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Et un autre service public en danger

Publie le mardi 30 novembre 2010 par Open-Publishing
2 commentaires

Depuis 70 ans le Cned (Centre national d’enseignement à distance) a pour mission de permettre à tous de suivre des études à distance, qu’ils soient résidents à l’étranger, malades, en prison ou bien trop éloignés géographiquement d’un centre de formation.

Nous connaissons tous un ami, un collègue qui a eu son Capes ou son agreg grâce au Cned, un enfant qui a pu avoir son bac en s‘inscrivant au Cned. C’est réellement un service public de la deuxième chance, un moyen pour ceux qui n’ont pas la trajectoire rectiligne du plus grand nombre de reprendre des études, de se former, de passer des examens…

Or ce service public est en danger.

Augmentation des tarifs

Tout d’abord, par le décret publié en 2007 qui délimite le périmètre de service public à la seule scolarité obligatoire. En effet, seules les formations jusqu’au BTS relèveraient du service public le reste, licences, masters, préparations aux concours enseignants relèverait du secteur concurrentiel ! Et qui dit secteur concurrentiel dit bien sûr augmentation des tarifs.

Ainsi les formations ont augmenté pour certaines jusqu’à 40%.

Restructuration déguisée sous l’appellation de modernisation

Fin 2008 un cabinet d’audit chèrement payé (840 000 euros) a suivi les préconisations de Eric Woerth :

« Licencier dans les back office de l’Éducation nationale, c’est facile, on sait comment faire : on prend un cabinet de conseil, on change les process de travail et l’on supprime quelques missions ».

Ainsi un plan de modernisation piloté par d’anciens de France télécom, a cassé les structures instituts pour créer des directions métiers, et maintenant plusieurs fermetures de sites sont annoncées pour vendre les bâtiments et renflouer le Cned. D’un côté des millions d’euros jetés par la fenêtre, 4 M pour un logiciel qui ne fonctionne pas, 3 M pour une modernisation et une communication inefficace, et de l’autre des suppressions de postes pour diminuer la masse salariale. Aujourd’hui le Cned négocie avec le ministère pour la fermeture d’instituts.

C’est bien tout le service public de l’enseignement à distance qui est en danger !

Les personnels du Cned refusent ces fermetures et ces suppressions de postes.
Les personnels de tous les instituts du Cned (Poitiers, Lille, Toulouse, Vanves, Lyon, Rennes, Rouen, Grenoble) se sont mis en grève le mardi 30 jour de la réunion du conseil d’administration du Cned.

Non aux suppressions de postes
Non aux fermetures d’instituts
Non au démantèlement du Cned

Messages

  • « Licencier dans les back office de l’Éducation nationale, c’est facile, on sait comment faire : on prend un cabinet de conseil, on change les process de travail et l’on supprime quelques missions ».

    les cabinets conseillent ne servent quasiment qu’à ça.

    un exemple dans l’industrie , dans des services de maintenance de gros sites de production

    année A maintenance centralisée

    audit d’un cabinet pour améliorer la maintenance : conclusion , une maintenance décentralisé dans chaque unité est plus efficiente ; bizarrement, cette nouvelle organisation demande moins de travailleurs mais bon c’était pas l’objectif premier

    quelques années plus tard , un nouveau cabinet audite == > la maintenance centrale est devenu plus efficiente == > au passage quelques travailleurs de moins

    .......................

    un vécu sur plusieurs sites

  • Le CNED a surtout besoin d’autonomie.
    Actuellement il ne va nulle part, ses réformes sont commandées par le politique et ne correspondent pas aux besoins des usagers.

    Les commentaires structurels sont intéressants et sans doute valables, mais ils sont fondés sur une idée traditionnelle de la formation à distance alors que les technologies et la mobilité sont à l’ordre du jour par leurs impacts pédagogiques. L’avenir du CNED et de la FAD (formation à distance) est autant dans les écoles qu’à l’extérieur. Pour l’instant les autorités ont la mainmise sur le CNED et le soumettent à leurs politiques changeantes, sans égard à sa logique institutionnelle.

    Les paradoxes du CNED : changer sans changer et manquer tous les trains. http://www.cursus.edu/?module=document&uid=70734