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Voyage de Sarkozy en Inde La vente de réacteurs nucléaires EPR fait PERDRE de l’argent à la France...

Publie le mardi 7 décembre 2010 par Open-Publishing
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Observatoire du nucléaire

 Communiqué du lundi 6 décembre 2010

 Contact : 05 56 63 26 54 - 06.64.100.333
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A l’occasion du déplacement de M. Sarkozy en Inde, deux "accords-cadre" ont été signés ce lundi entre Areva et l’entreprise locale NPCIL, ouvrant la possibilité de la vente à l’Inde de deux réacteurs nucléaires EPR, et de quatre autres ultérieurement.

Divers observateurs semblant se réjouir de cette vente éventuelle, l’Observatoire du nucléaire tient à rappeler que, jusqu’à présent, la carrière à l’exportation du réacteur EPR a coûté énormément d’argent à la France au lieu de lui en rapporter comme le croient hélas beaucoup de gens.

Ainsi, le réacteur EPR en construction depuis 2005 en Finlande a été vendu au prix de 3 milliards d’euros alors que son coût réel, à ce jour, est d’au moins 6 milliards... et sera sûrement encore plus élevé au final, dans la mesure où le chantier est marqué depuis le début par d’innombrables retards et malfaçons. Or, ce sont les français qui vont payer tout ou partie de ce surcoût gigantesque...

D’autre part, deux EPR ont été vendus à la Chine en novembre 2007 au prix de 5 milliards de dollars les deux, soit seulement 3,6 milliards d’euros. Certes, seuls les "îlots nucléaires" ont été vendus, les chinois s’occupant du reste, mais la transaction est très nettement défavorable à la France. D’ailleurs, cette vente à perte a été masquée par l’annonce globale d’un contrat de 8 milliards d’euros, dont la majeure partie concerne en réalité la vente à la Chine d’uranium enrichi...

Il est légitime de compléter ce triste tableau en citant les investissements insensés consentis par EDF et Areva aux USA et en Grande-Bretagne pour y construire des EPR... qui ne verront vraisemblablement jamais le jour. L’affaire est quasiment entendue aux USA où la plupart des projets nucléaires sont abandonnés du fait du coût exorbitant de l’électricité nucléaire. Quand aux supposés futurs réacteurs nucléaires britaniques, ils restent à ce jour totalement virtuels. EDF et Areva étant détenues par l’Etat, ce sont une fois de plus les citoyens de France qui vont payer pour ces investissements aussi absurdes que ruineux...

L’Inde, comme tout pays susceptible d’investir (hélas) dans l’énergie nucléaire, est parfaitement au courant des graves déboires de l’industrie nucléaire française, et en particulier de l’EPR : elle est donc en position de force pour négocier et il n’y a de fait aucune chance pour que la vente éventuelle de réacteurs EPR à l’Inde soit une opération bénéficiaire pour la France.

Heureusement, la plupart des "ventes" de réacteurs nucléaire réalisées "grâce à M. Nicolas Sarkozy" se sont révélées inexistantes : la signature d’un "mémorendum d’entente", d’un "accord de coopération", ou d’un "accord-cadre" relève la plupart du temps de la communication et du bluff, et ne se concrétise heureusement pas. Le seul EPR "vendu" par M Sarkozy l’a été... à la France (!), mais même ce projet, prévu à Penly (Seine-Maritime), semble heureusement patiner...

Il y a donc en réalité de bonnes chances que la vente de réacteurs nucléaires EPR à l’Inde n’ait jamais lieu et, de fait, que la France ne soit pas contrainte d’assumer les pertes financières qui auraient une nouvelle fois été de mise. Ce serait aussi une bonne nouvelle pour le peuple indien qui rejette à juste titre le nucléaire et réclame des investissements majeurs dans les énergies renouvelables.

M Sarkozy pourra toujours louer à l’Inde des compagnies de CRS et de gendarmes mobiles : la France a démontré depuis 40 ans tout son "savoir-faire" pour imposer par la force des réacteurs nucléaires à des populations qui n’en veulent pas...

Messages

  • L’Observatoire du nucléaire oublie de signifier, dans quel cadre géostratégique, intervient le commerce, "si peu lucratif", de l’entreprise Areva avec l’Inde.

    En mai 1998, le gouvernement de l’Union indienne, dirigé par les nationalistes hindous du Baratya Janata Party, faisaient péter, dans les déserts du Thar, au Rajasthan, 5 bombes nucléaires dont une appartiendrait à l’état Hébreux.

    Lire le livre de Dominique LORENTZ.

    http://www.amazon.fr/Affaires-atomiques-Dominique-Lorentz/dp/2912485223

    Suite à ces explosions indiennes, le Pakistan réalisait six essais, au Baloutchistan, à la frontière iranienne.

    Des mauvaises langues prétendent que les iraniens auraient participé aux essais...

    Les 11 essais entraînèrent un embargo sur les ventes et livraisons d’armes, destinées au sous-continent par le Conseil de sécurité.

    Il faut attendre le 11-Septembre 2001 pour que le gouvernement BUSH lève l’embargo sur les armes et le matériel sensible en direction de l’Inde et choisisse l’Union indienne comme partenaire stratégique, dans la région (Opération Sagittarius).

    En 2005, les Etats-Unis finalisaient ce partenariat stratégique d’importance avec l’Union indienne et conférait une légitimité historique à la puissance nucléaire indienne laquelle comme Israël n’a pas signé de traité de non-profilération.

    Dés lors, le gouvernement français est autorisé à vendre et livrer du matériel nucléaire et militaire à l’Inde.

    Ce qu’elle fait, d’abord, fin 2002, en vendant six sous-marins Scorpène puis, en 2008, en livrant 300 tonnes d’uranium enrichi.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Areva