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le goût du jour

Publie le lundi 1er novembre 2010 par Open-Publishing
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CE MERCREDI 3 NOVEMBRE 2010

A 18H30

C’EST « L’HEURE DE L’METTRE »

Sur RADIO CAMPUS Lille 106,6

En direct et en archives sur www.campuslille.com

Ben oui, on y a pris goût. Le vote du Sénat, celui de l’Assemblée, bah ! Il peut promulguer ce qu’il veut le petit chose, on n’est plus du tout dans son timing. On s’est révélé un autre calendrier : le nôtre. Ça s’est fait dans les cortèges, la fraternité et une conscience de classe, au fil des manifs… alors on s’est trouvés, on s’est aimés, et on a créé notre propre temps. Depuis on regarde les titres des journaux comme le train regarde passer les bœufs.

Y a comme un souffle, même quand ça baisse, on se sent portés, on sait que c’est pas fini. Au boulot, on ressent comme un manque. La grève, c’est ce qu’il y a de plus beau dans une journée de huit heures. Et la semaine est longue quand il faut attendre la manif. Heureusement, à l’occasion, on distribue un tract, on bloque un rond-point, on agite, on maintient la chaleur. Tous ensemble. On se tient. On s’attend, loin des doutes anciens, à voir encore plus de monde dans la rue. La prochaine fois.

Une évidence. Aussi claire qu’est abstrait le charabia élitiste qui tente de nous cerner. Radicalisés ? Démoralisés ? Et ça nous interprète à la va comme je te sonde ! A une époque, y a longtemps, ça aurait pu nous énerver… Maintenant, on se marre. Voir leurs tronches et les fantasmes encravatés qui en sortent, c’est du bonheur ! On comprend mieux notre force à les voir se gratter la tête sur ce qui nous travaille…

C’est qu’on a pris goût à se parler. Notre langage. Y a plus un pékin dans l’entourage pour entonner le refrain du bon sens raisonnable façon Woerth. Les quelques rares qui s’y aventurent sont probablement quelques desperados appointés par l’UMP. On sent la coterie aux abois, à se rassurer et s’assurer que c’est fini, que tout va bien… Et Madame la Marquise de s’en reprendre une tranche…

Ça tombe bien, notre goût nouveau pour la dignité. Pour la lutte. Parce qu’en face, on perd pas son temps, y a la Sécu à saquer, et quelques autres éconocroques à faire sur nos menues pitances. Les agences de notation sont souveraines. Le patronat ne rigole pas. La bourgeoisie ne défile pas. Mais en rangs serrés, nos maîtres ont engagé le combat, et il se veut reconductible, jusqu’au bout. C’est-à-dire, s’il nous fallait les suivre, à peu près nulle part.

La conscience qui naît et grandit est celle de ce néant qui les habite. Du champ de ruines que leur appétit destructeur nous laisserait. La lutte se situe désormais à ce niveau. Alors, dire qu’on a gagné, ce serait inepte. Mais eux ont bien compris que nous n’avions pas perdu.

Ce mercredi, alors que tente de survivre un monde ancien, nous serons au goût du jour, à la mode quoi, puisque nous sommes la majorité !

Ceci dit et développé sur antenne, nous écouterons la Semaine à Cuba et, dans le « ¼ d’heure en Palestine », l’entretien que nous a accordé Yael Lerer, militante anticolonialiste israélienne, qui fut l’assistante parlementaire d’Azmi Bishara.

C’est l’heure de l’mettre !