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Forum Social le 4/12/2004 à l’Université du Mirail

Publie le mercredi 17 novembre 2004 par Open-Publishing

Le Comité 31 de Défense de la Sécurité Sociale associé au Collectif Toulousain Contre la Mondialisation Libérale organise un forum social :

"6h pour résister" le samedi 4 décembre de 14h à 21h à l’Université du Mirail - Toulouse

Programme du Forum Social du 4/12/2004 à l’Université du Mirail

14h : accueil

14h30 : défendre les services publics (4 ateliers)

services public locaux : quelle gestion, quel financement : délégation
de service public, régie, privatisation : les exemples de l’eau et de la semvat...
(avec Eau secours, Collectif Transport....)
services publics nationaux : quels liens avec les usagers, quelle logique
sur le territoire : les exemples de La Poste et de l’hôpital... (avec des syndicats
de la santé et de La Poste et le comité de défense de l’hôpital public)
éducation, recherche et citoyenneté : quels enjeux de société après les
mobilisations de la recherche, le rapport Thelot... (avec la participation de
Louis Weber syndicaliste et membre de la fondation Copernic)
services publics et Europe (avec Yves Salesse président de la fondation
Copernic)
alternatives à la privatisation des services publics en Amérique Latine
(comité France Amérique Latine)

16h : pause

16h30 : santé et sécurité sociale (3 ateliers)
Après la réforme Douste : quel financement pour la sécu, quelles répercussions
pour les usagers ?
Cancéropole : avons nous un plan anti-cancer ?
Stress et santé au travail : quelle prévention, quelles luttes ?

18 h : quelles luttes, comment résister
aujourd’hui (débat en plénière)

19h30 : apéro dînatoire

* des stands des divers collectifs de lutte, associations partis et syndicats
seront présents sur le site...
Après les retraites, la sécu, les privatisations...
Peu à peu, toutes les mesures mises en place par la Résistance et tout le modèle social
qui en était issu se délitent.
Le gouvernement Raffarin, sous les ordres du MEDEF, affirme une volonté de refondation
sociale qui est une contre réforme :
 le plan retraites de Fillon met à mal la solidarité entre générations au profit des fonds de
pension
 le plan sécu ouvre la porte aux assurances privées et réduit la sécurité sociale solidaire au
minimum
 le code du travail, la protection des chômeurs... se trouvent aussi sous le couperet
 un à un les services publics sont privatisés au bénéfice des actionnaires, augmentant la
déchirure du tissu social : après France Télécom, l’EDF, Air France... c’est aujourd’hui un
des derniers liens sociaux, La Poste, qui est dans le collimateur
Nous ne pouvons rester muets, nous ne pouvons nous battre secteur par secteur, thème
par thème...
C’est pour cela que le comité de défense de la sécu, qui a su associer citoyens et
travailleurs dès avril 2004, appelle avec le Forum social du Grand Sud l’ensemble des
citoyens et des collectifs qui se sont mobilisés et se mobilisent contre les dégâts du libéralisme
et de la refondation sociale, à participer ensemble à un forum débat :
 pour défendre les services publics et la protection sociale à l’origine mis en place par le
CNR (Conseil National de la Résistance) pour réaffirmer la nécessité de se battre à nouveau pour...les jours heureux ...et appeler à résister collectivement !

samedi 4 décembre
fac du Mirail de 14h à 21h : 6 heures pour résister
Notre santé n’est pas une marchandise

II - MESURES À APPLIQUER DÈS LA LIBÉRATION DU TERRITOIRE

Unis quant au but à atteindre, unis quant aux moyens à mettre en oeuvre pour atteindre ce but
qui est la Libération rapide du territoire, les représentants des mouvements, groupements, partis ou
tendances politiques, groupés au sein du C.N.R. proclament qu’ils sont décidés à rester unis après la
Libération :
 Afin d’établir le gouvernement provisoire de la République ...
 Afin d’assurer l’établissement de la démocratie la plus large...
 Afin de promouvoir les réformes indispensables :

Sur le plan économique :
 l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale...

Sur le plan social :
 le droit au travail et le droit au repos, notamment par le rétablissement et l’amélioration du régime
contractuel du travail ;
 un rajustement important des salaires et la garantie d’un niveau de salaire et de traitement qui
assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, la dignité et la possibilité d’une vie pleinement humaine ;
 la garantie du pouvoir d’achat national par une politique tendant à la stabilité de la monnaie ;
 la reconstitution, dans ses libertés traditionnelles, d’un syndicalisme indépendant, doté de larges pouvoirs dans l’organisation de la vie économique et sociale ;
 un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’État ;
 la sécurité de l’emploi, la réglementation des conditions d’embauchage et de licenciement, le rétablissement
des délégués d’atelier ;
 l’élévation et la sécurité du niveau de vie des travailleurs de la terre ...•une retraite permettant aux vieux travailleurs
de finir dignement leurs jours ...

