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Caen : La zone d’activités de Carpiquet bloquée

Publie le jeudi 28 octobre 2010 par Open-Publishing

de Virginie JAMIN

Des palettes brûlent aux quatre routes desservies par le rond-point. En grève, une trentaine de pompiers s’occupent d’alimenter le feu. Mardi soir, à partir de 22 h, environ 200 manifestants, militants syndicaux, ont bloqué une partie de la zone d’activités de Carpiquet : deux barrages ont arrêté les camions, ainsi que les voitures. CGT, Force ouvrière, CFDT, CFTC, Solidaires, FSU... L’ensemble des organisations a participé à cette nouvelle action. Des étudiants les rejoignent à l’aube, hier matin.

« Nous, on est des militants de base. On est déterminés, on y croit toujours. On croit au recours constitutionnel notamment contre cette réforme des retraites qu’on trouve injuste depuis le début », explique Dominique Mahoic (CGT), salarié chez Veolia Propreté. « Et puis les sondages sont toujours pour nous », rebondit Gérard Baloche, conducteur routier et membre de l’union départementale CGT.

« Le gouvernement veut faire croire qu’il s’agit d’une minorité de casseurs qui bloque le pays. C’est faux, dénonce Sophie, une infirmière. Ce sont des citoyens, des gens qui vivent dans ce pays. Qui ont envie que des choses plus solidaires s’y mettent en place. »

Environ 800 camions transitent chaque jour par cette zone d’activités. Plusieurs transporteurs y sont installés, ainsi que la plate-forme logistique LCM (groupe Carrefour). Cette dernière alimente les magasins de l’enseigne, hormis les hypermarchés.

Au petit matin, les salariés des entreprises de la zone d’activité ont dû se garer en amont des barrages, pour se rendre sur leur lieu de travail. « C’est un peu tristounet. La loi a été votée, maintenant. C’est la démocratie. Ensuite, on verra. Aux élections », estime un commercial qui va à un rendez-vous. « Ce sont les retraites, mais pas que ça : un ras-le-bol de la société en général et un pouvoir qui n’écoute pas », pense Eric, également commercial.

Sept interpellations, deux gardes à vue

Vers 13 h, l’action occasionne de sérieux ralentissements sur la RN13, qui longe la zone. L’intersyndicale décide de lever les barrages à 15 h. Un peu plus tard, certains manifestants sont toujours présents ; les forces de l’ordre interviennent pour les évacuer. « On savait qu’on partait, on n’a pas résisté, décrit Emmanuel Michel, de Sud PTT, présent sur le barrage de la bretelle de Rots. Deux véhicules en tête de cortège ont ralenti la circulation sur la quatre voies. »

Le cortège comprend environ huit véhicules, selon Sud ; deux, selon la police en se basant sur les feux de détresse allumés. Elle intervient, interpelle les sept personnes à bord de ces deux fourgons. Soit cinq étudiants et les conducteurs : un militant quinquagénaire et Guillaume Lelaidier, secrétaire départemental adjoint de Sud PTT. « Ils ont été menottés, plaqués, observe Emmanuel Michel. C’est vraiment très démesuré. » Ils entravaient la circulation, selon la police. Un délit du code de la route passible d’une peine maximale de deux ans de prison, 4 500 € d’amende et un retrait de six points sur le permis.

Les passagers, entendus comme témoins, sont ressortis trois heures plus tard du commissariat de Caen. Les deux chauffeurs ont été placés en garde à vue pour entrave à la circulation.

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