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Les « Maisons Borloo » ou le durablement incohérent !

Publie le mardi 30 novembre 2010 par Open-Publishing
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Scandale au Havre : malfaçons à gogo sur des maisons pour les bas revenus

En réaction à un article (« Maisons Borloo » : du rêve au cauchemar au Havre, cf Le Télégramme du 28 novembre 2010) en semi-épilogue d’une farce qui était prévisible et sans surprise... .

http://www.letelegramme.com/ig/gene...

Cette affaire démontre qu’il est absolument nécessaire de construire des bâtiments conformes aux règlements RT 2005 à minima, et d’en vérifier la réalité exécutée sur le chantier ! Ce qui impose de faire travailler des compagnons rémunérés correctement et non pas de mettre en compétition internationale toute la planète pour des travaux de cet ordre là !

Le promoteur, dans l’article, met en cause la société lettone qui a réalisé les travaux, mais ...

La fable technicité du promoteur ne tient pas

Le promoteur avait certainement mis en concurrence les entreprises locales pour réaliser son opération ; en fait le bon vouloir de gestionnaire s’inscrit dans l’idéologie concurrentielle, pour qu’il puisse lui probablement conserver sa marge. En effet, le promoteur à toutes les billes en mains, il ne peut donc ignorer la réalité des tarifs locaux pour ces constructions, la mise en œuvre de modules préfabriqués en structures de bois n’étant pas une technique à ce point là innovante, ces techniques de montages sont connues depuis longtemps. C’est un faux prétexte, une mauvaise argumentation, d’autant que le promoteur avait devoir de contrôle de cette technicité, en y vérifiant les précédentes expériences du sous traitant à qui il en a confié les travaux.

Le dogme libéral

L’explication de ce scandale, est en réalité une des conséquences aux effets pervers du dogme du "tout libéral", il s’agit d’engager une compétition internationale pour des chantiers de bâtiments à usage d’habitation, dans le but de réduire artificiellement le cout présenté à la collectivité, sachant que la fiscalité en Lettonie, est ressemblante de ce qu’y c’est pratiqué pendant longtemps et encore chez nos voisins de "tigres irlandais" , miaou !

Des reports de charges, ou des reniements idéologiques de la nécessité absolue d’une prise en compte des services sociaux que nos sociétés postmodernes sont en droit d’attendre, c’est le minima qui fait que le contrat social puisse être pérennisé, afin que la crise sociale soit le mieux possible abordée. Au lieu de cela, le système impose une compétition sur des travaux alors que nous possédons ici sur nos territoires, des "artistes artisans (1)" capables de les réaliser, et quelle absurdité géographique que de faire venir de l’autre bout de l’Europe, des ouvriers ainsi moins bien rémunérés ! Des transhumances pour l’intérêt gagnant du moment, des gains isolés de courte durée, et au détriment d’une localisation des partenariats des entreprises sur les territoires et régions économiques !

Ce promoteur a fait ce que ses "maitres" lui dictent chaque jour et ce que le CAC 40 décide ; c’est cela qu’il va falloir urgemment remettre en cause, ou alors ce qui nous apparait comme le bord du précipice, ne se concrétisera définitivement en chute sans fin dans la crise finale libérale !

150 pavillons au top selon l’UMP !

Et l’UMP de nous garantir, que 150 autres pavillons sont ainsi conformes et sans souci ! Rien ne nous l’indique dans l’article, mais il serait intéressant de savoir si, par hasard, le chauffage de ces pavillons Borloo, serait ""garantis" par des grilles-pain électriques à 10 % de rendement ( électricité venue de Flamanville) ! Mon avis est que les annonces de hausses des tarifs de plus de 15% venant de l’EDF et autres concurrents et dès lors que la loi NOME sera en application, feront que les petits nouveaux proprios à la Borloo, seront alors moins souriants le mois de décembre venant.

Durablement incohérent

L’incohérence à construire des boites en carton de bois mâché, puis montées bâclées ; pour trois francs six sous d’euros, est manifeste si à l’échéance de cinq ans, il faut de nouveau y faire de gros travaux ! Durable à faire et défaire, n’est vraiment pas du renouvelable à mon sens ! Des procédures d’intérêt à la rentabilité financière, qui engendrent des fissures murales, les failles énergivores des plus voraces. Des maisons promises à 100 000 euros mais qui finalement seront vendues plus de 130 000 euros...

L’isolation est primordiale, la mise en œuvre des matériaux pour garantir l’étanchéité à l’air des bâtiments dans ce type de construction, suppose une main œuvre expérimentée, qui ne peut être que bien rémunérée... La construction HQE (haute qualité environnementale) ( qui devraient être en priorité pour les ménages modestes ), ne peut être le secteur des entreprises à bas couts ...

Tachons dès à présent, à minima, de construire des bons équipements et pour de bon, ( d’autant que dans peu de temps, dieu sait pourtant ce que tous les décideurs disent : " il n’y aura plus d’argent, il n’y en a plus déjà ! " ).

Garantissons le droit légitime à acquérir sa résidence solide et viable dans le temps, une maison mais pas celle des trois petits cochons, de celle à deux euros de promoteur profiteur,

cette demeure "idéale" accessible à toutes et tous sera bien réelle, le jour ou nous serons tous en mesure de revendiquer la part qui nous est due ! Et c’est là que nous pouvons mieux nous aider, de nous dire tout simplement, que nous avons raison de revendiquer, de nous organiser, de faire changer de camp la peur du lendemain et l’angoisse des fins de mois difficiles…

La course au court terme ne doit plus être la règle économique, c’est une hérésie, c’est une folie qui pousse nos sociétés à faire accepter de plus en plus de paradoxes à la limite au delà du loufoque.....

Ce monde là n’est plus tout à fait sérieux ! ...

Les artistes

(1) Il y a de la dérision artistique, hormis les travailleurs dont nombreux sont très compétents, de ceux qui les dirigent à contrario, ces malins et ces fiers représentants du patronat dans ce secteur du BTP qui est riche de PME, souvent de ceux des plus réfractaires à l’expression du droit syndical en entreprise, des retardataires en pratique du dialogue social et néanmoins exécutants d’une part considérable d’opérations issue des marchés publics !

Mes avis, est que ces marchés devraient être accessibles à des entreprises dont justement il est avéré que : le droit social, la représentation, le dialogue social, c’est à dire que l’ensemble de ces critères soient constatées et non seulement "déclinées" par le chef d’entreprise, comme cela se pratique couramment ...

D’ailleurs c’est Jean François Copé qui le dit, que dans les PME, inutile d’avoir recourt au délégué syndical, car le dialogue social fonctionne déjà ! Que pourrait dire d’autre un avocat d’affaire dont son métier justement, est de faire des affaires !

La parole des affaires est aux avocats, ce que le dialogue social est au patronat...

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