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De l’universalité de la lutte de la RETRAITE ...

Publie le mardi 2 novembre 2010 par Open-Publishing

Et si cette lutte contre la réforme des retraites révélait autre chose de plus puissant de plus "révolutionnaire" que l’horizon d’une seule lutte ?

Et si cette lutte portait en elle les germes d’un Autre Temps, d’une autre vision, perspective de DEMAIN ?

J’ai fait grève, j’ai manifesté, je me suis interrogé, je m’interroge encore sur cette lutte, son débouché.

Avec mon syndicat, la CGT, j’ai été partie prenante, j’ai pris la parole, j’ai fait grève, j’ai côtoyé, échangé, marché avec celles et ceux qui comme moi ne voulaient pas de ça.

J’ai regardé, et qu’ai-je vu ?

Des Autres, des Différents, des Jeunes, des qui pensaient pas comme moi, je me suis enrichi à leur contact, à leur écoute, j’ai repris espoir.

Non, je ne ferais pas partie du défilé des pleureuses qui regarderont le seul chemin parcouru.

Oui, je ferais partie, avec mon âge, plus de 55 ans, avec celles et ceux qui tracent l’Avenir.

J’ai beaucoup lu, réfléchi pensivement à ce qui était dit durant toutes ces semaines.

Je ne parle pas ici des caciques autorisés de l’information, je parle de la Parole vraie de celles et ceux qui vivent les choses au plus profond, au plus intime de leurs Êtres.

Mes schémas ont volé en éclat, je me suis senti dénudé de certaines de mes certitudes forgées au combat syndical, à la râpe du quotidien, à l’aliénation du travail.

Quand j’entends une jeune fille qui dit tranquillement, j’ai le droit de vote à 18 ans, pourquoi je ne m’occuperai pas de ma retraite ; quand j’entends un couillon dire que les jeunes doivent aller à l’école pour apprendre (ce qu’ils font si bien dans leur combat) ; je me suis dit, c’est Elle qui a raison.

La Retraite, c’est vraiment son problème.

Ils vivent ce que je ne vis pas.

Ils pensent comme je ne pense pas.

Ils agissent comme je n’agis pas.

Pourtant, nous étions unis dans le même combat. Nous sommes unis dans le même combat.

Elle vit en dehors de toute organisation. Je vis dans mon syndicat.

Je suis en retard, j’ai vécu. C’est Elle à qui l’Avenir appartient.

Poncifs que tout cela, sans doute, naïveté, angélisme, etc etc

Tout ceci est en partie vrai, en partie seulement.

Ma manière de penser, de raisonner, d’imaginer a volé en éclat.

Où est donc mon utopie, mon idéal, ma vision du monde ?

Est-ce celle étroite et égoïste qui vise à protéger les miens, enfants et petit enfant ?

Oui très certainement, mais trop étroite ! Pourtant je n’ai pas tort, je me dois de défendre mes intérêts et ceux des miens. C’est le combat de ma vie !

Alors oui cette bataille, rien qu’une bataille, pas encore perdue, contre cette réforme, ouvre d’autres perspectives.

Je dois en remercier mon syndicat, les syndicats, le mouvement social en tant qu’entité de m’avoir permis de dépasser le simple cercle de ma vision individuelle, pour l’élargir à plus grand, beaucoup plus grand.

Et si demain, je devais travailler plus que mes 60 ans, pourquoi pas, si c’est être utile, si c’est être reconnu, si c’est pour permettre à d’autres de venir, d’apprendre, de tutoyer le travail avec toute sa rigueur.

Et si demain, comme Elle le disait, son projet de société me permettait de trouver ma place, rien que ma place, toute ma place, au service d’une génération, d’un peuple qui s’émancipe, alors, je lutte, je m’engage, je prends place, je m’implique, je ne délègue pas.

Et si cette lutte révélait autre chose que la borne du thème des retraites !

Et si cette lutte révélait ce que une jeunesse oubliée, gâchée, consommée voulait de son Avenir !

Et si cette lutte me faisait comprendre que ma place est à leurs côtés, avec eux, pour eux, pour moi, pour les miens !

Et si j’acceptais de ne pas tout comprendre pour avancer, mais seulement de sentir, ressentir, me laisser porter par cet espoir.

Oui, il y a autre chose à faire.

Oui, il y a autre chose sur le comment faire.

Oui, il y a autre chose que l’horizon de cette lutte.

J’en suis, j’y reste. Je paie le prix mais qu’importe. C’est pas un coût, c’est un investissement comme savent si bien le dire ces couillons de managers qui n’ont tétés qu’au biberon des écoles de commerce.

Et si cette lutte avait cet aspect d’universalité, dans son choix de société ?

Et si cette lutte avait cette dimension qui redonne sa dignité au Peuple ?

Alors si c’est cela, la lutte contre cette réforme a une dimension universelle, bien au-delà de nous-mêmes et de nos étroitesses.

J’ai beaucoup aimé le propos d’Elle !

Amicalement