Accueil > Vous prétendez vouloir sauver la retraite par répartition alors que vous (...)

Vous prétendez vouloir sauver la retraite par répartition alors que vous organisez sa liquidation au profit des assureurs privés

Publie le vendredi 22 octobre 2010 par Open-Publishing
1 commentaire

Par Nicole Borvo Cohen-Séat, Sénatrice du groupe des sénateurs communistes et du parti de gauche

Monsieur le Président, Monsieur le Premier Ministre, Mes chers collègues,

La grande majorité de notre peuple exprime son opposition à votre projet de loi de réforme des retraites.

Pourtant, le Président de la République, son gouvernement répètent depuis le printemps dernier le même discours : il n’y a pas d’autre réforme possible : les caisses sont vides, les salariés doivent cotiser plus et plus longtemps. Monsieur le ministre, la méthode « Couet » a des limites. Pourquoi ?

Parce que nos concitoyens constatent que l’argent public a servi à sauver sans aucune contrepartie les banques et les actionnaires qui ont provoqué la crise financière que nous connaissons.

Parce que nos concitoyens constatent que pendant que vous prétendez vouloir sauver la retraite par répartition, vous organisez sa liquidation au profit des assureurs privés qui, comme Guillaume Sarkozy, frère du Président et PDG de Malakoff Mederic, attendent avec impatience, le vote de la loi et sa suite, c’est-à-dire un basculement vers la capitalisation.

Parce que nos concitoyens constatent que les jeunes de 18/25 ans sont de plus en plus chômeurs ou précaires et que les salariés de plus de 50 ans le sont aussi, situation insupportable que votre réforme va encore aggraver.

Parce que nos concitoyens constatent que vous vous refusez à toucher un tant soit peu les privilèges exorbitants de quelques uns, tandis que vous taxez toujours plus les salariés.

M. le Premier Ministre, vous avez certainement lu un article d’un quotidien économique ce matin, intitulé : « le trésor de guerre des vedettes du CAC 40 ». Elles disposent de 146 milliards d’euros de trésorerie et caracolant en tête avec 14 milliards de trésorerie le groupe Total.

De toute évidence, l’argent public ne va pas à l’investissement pour l’emploi, mais à la spéculation financière.

M. le Premier Ministre, notre peuple n’en peut plus de l’injustice et des privilèges. M. le Premier Ministre, les organisations syndicales vous demandent, raisonnablement, de suspendre le débat et de vous asseoir enfin à la table des négociations.

M. le Premier Ministre, nous demandons au Président de la République, de cesser de provoquer les salariés et les jeunes en les assimilant aux casseurs, de retirer ce projet et d’accepter enfin le dialogue.

Messages