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Réforme de retraites : quelque 27.000 personnes manifestaient à la mi-journée sur l’ensemble du territoire national

Publie le mardi 23 novembre 2010 par Open-Publishing
5 commentaires

Retraites : « La fin de la partie n’est pas sifflée »

Près de deux semaines après la promulgation de la loi sur la réforme de retraites, quelque 27.000 personnes manifestaient à la mi-journée sur l’ensemble du territoire national selon le ministère de l’Intérieur, qui parle d’une « mobilisation extrêmement faible ».

Cinq syndicats appellent à une journée d’action interprofessionnelle « multiforme » aujourd’hui sur le thème des retraites mais aussi des salaires, de l’emploi et des conditions de travail.

Le 8 novembre, avec l’entrée en vigueur de la réforme, l’intersyndicale avait décidé de refermer la série de mobilisations nationales massives. L’idée, aujourd’hui, reste néanmoins de montrer qu’« il y a une continuité du mouvement social » et que « la page retraites n’est pas tournée », juge Annick Coupé (Solidaires).

Cela restera « durablement une question d’actualité, avec le début de la négociation sur les retraites complémentaires dès le 25 novembre, la parution des décrets de la réforme », puis le débat de l’élection présidentielle.
Actions multiformes

CGT, CFDT, FSU, Solidaires et Unsa appellent à des actions. FO, la CFTC et la CFE-CGC ont choisi de rester à l’écart. Pas de grand cortège donc, mais plutôt des actions, ici et là, sous diverses formes :

A Lille, pique-nique participatif : sous la pluie fine, et dans le froid, c’était sandwich au fromage et soupe au poireau au menu concocté par la CGT, la CFDT, l’Unsa, Sud-Solidaires et la FSU. Reportage à lire ici.

A Toulouse, « 10.000 manifestants... C’est un joli score pour une journée censée ne plus servir à rien ». A lire sur LibéToulouse.

A Paris : à 13 heures, une manifestation - chaîne humaine de quelques milliers de personnes (3200 selon la Préfecture) s’est formée en cordon autour de la Bourse. Parmi les slogans : « Nous combattrons cette injustice jusqu’à 67 ans », « Ils CAC40, le peuple souffre »...

En « tête » de ce cortège tournant, Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, a rappelé que l’objectif reste « d’empêcher la mise en œuvre concrète » de la réforme « à compter du 1er juillet de l’année prochaine ».

A Marseille (photo) plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées mardi devant l’Union pour les entreprises des Bouches-du-Rhône. « Aujourd’hui, on veut élargir la discussion, on est venu dire au Medef qu’il fallait négocier sur l’emploi des jeunes et des seniors, ainsi que sur les salaires », a affirmé Patrick Pieroni, secrétaire général adjoint de l’union départementale CFDT des Bouches-du-Rhône.Philippe Laurenson / Reuters

A Bordeaux, environ 1500 personnes, selon la police, 6000 selon les syndicats, ont manifesté. Parmi les slogans scandés, on pouvait entendre « Les privilégiés, c’est pas les salariés, c’est pas les retraités, c’est le Medef, c’est l’Elysée et Alain Juppé » (maire de Bordeaux)

Rassemblement « bruyant » aussi devant la préfecture de Dijon. Ici et là, comme Valence ou Montélimar, des piques-niques revendicatifs étaient organisés à midi.

Dans l’éducation, à la mi-journée : moins de 1% des enseignants des écoles, collèges et lycées sont en grève, selon une estimation provisoire du ministère de l’Education nationale.
« Un combat d’arrière-garde »

Raymond Soubie, sur le départ (il quitte ce mardi ses fonctions de conseiller social de l’Elysée), juge la poursuite du mouvement contre les retraites de « combat d’arrière-garde ». Y allant d’un : « Il était normal » que les syndicats « combattent une réforme qui revenait sur le tabou de la retraite à 60 ans ». « Aucune organisation syndicale ne se sentait en position de (la) cautionner, de signer un accord », a-t-il fait valoir.
« Battus mais pas abattus »

Pour Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force Ouvrière, les syndicats n’ont « pas utilisé tout ce qui était possible » pour tenter de faire échec à la réforme des retraites. « FO avait proposé à plusieurs reprises une journée de grève, 24 heures de grève, ensemble public/privé. Je pense que si l’on avait fait ça ensemble, par exemple entre le 12 et le 19 octobre, cela aurait pu rebooster le mouvement ». « D’une certaine manière, on a été battu, puisque le texte a été promulgué. Battus mais pas abattus », car « il y a un esprit de résistance qui s’est installé », a-t-il estimé.

