporatisme c’est (la défense des) privilèges des dominants. Le corporatisme c’est plus de privilège pour les dominants !

de la crispation ( la crispapidité ) :
la crispation est utilisée par les doctrinaires dominants pour désigner toutes celles et tous ceux qui luttent contre l’insécurité et l’isolement social, alors qu’en réalité il s’agit de développer la cupidité. En novlangue la crispation c’est (le développement de) la cupidité. La crispation c’est la cupidité !

la provocation (l’ultra-violence) ( la provoultraviol ) :
la provocation est utilisée pour désigner toutes celles et tous ceux qui défilent pacifiquement dans les rues pour lutter contre le racisme sous toutes ses formes, le sexisme ou contre la régression sociale, alors qu’en réalité il s’agit de provocations racistes étatiques et de ségrégation sociale. En novlangue la provocation c’est le racisme d’état et la ségrégation sociale.

Donc, lorsque que les ayatollahs de la pensée dominante utilisent *la novlangue chère à Georges Orwell, c’est pour la confisquer à leur profit. (*Guy-Ernest Debord occupait ce terrain par humour et dérision. C’était surprenant et novateurs. Les ayatollahs de la pensée unique momifie le langage et métastasent la bêtise)

«  La priorité à l’emploi contre la diversion des retraites  » traite d’économie, mais…

éco-po

E.P. : « …Car, entre-temps, une démonstration cinglante est survenue avec cette troisième crise historique du capitalisme dont nous sommes loin d’être sortis, aussi ample et profonde que celles de 1854 et de 1929. Le bilan de ces politiques sans alternative, ou plutôt niant toute alternative, est là : des richesses dilapidées, des inégalités accrues, un chômage en hausse, des sociétés affaiblies, des peuples inquiets, des pays désindustrialisés, des économies fragilisées, etc. Au grand dam des excellents « économistes atterrés », qui refusent de tourner la page de cette démonstration radicale toujours inaudible dans les discours dominants, Mrs Tina est donc de retour, en version tricolore. Elle l’est en fait depuis le début de ce feuilleton des retraites, depuis qu’au printemps dernier, le piège d’un agenda présidentiel aussi soudain qu’impatient s’est refermé sur des directions syndicales trop consentantes et sur une opposition socialiste trop complaisante. … »

sergio : l’accointance entre la réforme des retraites et le personnel politique n’est pas assez nettement établie. Il faut démontrer que la convergence d’intérêts entre le personnel politique et les spéculateurs contribuent à imposer ce type de réformisme. Il faut préciser que pour parvenir à un rendement maximum des investissements et à une meilleure bonification, cela repose sur cette convergence d’intérêts et que sans la duplicité du personnel politique rien n’eut été possible ; autrement dit, les "réformes" sont éminemment stratégiques pour les spéculateurs et pour le personnel politique, qui pérennisent ainsi des intérêts communs.

*cet article est accessible gratuitement sur le net.

PS : j’ai lu cette intéressante réaction suite à l’article d’un camarade (Jacques Cotta) paru sur le site « La Sociale » et intitulé : «  La mobilisation contre la réforme des retraites à son plus haut ! Et maintenant, que faire ? Derrière les retraites, c’est la question du pouvoir et de la démocratie qui est posée…,  » qui devrait en inspirer plus d’un(e).

Réponse de sinziana à Jacques Cotta :

Entièrement d’accord : tout se joue maintenant, ces jours-ci, sans quoi la mobilisation va retomber peu à peu, la réforme passera dans l’indifférence générale, les suivantes de même.
Les syndicats sont en dessous de tout et les étudiants (eux qui, à part tout simplement leur avenir, n’ont pas grand chose à perdre) sont dans le juste, comme en 68. Ras-le-bol des défilés bien ordonnés. Il faut tout bloquer, tout casser. Si on va en masse à l’Elysée, c’est pas pour crier des bouts rimés sous les fenêtres mais pour le démolir pierre par pierre !