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Pierre est venu en 1963 il a rejoint DIEU en 2010

Publie le lundi 20 décembre 2010 par Open-Publishing

Mohammed Rahai

RECIT DE MONSIEUR PIERRE LARROQUE.

La première fois que je suis venu en Algérie c’est au mois de Juillet 1964, amené par Pierre Lafitte. qui était déjà venu en 1963. Dès l’indépendance, l’Association d’éducation populaire de Belcourt s’était mise en place avec Larbi Touat, Ramdane Rahaï, père Scotto et bien d’autres que l’on rencontrait le soir en dégustant un « créponé »…Il y avait Mustapha Azoune, M. Meguerba, Slimane Achour…et d’autres… Des plus jeunes aussi : Aliouat, Mustapha…

Nous arrivions en stop du pays basque jusqu’à Marseille et nous faisions la traversée en 4° classe… Pendant un mois d’été nous donnions des cours de vacances à des enfants du quartier, dans des locaux plus ou moins improvisés (l’ancienne église, les anciennes salles paroissiales, un ancien magasin qui le soir servait aux réunions de quartier etc…) Le soir nous donnions des cours à des adultes qui venaient après le travail… Il y avait toute une vie sympathique boulevard Nécira Nounou… Le dimanche on circulait dans la camionette de Ramdane pour découvrir les alentours… On découvrait un bouillonnement intense… Des habitants qui discutaient des affaires du quartier… Des citoyens qui descendaient du trottoir pour serrer la main au policier qui faisait la circulation dans un uniforme tout neuf
Le mois de juillet 1964 a passé très vite… Nous avons été volontaires pour revenir en juillet 1965 dans les mêmes conditions et l’ambiance a été la même… Fin juillet 1965 en revenant à Marseille le voyage a été secoué par la tempête, tout le monde voulait débarquer rapidement… Les policiers français nous ont reçus à la matraque !... « Allez, toi !... montre tes papiers !... » « oh pardon vous êtes français !... »

Pierre lafitte dispensé de service national (pupille de la nation) est resté fin juillet à Belcourt pour préparer notre venue en septembre 1965 pour 2 ans
L’association d’éducation populaire avait trouvé un besoin urgent dans le quartier de prendre en compte les garçons de 14 à 18 ans dont la scolarité avait été perturbée pendant la guerre et qui devait laisser la place dans les écoles aux jeunes qui arrivaient L’association avait imaginé de prendre ces adolescents et en un an leur faire passer le certificat d’études ou l’entrée au collège technique…