La possibilité effective pour tous les enfants français de bénéficier de l’instruction et d’accéder à la culture la plus développée quelle que soit la situation de fortune de leurs parents, afin que les fonctions les plus hautes soient réellement accessibles à tous ceux qui auront les capacités requises pour les exercer et que soit ainsi promue une élite véritable, non de naissance mais de mérite, et constamment renouvelée par les apports populaires.

Ainsi sera fondée une République nouvelle qui balaiera le régime de basse réaction instauré

Le Conseil National de la Résistance

LE PROGRAMME DU CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTANCE
Le CNR se réunit pour la première fois le 27 mai 1943, clandestinement, dans un appartement parisien, sous la présidence de Jean Moulin, représentant en France occupée du Général de Gaulle (installé à Londres puis à Alger comme chef de la France libre). Jean Moulin sera arrêté par les nazis en juin de la même année. Lui ont succédé Georges Bidault, démocrate chrétien, puis, à la Libération, le 15 septembre 1944, Louis Saillant, CGT. Le CNR
regroupait : huit mouvements de RÉSISTANCE intérieure , les deux grandes confédérations syndicales de l’époque : CGT (réunifiée) et CFTC, six représentants des principaux partis politiques reconnaissant la France Libre.
Le CNR a défini son programme prévisionnel pour la Libération le 15 mars 1944. Comme vous pourrez le constater, on y trouve des objectifs d’une troublante actualité.

Parce que sont détruits peu à peu tous les acquis de la Résistance...

Parce que nous ne l’acceptons pas...

Parce que nous voulons nous aussi construire les jours heureux...
... nous publions des extraits de ce programme* et l’appel des résistants.
* nous tenons le programme complet à votre disposition

L’Appel des Résistants (dimanche 14 mars 2004. )

Au moment où nous voyons remis en cause le socle des conquêtes sociales de la Libération, nous, vétérans des mouvements de Résistance et des forces combattantes de la France Libre (1940-1945), appelons les jeunes générations à faire vivre et transmettre l’héritage de la Résistance et ses idéaux toujours actuels de démocratie économique, sociale et culturelle.

Soixante ans plus tard, le nazisme est vaincu, grâce au sacrifice de nos frères et soeurs de la Résistance et des nations unies contre la barbarie fasciste. Mais cette menace n’a pas totalement disparu et notre colère contre l’injustice est toujours intacte.

Nous appelons, en conscience, à célébrer l’actualité de la Résistance, non pas au profit de causes partisanes ou instrumentalisées par un quelconque enjeu de pouvoir, mais pour proposer aux générations qui nous succéderont d’accomplir trois gestes humanistes et profondément politiques au sens vrai du terme, pour que la flamme de la Résistance ne s’éteigne jamais :

Nous appelons d’abord les éducateurs, les mouvements sociaux, les collectivités publiques, les créateurs, les citoyens, les exploités, les humiliés, à célébrer ensemble l’anniversaire du programme du Conseil national de la Résistance (C.N.R.) adopté dans la clandestinité le 15 mars 1944 : Sécurité sociale et retraites généralisées, contrôle des « féodalités économiques », droit à la culture et à l’éducation pour tous, presse délivrée de l’argent et de la corruption, lois sociales ouvrières et agricoles, etc.

Comment peut-il manquer aujourd’hui de l’argent pour maintenir et prolonger ces conquêtes sociales, alors que la production de richesses a considérablement augmenté depuis la Libération, période où l’Europe était ruinée ? Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l’ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l’actuelle dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie.

Nous appelons ensuite les mouvements, partis, associations, institutions et syndicats héritiers de la Résistance à dépasser les enjeux sectoriels, et à se consacrer en priorité aux causes politiques des injustices et des conflits sociaux, et non plus seulement à leurs conséquences, à définir ensemble un nouveau « Programme de Résistance » pour notre siècle, sachant que le fascisme se nourrit toujours du racisme, de l’intolérance et de la guerre, qui eux mêmes se nourrissent des injustices sociales.

Nous appelons enfin les enfants, les jeunes, les parents, les anciens et les grands-parents, les éducateurs,
les autorités publiques, à une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation marchande, le mépris des plus faibles et de la culture, l’amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous. Nous n’acceptons pas que les principaux médias soient désormais contrôlés par des intérêts privés, contrairement au programme du Conseil national de la Résistance et aux ordonnances sur la presse de 1944.

Plus que jamais, à ceux et celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection : « Créer, c’est résister. Résister, c’est créer ».

Signataires :

Lucie Aubrac, Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Daniel Cordier, Philippe Dechartre, Georges Guingouin, Stéphane Hessel, Maurice Kriegel-Valrimont, Lise London, Georges Séguy, Germaine Tillion, Jean-Pierre Vernant, Maurice Voutey.

Une grande partie de ce programme a été effectivement appliquée après la guerre (sécurité sociale et retraites généralisées, contrôle des féodalités économiques à la Libération, droit à la culture pour tous, presse écrite
délivrée de l’argent et de la corruption, lois sociales agricoles, etc). Ce programme de mars 1944 constitue encore de nos jours le socle des conquêtes sociales aujourd’hui menacées et méthodiquement démantelées.