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retraites : la double peine des infirmiers

Publie le lundi 27 décembre 2010 par Open-Publishing

Retraites : la double peine des infirmier(e)s

Sous prétexte de reconnaissance de leur niveau d’étude à bac + 3 les infirmier(e)s vont devoir travailler 4 ans de plus ; 4 années qui viendront s’ajouter à celles accumulées par les réformes successives … pour aboutir à un départ réel à taux plein autour de 65 ans au lieu de 55 ans actuellement. En effet, la profession bénéficiait d’une reconnaissance de sa pénibilité qui permettait à celles et ceux qui l’exerçaient de gagner un an de retraite anticipée pour 10 ans d’exercice (soit environ 4 ans sur une carrière complète … ) . Avec un beau diplôme de « licence » la pénibilité du travail disparaît automatiquement et les années de retraite anticipée avec elle.

Bien sûr, avec le bâton, une petite carotte est tendue, sous forme de revalorisations salariales ridicules à par peut-être pour les débutants . A peine de quoi combler les pertes dues au gel des salaires de ces dernières années et pas de quoi pavoiser pour l’avenir quand on nous rappellera sans cesse cette belle et soudaine augmentation ...

Magnanime, le gouvernement propose sa réforme sous forme de « choix » : accepter la réforme et ses hausses de salaires, la refuser et garder sa retraite anticipée … mais les nouveaux diplômés eux seront automatiquement intégrés au nouveau dispositif et l’ancienne catégorie est appelée à « mourir » . Pour tous ceux qui ne voient pas le bout du tunnel et ont encore quelques belles années à tirer, il n’y a donc aucun choix et des milliers d’infirmiers vont être ainsi contraints d’abdiquer « volontairement » la reconnaissance de la pénibilité de leur profession, simplement pour rester dans le système compliqué des revalorisations salariales indiciaires de la fonction publique.

Pas mal, non ? À l’heure où on entend des Chérèque pleurnicher sur les réductions de peines pour cause de travail pénible, on se presse dans un silence assourdissant de retirer ce type de reconnaissance à ceux qui l’ont déjà, des fois que le modèle inspire … Le principal résultat sera bien sûr une baisse générale des pensions de retraites car l’allongement de la durée de cotisation dans le secteur hospitalier semble bien utopique en raison de la … pénibilité du travail !!!

Quand il est déjà difficile de tenir à 50 ou 55 ans le rythme effréné auquel on est actuellement soumis qu’en sera-t-il à 60 ou même 65 ans ? Principalement féminine, la profession est également fortement marquée par les interruptions de carrières et le travail à temps partiel en raison de sa ... pénibilité qui la rend difficilement compatible avec une vie de famille.

que restera-t-il comme espoir de retraite pour celles et ceux qui se seront usés la santé au service de celle des autres une fois le rouleau compresseur de la réforme passé ?