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L’enseignement supérieur et les fausses solutions climatiques

Publie le mardi 7 décembre 2010 par Open-Publishing
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L’enseignement supérieur et les fausses solutions climatiques

source : www.sud-etudiant.org

Samedi 4 décembre s’est tenu à Cancon (Lot et Garonne) une journée de rassemblement autour du mot d’ordre « changeons le système, pas le climat ». Au même moment s’ouvraient les négociations onusiennes sur le basculement climatique à Cancun (Mexique). En soutenant l’initiative « de Cancon à Cancun », nous avons rappelé que les étudiant-e-s sont concerné-e-s, jusque dans leurs universités, par les problèmes liés au basculement climatique.

En effet, la Stratégie Nationale pour la recherche, élaborée par le ministère en 2009 propose de répondre à « l’urgence environnementale ». Alors que chacun-e sait que la lutte contre le basculement climatique impose de réduire les émissions de gaz à effet de serre, la Stratégie au contraire ne remet nullement en cause le productivisme et propose d’investir de manière croissante dans la recherche sur le nucléaire et sur le renouvellement du parc automobile ! Le rapport du ministère note cyniquement que « l’urgence environnementale » représente « un fort potentiel économique ». Cette Stratégie répond aux seuls intérêts des lobbys industriels, et non à ceux des peuples qui subissent les conséquences du basculement climatique. De la même manière, nous constatons la multiplication de formations dites environnementales. Sous couvert d’un habillage vert, il s’agit de formations très spécialisées, qui correspondent aux attentes des seuls employeurs. Tout comme dans le cas de la Stratégie pour la Recherche, ces formations transforment les enjeux environnementaux en de simples problèmes techniques, là où les enjeux nécessitent des choix politiques remettant en cause les dynamiques économiques actuelles.

Ce n’est pas un hasard si la dernière réunion du G8 des universités portait sur le développement durable : les étudiant-e-s subissent directement les conséquences de l’instrumentalisation de leurs formations par les industriels. Nous refusons que ces décisions soient traduites en termes techniques pour légitimer la mise en place de fausses solutions promues par les seuls industriels à des fins de profits. En soutenant l’initiative « de Cancon à Cancun », nous avons rappelé que la mise en place d’alternatives écologiques locales (relocalisation de l’économie, réorganisation écologique des transports, etc) devait impérativement s’accompagner d’un affrontement avec le gouvernement et les industriels, dans les lieux où ils entendent produire leur pseudo-légitimité environnementale, à commencer par les universités.

Après le succès de la journée de Cancon, c’est à la fois aux organisations étudiantes et à l’ensemble des organisations écologistes de résister au quotidien à cette instrumentalisation, afin de démontrer que les gouvernant-e-s ne sont pas la réponse au problème écologique et social actuel : ils sont le problème.

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