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Sur la réforme de la retraite des députés

Publie le mercredi 3 novembre 2010 par Open-Publishing
2 commentaires

On croyait les avantages disparus, du moins en partie, et bien non, ils reviennent "par la fenêtre" et viennent d’être votés !!!!! les pauvres, ils ne pourront pas aller avec nous dans la rue...bonne retraite ...

lire article de l’Humanité de ce jour :


La chronique philo de Cynthia Fleury
De la légitimité

Fin de la navette. L’assemblée a adopté définitivement la réforme des retraites, par 336 voix contre 233. D’ici la supposée et logique promulgation par le chef de l’État de la loi Woerth (-Bettencourt), le Parti socialiste saisira le Conseil constitutionnel comme ultime recours, sachant que l’injustice ne recoupe pas toujours une inconstitutionnalité.

Petit paradoxe, tout ce temps-là, les députés, si pressés d’entériner la réforme des retraites, rejetaient avec la même majorité, l’amendement n° 249 déposé par François de Rugy, Yves Cocher, Noël Mamère et Anny Poursinoff, qui proposait d’aligner le régime spécifique de retraite des parlementaires sur le régime général des salariés, «  visant notamment à un encadrement strict des pensions reversées, tant dans leurs possibilités de cumuls que dans leurs montants  ». Devant l’indignation suscitée, le président de l’Assemblée annonçait, le jour du vote de la loi, que le bureau de l’Assemblée nationale, organe dirigeant de l’hémicycle, avait validé la réforme du «  service de pension vieillesse des anciens députés  ».

On croyait la leçon enfin bien apprise. Au final,
la vérité est décevante. En fait de réforme, il s’agit plutôt d’un régime dérogatoire. Certes facultatif  ! François de Rugy, le dénonçait distinctement dans une tribune publiée par Rue89  : « La double cotisation (qui permettait aux députés de raccourcir leur durée de cotisation), supprimée par la porte… revient par la fenêtre. Elle prendrait la forme d’un dispositif facultatif de pension vieillesse complémentaire (…). Cumulé au régime de base, ce nouveau régime pourra ainsi faire monter le montant maximum de la pension à 90 % du revenu d’activité, voire à 100 % en tenant compte des majorations pour enfants  !  »

Que n’a-t-on entendu, par ailleurs, ces dernières semaines, sur la rue, cette non-représentation de la souveraineté populaire. Les jeunes  ? Des imbéciles jugés bien conservateurs pour leur âge. Les syndicats  ? Des confiscateurs de l’opinion publique. L’opposition  ? Illégitimée du fait de son parti pris, accusée d’être dangereusement inconsciente d’inciter les Français, et notamment la jeunesse, à manifester. Les Français  ? Les «  bons Français  », aurait dit le ministre de l’Immigration… Impatients de pouvoir retourner travailler, dotés de ces nouvelles conditions.

Pourtant cette rue détient depuis fort longtemps une légitimité tout aussi opérante que celle possédée par la représentation parlementaire. Les mots d’Édouard Vaillant, chef de file de la gauche radicale, résonnent  : « Il n’y aura pas de République vraie tant que la classe ouvrière ne pourra pas, par ses manifestations, montrer directement sa volonté.  » (1) Le droit de manifester demeure une rémanence de la démocratie directe, jugée souvent impraticable et trop encline à la tyrannie de la majorité. Depuis 1789, la prise de la Bastille, les journées d’octobre… Depuis le célèbre cri de Babeuf «  Peuple  ! Réveille-toi à l’espérance  » (1795)…, le rassemblement de la foule a organisé dans la démocratie française la conquête du progrès social. Emblème de cela, la journée du 1er Mai dans laquelle manifestent les travailleurs. C’était en 1890. Ce 1er Mai où les ouvriers ont décidé de faire grève et de manifester pour réclamer la journée de huit heures. Ils défileront en portant à la boutonnière un triangle qui symbolise la division de la journée en trois : travail, sommeil, loisirs. Depuis, le triangle a fait place au muguet qu’on s’offre mutuellement pour connaître la chance et le bonheur.

(1) L’Histoire de France vue à travers ses manifestations de rue 
de la Commune à nos jours, de Pierre-Louis Basse, Carole Bitoun. Hugo & Cie/France Info, 2010.

http://www.humanite.fr/02_11_2010-de-la-l%C3%A9gitimit%C3%A9-456898

Messages

  • Il faut les mettre au régime comme ils mettent le peuple au régime !

    Quand on parle de" justice" on commence par donner l’ exemple !

    Référendum pour la suppression totale de tous les avantages des hommes politiques : un salaire unique avec obligation de pointer et retraite à 67 ans comme tout le monde !

  • La chronique philo de Cynthia Fleury

    De la légitimité

    Fin de la navette. L’assemblée a adopté définitivement la réforme des retraites, par 336voix contre 233. D’ici la supposée et logique promulgation par le chef de l’État de la loi Woerth (-Bettencourt), le Parti socialiste saisira le Conseil constitutionnel comme ultime recours, sachant que l’injustice ne recoupe pas toujours une inconstitutionnalité.