Le chef de l’Etat « se fout » de l’opinion des syndicalistes sur les retraites, estime le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault. « Le gouvernement, le pouvoir, le chef de l’Etat font comme s’il ne se passait rien ». « Les syndicats continuent d’assumer leurs responsabilités » et « personne ne peut penser que nous allons laisser les choses en l’état », même si la loi a été votée, a-t-il assuré.
Ainsi, « sur la reconnaissance de la pénibilité des métiers (…), nous allons (…) continuer à faire avancer cette revendication légitime. »
Les politiques en ordre dispersé

Le PCF et le Parti de gauche (PG) ont appelé à la mobilisation, estimant que « la fin de la partie n’est pas sifflée ». Martine Billard et Jean-Luc Mélenchon, co-présidents du PG, seront notamment présents à Paris à la marche vers la Bourse dont le départ est prévu à midi à Opéra.

Le parti socialiste « apporte son soutien » à la journée d’action, mais ne devrait pas participer à la manifestation parisienne, contrairement aux fois précédentes, en faisant valoir un agenda chargé : 9e congrès des maires et première réunion du Comité national d’organisation des primaires.

« Soucieux de donner un débouché politique à cette mobilisation », le PS rappelle ses propres propositions : « financement juste des retraites (élargi au capital), prise en compte de la pénibilité mais aussi de l’allongement de la vie, liberté de partir à 60 ans et mise en place d’un système personnalisé offrant plus de souplesse ».

http://www.liberation.fr/societe/01012303935-retraites-la-fin-de-la-partie-n-est-pas-sifflee

Messages

  • malgre quelques entourloupes de "jean luc hess " la radio a ete fortement pertubée et entre opera et la bourse on etait environ 10000...thibaud devant et melenchon derriere ...

    • Thibault devant, c’est normal il est payé pour ça, Mélenchon derrière, normal aussi, il soutient.
      Oui, il y a bien eu quelques milliers de gens encore dans la rue ou au pique-nique de Thibault...Et puis ? Vous pensez vraiment que ça va influencer Sarkosy et sa clique ?
      A mon avis, c’aurait été bien plus politique si aucun syndicat n’avait signé ces saloperies, ils ne devaient pas le faire , on ne cotise pas pour que Thibault signe ou discute avec le Médef.Le fait est et reste, n’en déplaise aux doux réveurs, qu’on a perdu la partie et surtout nos retraites !
      Il n’y a rien eu de positif là-dedans, quelquefois que vous le croiriez et ne pensez pas une seconde que le peuple ne le sait pas .ça donnera un peu plus de voix à Marine, comme vos scissions .

  • la difficulté pour le 23 novembre, c’est que nulle part, on ne voit écrit noir sur blanc « abrogation de la loi Sarko-Fillon-Woerth » et pour cause, la CFDT , pour ne pas parler des fantômes que sont CGC et CFTC, s’inscrit dans le cadre de la « nécessaire réforme » mais, il faut bien avouer que la direction confédérale de la CGT s’inscrit aussi, à sa façon, dans cette optique en ayant refusé d’un bout à l’autre du mouvement de dire clairement « retrait du projet de loi Sarkozy-Fillon-Woerth »

    L’intersyndicale nationale ne s’est donc jamais positionnée sur le thème « ni amendable, ni négociable, retrait du projet de loi »
    conséquence : en relation avec ce refus du retrait pur et simple de cette loi de casse de nos retraites, la tactique employée par l’Intersyndicale nationale n’était pas celle de la grève générale pour gagner mais celle de journées d’action à répétition avec des appels à « des grèves et des manifs », ce qui n’est pas la même chose que l’appel à « la grève partout, tous en même temps ».

    Si la loi a mis tant de temps à passer, c’est qu’il y a eu un vrai mouvement de mobilisation qui n’était pas prévu par l’Intersyndicale. Mais ce mouvement n’a pas abouti à une grève générale, car de cela, nos chères directions nationales n’en voulaient pas et elles ont laissé les secteurs les plus combattifs isolés en refusant de lancer un mot d’ordre clair de grève générale jusqu’au retrait.

    la grève reconductible dans certains secteurs, c’est bien mais pour autant que l’on puisse étendre la grève à d’autres secteurs, partout, sinon c’est l’enfermement et le pourrissement .

    Si on refuse cette loi, il faut se donner les moyens de l’abroger, donc poser la question de la préparation d’une grève générale pour gagner, pas des journées d’action à répétition pour faire semblant.

    la façon dont le 23 novembre vient dans le calendrier, c’est bien « pour faire semblant » pas pour aller vers la grève générale pour imposer le retrait, l’abrogation de la loi.

    la grève générale était possible une semaine avant la veille des vacances mais les "patrons syndicaux"n’en voulaient pas comme en 2003 d’ailleurs .

    pierrot CGT_OM(communiste libertaire)
    PS : le résultat la haine pour les copains de la base
    et les politiques qui fanfaronnent comme Mélanchon et autres .

    nos grands parents doivent se retourner dans leurs tombes .