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Grève générale au portugal contre l’austérité

Publie le mercredi 24 novembre 2010 par Open-Publishing
4 commentaires

Les Portugais ont observé mercredi la journée de grève la plus suivie de leur histoire, selon les syndicats qui les invitaient à protester contre les mesures d’austérité censées réduire la dette et le déficit de Lisbonne.

Les deux principaux syndicats du Portugal organisent ce mercredi leur première grève générale commune depuis 1988 pour protester contre les mesures d’austérité censées réduire la dette et le déficit du pays.

Ce mouvement risque de se heurter à la détermination du gouvernement minoritaire dirigé par le socialiste José Socrates.

Le Premier ministre compte d’autant plus garder le cap que, après l’aide réclamée par l’Irlande à l’Union européenne et au Fonds monétaire international, les investisseurs désignent le Portugal comme le prochain pays de la zone euro qui sera contraint de solliciter un soutien extérieur pour rétablir ses comptes.

José Socrates a d’ores et déjà prévenu qu’il maintiendrait ses projets de baisse des salaires et de hausse de la fiscalité pour ne pas faire subir au Portugal le même sort que ceux de l’Irlande et de la Grèce.

"La grève ne provoquera peut-être pas de modification radicale dans la politique d’austérité du gouvernement, mais elle constitue un élément supplémentaire d’incertitude dans la situation déjà instable du pays", remarque Elisio Estanque, sociologue à l’université de Coimbra.

La grève devrait entraîner un arrêt des transports publics, clouer au sol les avions de la compagnie nationale TAP et provoquer la fermeture de nombreuses administrations.

MÉCONTENTEMENT CROISSANT

Depuis des semaines, des banderoles ont été déployées à Lisbonne pour inviter les salariés du privé à se joindre au mouvement.

Aucune grande manifestation n’est prévue mais les syndicats organisent des piquets de grève dans de nombreux secteurs.

Ils espèrent une forte mobilisation en raison du mécontentement croissant à l’égard du gouvernement, qui prévoit également de nombreuses coupes dans les dépenses publiques.

"Ce sont les travailleurs qui paient pour la crise, pas les banquiers ni les actionnaires des grandes sociétés", s’emporte Leandro Martins, retraité de 65 ans.

"C’est une grève contre les politiques de droite, pour réclamer une nouvelle politique au service du peuple portugais", ajoute-t-il.

Contrairement à l’Irlande, qui est brusquement passée d’une forte croissance à une profonde récession après l’éclatement de sa bulle immobilière, le Portugal est confronté depuis des années à une croissance faible et à un déclin de sa compétitivité. Pour certains économistes, ces deux facteurs pèsent sur sa capacité à surmonter la crise de la dette.

Même si son économie croît cette année, des économistes craignent qu’elle bascule de nouveau dans la récession l’an prochain du fait des mesures d’austérité. La hausse des impôts et la baisse des salaires des fonctionnaires devraient ainsi limiter la consommation.

Le taux de chômage, qui atteint déjà son plus haut niveau depuis les années 1980 à 10,9%, devrait continuer à augmenter.

Avec Andrei Khalip et Shrikesh Laxmidas ; Bertrand Boucey pour le service français

http://www.lexpress.fr/actualites/2/greve-generale-au-portugal-contre-l-austerite_939540.html?xtor=x

Messages

  • Manifestement, le genre d’information qui ne semble pas intéresser beaucoup !

    Ah ! C’est loin !
    Et l’internationalisme prolétarien est passé de mode.
    Et puis, une grève générale .... bof !

    Même chose pour :

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar...

    L’Irlande pfff ...

    • Il y a tout simplement des banksters qui ruinent le Portugal et l’Irlande avec la spéculation.
      On voit que les situations de ces deux pays sont différentes mais pourtant le résultat est le même : spirale de la dette avec à la clé, des conditions de vie de plus en plus difficiles pour les citoyens ordinaires de ces pays, petits, très pauvres dans une époque assez récente, ils sont une cible facile pour les grands financiers... Qui s’en prendront à des pays plus grands prochainement : Espagne, Italie, France...

      je ne comprend pas non-plus l’indifférence des français face à ce qui se passe chez nos voisins, ça les concerne pourtant !!

    • L’internationalisme prolétarien se perd dans la nuit du temps. Etre solidaire des salariés portugais et irlandais est un geste normal. Tous les salariés de la planète on devant eux le même adversaire, le capitalisme. Ce n’est que tous ensemble que nous le mettrons hors d’état de nuire ..

  • on a vu que la grève générale était très efficace pour arrêter completement le pays.

    Démonstration est faite que la grève générale n’est pas une connerie comme n’a cessé de le dire PC, PdG, FdG, une partie des syndicats, et beaucoup...

    Et on ne dira pas là que c’est FO qui manipule les Portugais.

    Comme en Espagne, le Portugal démontre que la grève générale est possible , qu’elle est très très suivie (plus que les journées de mobilisation françaises).

    Ca ne suffit pas car il est nécessaire que cette bataille soit sans autre limite que de faire reculer le capital (ou d’éventuellement le renverser).

    Donc grève générale sans limite dans le temps, au finish... pour pouvoir gagner et étendre le mouvement.

    Preuve est faite que la grève générale est efficace pour mobiliser plus de monde que des journées de mobilisation avec l’auberge espagnole des appels à la grève.

    cela sert-il à quelque chose que le Portugal et l’Espagne démontrent que ceux qui sont pour le "tout sauf la grève générale" révisent leurs arguments ?

    Je doute...