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Italie : un sénateur a servi de "canal" entre Berlusconi et la mafia

Publie le samedi 20 novembre 2010 par Open-Publishing
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Un sénateur proche de Silvio Berlusconi, Marcello Dell’Utri, condamné en juin en appel à 7 ans de prison pour complicité avec la mafia, a servi de "canal de liaison" entre Berlusconi et Cosa Nostra, la mafia sicilienne. C’est ce qu’on peut lire dans les motivations de la sentence diffusées vendredi.

Les boss mafieux auraient en échange garanti leur "protection" au Cavaliere et à son entourage, selon la sentence émise par le tribunal de Palerme (sud) le 29 juin, diffusée par les médias italiens.

"Le tribunal a considéré comme prouvée l’activité de médiation effectuée par Dell’Utri et (le mafieux) Gaetano Cina comme canal de liaison entre Cosa Nostra en la personne du (boss) Stefano Bontate et l’entrepreneur milanais Silvio Berlusconi", indique la sentence de plus de 600 pages publiée in extenso sur le site de l’agence Ansa.

En revanche, il n’y a pas de preuve d’un "pacte" électoral entre les clans et Forza Italia, le parti créé à la mi-1993 par Berlusconi et Dell’Utri en vue de l’entrée en politique du magnat des télévisions privées, selon ce verdict.

Les fréquentations entre Dell’Utri et le mafieux Cina, aujourd’hui décédé, ont commencé dans les années 60 et sa "médiation" entre Cosa Nostra et Berlusconi, alors entrepreneur dans le bâtiment à Milan, dans les années 70, selon le tribunal.

Dell’Utri s’est défendu en parlant de vieilles accusations "mâchées et remâchées" et en se disant "confiant dans la sentence de la Cassation, après 15 ans de procès sur des faits remontant à 36 ans".

"Maintenant que les sentences parlent de contacts rapprochés entre la mafia et le président du Conseil, espérons qu’on trouvera 316 parlementaires pour le censurer", a réagi l’ancien juge anti-corruption et chef du parti d’opposition Italie des Valeurs, Antonio Di Pietro. Berlusconi affrontera le 14 décembre une motion de censure à la Chambre des députés.

ats / 20 novembre 2010 09:54

http://www.romandie.com/infos/ats/display.asp?page=20101120095451160172019048164_brf012.xml&associate=phf9301

Messages

  • ........"Le tribunal a considéré comme prouvée l’activité de +médiation+ effectuée par Dell’Utri et (le mafieux) Gaetano Cina comme canal de liaison entre Cosa Nostra en la personne du (boss) Stefano Bontate et l’entrepreneur milanais Silvio Berlusconi", indique la sentence de plus de 600 pages publiée in extenso sur le site de l’agence Ansa (www.ansa.it).

    En revanche, il n’y a pas de preuve d’un "pacte" électoral entre les clans et Forza Italia, le parti créé à la mi-1993 par Berlusconi et Dell’Utri en vue de l’entrée en politique du magnat des télévisions privées, selon ce verdict.

    Les fréquentations entre Dell’Utri et le mafieux Cina, aujourd’hui décédé, ont commencé dans les années 60 et sa "médiation" entre Cosa Nostra et Berlusconi, alors entrepreneur dans le bâtiment à Milan, dans les années 70, selon le tribunal.

    Dell’Utri, à l’époque dirigeant de Publitalia, la régie publicitaire des télévisions de Berlusconi, a "choisi sciemment de jouer les médiateurs entre les intérêts de la mafia et les intérêts d’entrepreneur de Berlusconi", déjà "l’un des plus importants en Italie". A travers Dell’Utri, la mafia a "obtenu des profits illicites consistants en utilisant l’extorsion", par exemple en plaçant au service de Berlusconi, qui avait reçu des menaces, un "palefrenier", en réalité le mafieux Vittorio Mangano, chargé de le protéger.

    Tout en disant vouloir "attendre le jugement de dernière instance", puisque Dell’Utri a fait recours en Cassation, le Parti démocrate, principale force d’opposition de gauche, a parlé de "sentence choc" en estimant que "les citoyens ont le droit de savoir ce qui s’est vraiment passé".

    Surtout "pourquoi ces contacts ont-ils eu lieu et y-a-t-il eu des avantages pour l’utilisateur final (Berlusconi, ndlr) ou d’autres personnes ?", a demandé Donatella Ferranti, membre de la Commission justice à la Chambre des députés........

    ......Berlusconi affrontera le 14 décembre une motion de censure à la Chambre des députés, en raison de la dissidence de son ex-allié Gianfranco Fini. Sans les voix de la quarantaine de partisans de M. Fini à la Chambre, le gouvernement pourrait être mis en minorité et tomber.

    http://www.romandie.com/infos/News2/101119214610.lvsn4plm.asp