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Perpignan Au tribunal pour avoir refusé de se soumettre à un prélèvement ADN

Publie le mercredi 29 décembre 2010 par Open-Publishing
4 commentaires

«  Jamais je ne me ferai prélever d’ADN pour les faits que j’ai commis. Je connais la loi, les sanctions. Si je refuse, je suis passible de 12 à 18 mois de prison. » Voilà les propos que tenait Philippe Galano en septembre dernier dans les colonnes de L’Indépendant. Demain [mercredi 29 décembre], il sera fixé sur son sort.

Ce syndicaliste CGT, condamné à 3 mois de prison avec sursis et 20 000 € d’amende pour avoir occupé en 2003 des locaux de la direction des ASF à Narbonne, comparait devant le tribunal correctionnel de Perpignan. La justice lui reproche d’avoir refusé de se soumettre ce prélèvement d’ADN, indispensable pour être inscrit, comme presque tout condamné depuis 2003, au fichier national des empreintes génétiques.

« Je m’oppose à cette dérive dangereuse pour les libertés, je vais me retrouver fiché au même titre qu’un délinquant sexuel ou qu’un vulgaire bandit ! », tonne aujourd’hui Philippe Galano sur le site internet de L’Humanité. Le quotidien assure que « de nombreux élus et des syndicalistes de différentes organisations » se rendront demain au tribunal de Perpignan.

http://www.midilibre.com/articles/2010/12/28/A-LA-UNE-Au-tribunal-pour-avoir-refuse-de-se-soumettre-a-un-prelevement-ADN-1494373.php5

www.resistons.net

Messages

  • Condamné pour avoir défendu un service public, j’ai du donner mon adn. Je m’étais renseigné auprès d’un avocat sur les risques que je courais à ne pas le faire. Je n’ai donc pas eu les "C......."
    Mais effectivement, cela est très dangereux. Pourquoi ficher les syndicalistes ? si ce n’est pour les jeter en prison le moment venu. Car j’ose espérer qu’un jour viendra ou les peuples d’Europe et du monde entier dirons stop aux assassins capitalistes. Que fait-on en Irak et en Afghanistan ? N’est ce pas un terrain d’entrainement pour les armées en vue de guerres civiles.
    Il ne faut pas douter des capacités du gouvernement. J’ai souvent entendu dire de notre président qu’il était dérangé. Je ne le pense pas, bien que j’ai eu un doute au départ. Ils sont en train de démonter méthodiquement le programme issu du conseil national de la résistance. Personne jusqu’à présent n’avait fait autant de mal au bas peuple en si peu de temps. Bien qu’ils s’attachent à garder une majorité de privilégiés pour ne pas faire bloc, ils savent qu’il y a un risque à autant asservir les peuples. Ils s’y préparent donc, et le moment venu, les plus virulents opposants, dont grand nombre aura été condamné au moins une fois pour résistance et fichés, seront jetés au cachot.
    Je n’invente rien, je ne sais plus qui a dit pour savoir l’avenir, il faut connaitre le passé. Il suffit de regarder ce qui se passe et s’est passé dans les dictatures. Car nous sommes bien dans une dictature. D’une nouvelle forme plus douce, mais peut être plus dangereuse.
    Alors un grand bravo à ce résistant qui risque la prison pour condamner des méthodes fascistes.

  • Au dela du militantisme, des lois scélérates, de toutes formes de répréssion, le camarade citer ci-dessus,doit avoir une bien grande fortune, car avocats, avoués etc... Se font rémunérer, le parti est il encore une fois mis a contribution ? La fédération des P.O a t elle vraiment les moyens financiers ? PERMETTEZ QUE JE ME POSE LA QUESTION.