    Petit paradoxe, tout ce temps-là, les députés, si pressés d’entériner la réforme des retraites, rejetaient avec la même majorité, l’amendement n°249 déposé par François de Rugy, Yves Cocher, Noël Mamère et Anny Poursinoff, qui proposait d’aligner le régime spécifique de retraite des parlementaires sur le régime général des salariés, « visant notamment à un encadrement strict des pensions reversées, tant dans leurs possibilités de cumuls que dans leurs montants ». Devant l’indignation suscitée, le président de l’Assemblée annonçait, le jour du vote de la loi, que le bureau de l’Assemblée nationale, organe dirigeant de l’hémicycle, avait validé la réforme du « ?service de pension vieillesse des anciens députés ».

    On croyait la leçon enfin bien apprise. Au final, ?la vérité est décevante. En fait de réforme, il s’agit plutôt d’un régime dérogatoire. Certes facultatif ?! François de Rugy, le dénonçait distinctement dans une tribune publiée par Rue89 ? : « La double cotisation (qui permettait aux députés de raccourcir leur durée de cotisation), supprimée par la porte… revient par la fenêtre. Elle prendrait la forme d’un dispositif facultatif de pension vieillesse complémentaire (…). Cumulé au régime de base, ce nouveau régime pourra ainsi faire monter le montant maximum de la pension à 90% du revenu d’activité, voire à 100% en tenant compte des majorations pour enfants ?! »

    Que n’a-t-on entendu, par ailleurs, ces dernières semaines, sur la rue, cette non-représentation de la souveraineté populaire. Les jeunes ?? Des imbéciles jugés bien conservateurs pour leur âge. Les syndicats ?? Des confiscateurs de l’opinion publique. L’opposition ?? Illégitimée du fait de son parti pris, accusée d’être dangereusement inconsciente d’inciter les Français, et notamment la jeunesse, à manifester. Les Français ?? Les « bons Français », aurait dit le ministre de l’Immigration… Impatients de pouvoir retourner travailler, dotés de ces nouvelles conditions.

    Pourtant cette rue détient depuis fort longtemps une légitimité tout aussi opérante que celle possédée par la représentation parlementaire. Les mots d’Édouard Vaillant, chef de file de la gauche radicale, résonnent ? : « Il n’y aura pas de République vraie tant que la classe ouvrière ne pourra pas, par ses manifestations, montrer directement sa volonté. » (1) Le droit de manifester demeure une rémanence de la démocratie directe, jugée souvent impraticable et trop encline à la tyrannie de la majorité. Depuis 1789, la prise de la Bastille, les journées d’octobre… Depuis le célèbre cri de Babeuf « Peuple ?! Réveille-toi à l’espérance » (1795)…, le rassemblement de la foule a organisé dans la démocratie française la conquête du progrès social. Emblème de cela, la journée du 1er Mai dans laquelle manifestent les travailleurs. C’était en 1890. Ce 1er Mai où les ouvriers ont décidé de faire grève et de manifester pour réclamer la journée de huit heures. Ils défileront en portant à la boutonnière un triangle qui symbolise la division de la journée en trois : travail, sommeil, loisirs. Depuis, le triangle a fait place au muguet qu’on s’offre mutuellement pour connaître la chance et le bonheur.

    (1) L’Histoire de France vue à travers ses manifestations de rue ?de la Commune à nos jours, de Pierre-Louis Basse, Carole Bitoun. HugoCie/France Info, 2010.

    La chronique philo de Cynthia Fleury De la légitimité


    La Caste politique sait trouver les moyens de se protéger des velléités de révolte de la plèbe...

     Copé veut une "réflexion" pour interdire les blocages de raffineries

     En pleine mobilisation sur les retraites, le gouvernement viole les libertés fondamentales

    pour bien faire comprendre à la valetaille...

     Les sans-papiers pauvres devront payer pour se soigner

     dans le journal de papy Dassault Vers un dépistage des « enfants en souffrance »

     Jean-Marie Bockel s’attaque à la délinquance juvénile

    le Medef pense aux jeunes (extrait de la première page du site) : l’institut Montaigne, think thank "indépendant" de bébéar, où collaborent quelques pontes de la CFDT, du PS


     Généraliser l’enseignement par alternance à tous les échelons de la formation initiale, tant dans l’enseignement secondaire que dans l’enseignement supérieur

     Développer la culture de l’entreprise et de l’entrepreneuriat pendant la scolarité.

    (...)

     Valoriser la licence comme une véritable porte d’entrée sur le marché de l’emploi.

     Supprimer l’âge légal de départ à la retraite

     Encourager la poursuite du travail en augmentant le taux de surcote/décote, en allongeant la durée de cotisation nécessaire au taux plein et en amplifiant le dispositif de retraite progressive.

    ça ne suffit pas....

    <
     Engager la fusion de tous les régimes de retraite au sein d’un régime unique par répartition
     Mettre en place un régime de retraite à la carte et par points

    Qui a dit que le gouvernement n’écoutait pas les "partenaires" ?


    Révolte ! Résistance !

    la"pression" sur le MEDEF..ou la mise en "bière" du mouvement social !?