Accueil > Des Israéliens appellent Vanessa Paradis et John Depp à boycotter Israël

Des Israéliens appellent Vanessa Paradis et John Depp à boycotter Israël

Publie le jeudi 6 janvier 2011 par Open-Publishing
5 commentaires

Des Israéliens appellent Vanessa Paradis et John Depp à boycotter Israël

Publié le 5-01-2011

Lettre publiée par le groupe israélien "Boycott from within" (Boycott de l’intérieur) aux deux artistes pour qu’ils ne cautionnent pas la politique criminelle d’Israël.

Vanessa Paradis et Johnny Depp, ne permettez pas à l’Etat d’Israël de se servir de votre réputation pour blanchir ses crimes !

Par Boycott from Within Chers Vanessa Paradis et Johnny Depp,

Nous sommes des citoyens israéliens. Nous avons appris que Vanessa Paradis a prévu de se produire en Israël le 10 février 2011, et que vous devez rencontrer ensemble le Président israélien Shimon Peres. Vous ne le savez peut-être pas, mais une campagne est en cours de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) contre Israël, motivée par sa politique d’apartheid et d’occupation. Nous, citoyens israéliens, adhérons à cette campagne, et nous vous exhortons à saisir cette occasion pour prendre position sur une question cruciale pour les droits de l’homme et donc pour des vies humaines.

Vous vous demandez peut-être ce que tout cela signifie, et ce que vous avez à voir là-dedans. Et vous pouvez avoir l’impression d’être plongés dans une situation qui a priori ne vous concerne pas. Cependant, nous espérons vous aider tous les deux à dépasser votre impression de déconnexion, vous montrer la réalité du monde glauque dans lequel vous entrez, et vous donner l’opportunité de choisir de faire la différence. Ne vous méprenez pas ; par votre statut de célébrités, le choix que vous ferez aura un effet instantané sur les vies de millions d’enfants, de femmes et d’hommes.

Les Palestiniens vivent sous un régime militaire brutal qui pratique une politique d’apartheid dans ce qui est connu sous le nom d’Israël et des Territoires occupés. L’armée qui contrôle toute la vie palestinienne, sous la menace des fusils, est l’armée d’Israël. Ce qui veut dire que les Palestiniens sont à la merci de cette armée contrôlée par le gouvernement israélien, qui, depuis plus de 60 ans, assassine, mutile, arrête les civils, tout en volant leurs terres par la force brutale et extrême.

Tandis que les colonies israéliennes illégales s’épanouissent en Territoires palestiniens, sous le couvert de "croissance naturelle", la terre palestinienne est volée, les maisons sont démolies, des communautés entières sont laissées sans abri, dans les territoires occupés comme à l’intérieur d’Israël (contexte).

Le système de l’occupation israélienne est beaucoup trop complexe pour qu’une lettre si courte puisse l’examiner dans sa totalité (nous serons heureux de répondre à toutes questions que cette complexité soulève), mais il est important pour nous de vous informer de la deuxième partie de l’histoire :

En 2005, la société civile palestinienne (étudiants, syndicalistes, groupes de femmes, groupes pour les droits de enfants et beaucoup d’autres), a demandé d’une seule voix que les gens, les institutions, les Etats et les entreprises cessent toute coopération avec Israël. C’est ainsi qu’est né le mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions. Nous soulignons : si les Palestiniens avaient des droits égaux en Israël et dans les territoires occupés, en vertu de la loi d’Israël, ils n’auraient aucune raison d’en appeler à la Cour et à la communauté internationales.

Comment tout ceci vous concerne-t-il ? Tout comme l’appel lancé dans les années 80 aux artistes qui envisageaient de se produire à Sun City, en Afrique du Sud, nous faisons aujourd’hui appel à vous. Dans l’asymétrie des relations entre l’Etat d’Israël en expansion et les morceaux de terre laissés aux Palestiniens, vous produire à Tel Aviv et sympathiser avec des hommes politiques israéliens sont des actes profondément partisans. L’appel que nous vous adressons, Mlle Paradis et M. Depp – en tant qu’individus, en tant qu’artistes-créateurs culturels, en tant que célébrités ayant de l’influence, est celui-ci : S’il vous plaît, ne divertissez pas l’apartheid ! S’il vous plaît, ne légitimez pas les personnalités responsables de cet apartheid au détriment de ses victimes. S’il vous plaît, souvenez-vous qu’une jeune fille qui aime votre musique et vit dans le village cisjordanien de Bil’in ne sera pas autorisée par Israël à venir vous entendre et vous voir à Tel Aviv.