  • Histoires d’ADN (1)- tiré de la revue "Transfert" N°17, sept.01 http://www.transfert.net

    Un slip vert et bleu
    "Cette histoire-là se passe en Bretagne. Le 11 mai 2001, le juge Gilbert Thiel, chargé, à Paris, de la lutte antiterroriste, ordonnait la restitution du scellé n° VII/11. L’objet avait été saisi un an auparavant dans le cadre d’une enquête portant sur des " infractions à la légalisation sur les explosifs, association de malfaiteurs ayant pour objet de préparer des actes de terrorisme, destructions de biens par l’effet d’ une substance explosive ayant entraîné la mort ". Nature du scellé : " un slip usagé de marque DIM, supportant des motifs, floraux, de couleur vert et bleu ". Ce slip appartient à Claude Le Duigou, porte-parole de la Coordination anti-répression de Bretagne (CARB). Le 3 mai 2000, ce professeur d’histoire est interpellé et transféré par hélicoptère à Lorient, puis Rennes, alors qu’il séjournait sur l’île de Groix avec des élèves de l’école bretonne Diwan. Le Duigou fait partie des quelque 120 militants ou sympathisants de la cause indépendantiste bretonne interrogés par la Division nationale anti-terroriste (DNAT), à la suite de l’attentat du 19 avril 2000 qui avait détruit le McDo de Quévert (Côtes-d’Armor). Une jeune femme y avait trouvé la mort. La police a découvert une trace d’ADN en lien avec l’affaire, et elle exige de Le Duigou, au cours de l’interrogatoire, qu’il crache sur un buvard. Le militant refuse, la DNAT passe outre : elle se contentera de lui confisquer un vêtement de corps (le fameux slip). Le policier chargé d’effectuer le prélèvement le saisira à pleines mains sans mettre de gants, au risque que son ADN se confonde avec celui du militant et entraîne une " pollution génétique " incompatible avec une analyse rigoureuse. Parmi les 120 militants bretons gardés à vue, sept sont emprisonnés à ce jour, mais les autres n’ont été entendus qu’à titre de " simples témoins ". Mais toutes les personnes interpellées ont été fichées génétiquement. La DNAT a même été jusqu’à confisquer des brosses à dents d’enfants de militants, toujours à des fins de prélèvements, ainsi que des chaussettes, des mégots... sans parler du matériel informatique. Selon Alain Tourre, chargé de la communication auprès du directeur général de la police nationale, les objets saisis ne peuvent être conservés, et devraient donc être détruits. Claude Le Duigou en doute : déjà placé en garde-à-vue il y a quelques années, il a eu la désagréable surprise de constater que les fiches qui avaient alors été constituées, et qui auraient dû, elles aussi, être détruites, avaient été conservées. En matière de terrorisme, la loi offre aux forces de l’ordre des pouvoirs étendus qui ont, d’ailleurs, été largement critiqués par la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et le Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT), une émanation de la Direction des droits de l’homme du Conseil de l’Europe. La première dénonçait, dans un rapport intitulé "La porte ouverte à l’arbitraire", les " lois exception " en matière de lutte anti-terroriste, la seconde les " pratiques inadmissibles", de la DNAT. L’utilisation de l’ADN demeure donc sensible, tout comme le futur fichier qui sera constitué. Le Groupe de travail sur la protection des données personnelles du Parlement européen demandait, en 1998, que les données génétiques prélevées dans le cadre d’une affaire ne soient ni conservées ni réutilisées dans le cadre d’une autre affaire, et qu’elles soient tout bonnement détruites. La CNIL, qui avait rendu un avis favorable à propos du FNAEG, n’a pas été saisie du nouveau projet de loi. Mais quelle que soit la taille du futur fichier national, il lui appartiendra, ainsi qu’à un magistrat du parquet, de veiller à sa bonne utilisation. Vaste, besogne... "

  • Merci aux camarades de Bellaciao de bien vouloir conserver, dans le texte initial, le lien vers le blog du NPA 34 qui ne fait pas que reprendre l’article de Midi Libre mais exprime une position politique de soutien du NPA et reprend un ensemble d’autres textes sur le sujet. Le maintien du lien vers la page d’accueil du blog ne permets pas, cette page étant quotidiennement évolutive, d’aller directement et facilement à l’article sur la répression subie par notre camarade Galano.

    Antoine

    Perpignan Au tribunal pour avoir refusé de se soumettre à un prélèvement ADN