De plus, compte tenu de l’empressement que vous avez exprimé à rencontrer le président israélien Shimon Peres (rapporté par nos médias locaux), nous pensons que nous devons aborder cette question de façon spécifique. Réfléchissez à ce qui suit :

Shimon Peres est tristement célèbre pour une longue liste de crimes de guerre présumés, comme il est l’architecte des diverses politiques israéliennes mises en place en violation grave du droit international et au mépris flagrant des droits de l’homme universellement reconnus, notamment :

 Shimon Peres a été à l’origine ou a soutenu plusieurs guerres d’agression au cours desquelles l’infrastructure civile a été ciblée et de nombreux civils innocents ont été ou tués ou mutilés, dont de nombreux enfants (notamment l’opération "Raisins de la Colère" en 1996).

 Shimon Peres a été le cerveau du programme israélien d’armes de destruction massive, faisant d’Israël la 4ème superpuissance nucléaire au monde aujourd’hui.

 Shimon Peres a ordonné l’enlèvement et le harcèlement brutal de Mordechai Vanunu, dénonciateur israélien de l’arsenal nucléaire, qui a été illégalement drogué et enlevé par le Mossad en septembre 1986 et maintenu en isolement absolu pendant 11 années. Même après avoir purgé ses 18 ans de prison, il est toujours persécuté.

 Shimon Peres s’est opposé avec véhémence à l’application du droit international, comme ce fut le cas lorsqu’il a refusé de laisser les tribunaux espagnols appliquer la juridiction universelle contre les criminels de guerre israéliens, ou lors de son attaque sur la légitimité et les conclusions du rapport de la commission d’enquête des Nations Unies conduite par le juge Goldstone suite à l’opération Plomb Durci contre Gaza (décembre 2008-janvier 2009).

 Shimon Peres a été une des forces motrices du développement des colonies illégales en Cisjordanie palestinienne occupée.

Cette liste est loin d’être exhaustive, mais nous pensons vous en avoir suffisamment dit à cet égard. Il est également important pour nous de préciser que votre rencontre avec Shimon Peres est d’ores et déjà utilisée à des fins de propagande, comme on peut s’en rendre compte dans le commentaire à un article annonçant cette rencontre : "Je ne suis pas un fan… mais s’ils aiment Israël… je les AIMERAI et je serai un de leurs plus grands fans…"

Il n’y a aucune échappatoire à ce que votre présence ici ne soit pas interprétée comme un acte politique. Ce ne sera donc pas une manifestation joyeuse autour de votre musique et de vos films. Au lieu de cela, elle aura pour effet de contribuer à l’image de normalité d’Israël et de son gouvernement aux yeux du monde. C’est pourquoi nous vous demandons de la reconsidérer.

S’il vous plaît, ne permettez pas à l’Etat d’Israël de se servir de votre réputation pour blanchir ses crimes !

Nous vous encourageons à vous informer plus avant et à suivre votre conscience,

Oshra Bar
Ofra Ben Artzi
Adi Dagan
Rachel Giora
Neta Golan
Iris Hefets
Shir Hever
Samieh Jabbarin
Liad Kantorowicz
Naomi lyth
Edo Medicks
Dorothy Naor
Ofer Neiman
David Nir
Itai Ryb
Tali Shapiro
Eyal Sivan
Jonatan Stanczak
Elian Weizman

Au nom du BOYCOTT ! En soutien à l’appel palestinien BDS,

Boycott from Within. http://boycottisrael.info/

(Traduit par ISM : http://www.ism-france.org)

Pour écrire vous aussi :

Vanessa Paradis

Universal Music France

20 rue des Fossés Saint Jacques
75005 Paris

CAPJPO-EuroPalestine


Lettre ouverte à Vanessa Paradis
_par Campagne BDS-France

Vanessa Paradis

Universal Music France

20 rue des Fossés Saint Jacques

75005 Paris

Paris, le 27 décembre 2010

Chère Vanessa Paradis,

Nous avons appris qu’après votre tournée française acoustique, vous alliez reprendre la route et faire une série de concerts à l’étranger, notamment en Israël, à l’Opéra de Tel-Aviv, le 10 février 2011.

« Parfois on regarde les choses telles qu’elles sont en se demandant pourquoi », cette phrase, extraite de l’une de vos ballades, rappelle aujourd’hui la situation du pays dans lequel vous vous apprêtez à jouer. Si l’on regarde les choses telles qu’elles sont, on ne peut ignorer l’occupation militaire de la Cisjordanie, la poursuite de la colonisation sur les terres palestiniennes et le déni des droits humains les plus fondamentaux des Palestiniens, comme l’accès à l’eau ou à une éducation de qualité. Tels qu’ils sont, 600 check-points entravent la circulation de milliers de personnes qui ne peuvent se rendre au travail, à l’école ou... à votre concert. Telles qu’elles sont, les véritables politiques d’apartheid, menées par le gouvernement israélien, discriminent les citoyens arabes d’Israël et nient le droit au retour de milliers de réfugiés palestiniens qui cherchent à regagner leurs maisons.

On se demande pourquoi : pourquoi une telle impunité, pourquoi le soutien de l’Union Européenne, des Etats Unis et des pays voisins, à un Etat qui a massacré, il y deux ans à peine, la population de Gaza, sans défense et maintenue sous embargo depuis plusieurs années ; un Etat qui, il y a quelques mois, n’a pas hésité à tirer à bout portant sur des militants pacifistes qui venaient apporter une aide humanitaire dans le cadre de « La flottille humanitaire pour Gaza ».

« Parfois on les regarde telles qu’elles pourraient être en se disant pourquoi pas ». Pourquoi pas, nous aussi, réagir face à cette impunité, de façon non-violente ? C’est dans ce cadre, devant l’échec de toutes formes d’intervention internationale et de tentatives de paix, et inspirés par la lutte des Sud-Africains contre l’apartheid que s’inscrit la campagne « BDS » initiée en 2005 par toutes les composantes de la société civile palestinienne. Il s’agit d’un appel au Boycott, au Désinvestissement et aux Sanctions contre l’Etat d’Israël, jusqu’à ce qu’il applique le droit international et les principes universels des droits de l’homme.

Aujourd’hui, de nombreuses personnalités de vos deux familles artistiques ont choisi de ne pas se produire en Israël tant que cet Etat ne changera pas sa politique. Parmi les cinéastes, Ken Loach, Jean-Luc Godard, Meg Ryan, Dustin Hoffman ou Mike Leigh. Parmi les musiciens, Roger Waters, Brian Eno, Annie Lennox, Carlos Santana, Elvis Costello, Gil Scott-Heron, Gorillaz, les Pixies, Massive Attack, Gilles Vigneault ou Lhasa, entre autres, ont récemment annulé leurs prestations artistiques dans différentes villes israéliennes.

Vous qui avez participé à de nombreux concerts caritatifs, vous qui êtes mère, vous qui êtes marraine d’une association qui réalise les rêves des enfants, nous vous demandons de penser aux milliers d’enfants palestiniens qui n’ont pas la chance aujourd’hui de pouvoir rêver, ni même de mener une vie normale, d’avoir accès à l’éducation, à l’eau ou à la santé. Alors que certains ne manqueront pas d’interpréter votre concert comme un soutien politique, et pas seulement culturel, à l’Etat d’Israël, nous espérons au contraire pouvoir vous compter parmi les artistes du monde entier qui se sont joints aux appels au boycott d’Israël tant que celui-ci n’aura pas rempli ses obligations envers le droit international et reconnu pleinement les droits des Palestiniens.

Nous restons à votre entière disposition pour tout supplément d’information.

La Campagne BDS France

CICP - 21 ter rue Voltaire. 75011 Paris - campagnebdsfrance@yahoo.fr http://www.bdsfrance.org/

CAPJPO-EuroPalestine

Messages