Accueil > Chronique de Jacques Lanctôt : Les États-Unis de la peur

Chronique de Jacques Lanctôt : Les États-Unis de la peur

Publie le samedi 15 janvier 2011 par Open-Publishing
3 commentaires

Les États-Unis me font peur. Ce pays qu’on affuble du titre de la plus grande démocratie au monde mais où la distribution de la richesse est la plus inégale au monde, les États-Unis d’Amérique, le plus gros consommateur de drogues ainsi que le plus grand fabricant et vendeur d’armes, est un pays gravement malade et excessivement violent.

Rappelons que quatre présidents américains ont été assassinés en cours de mandat et que les États-Unis, depuis sa création, en 1775-1776, ont mené quelques centaines d’interventions belliqueuses hors de ses frontières. Ce pays maintient 823 bases militaires dans 50 pays à travers les 5 continents, sans compter celles en Irak, en Afghanistan, en Israël, au Qatar, au Kirghizistan et en Ouzbekistan, ni les 20 bases qu’il partage avec l’armée turque.

Tous ces effectifs, toutes ces installations (32 327 casernes, hangars, hôpitaux et autres installations militaires hors de ses frontières, plus les 16 527 installations qu’ils louent un peu partout à l’étranger), tous ces arsenaux, y compris l’arme nucléaire, pour se défendre contre quel ennemi ? Il faudrait peut-être le demander à Jared Lee Loughner, celui qui a tué six personnes innocentes, dont une fillette de 9 ans, un des « bébés de l’espoir » nés le 11 septembre 2001, et en a blessé 12 autres, dont Gabrielle Giffords, qui s’était opposée à la loi controversée contre les immigrants en Arizona et avait appuyé la réforme « socialiste » sur la santé mise de l’avant par le président Obama. C’est cette sénatrice démocrate, d’origine juive — je ne sais pas s’il est pertinent de le préciser comme je ne sais pas s’il est nécessaire de dire qu’elle a été secourue par un jeune hispano-américain de 20 ans —, que l’ex-gouverneure de l’Alaska, Sarah Palin, avait justement ciblée, sur une publicité, à l’aide d’une mire télescopique, en affirmant : « Ne battez pas en retraite, au contraire chargez de nouveau ! »

Peut-être faudrait-il s’attarder un peu plus sur les révélations de WikiLeaks pour comprendre que si les États-Unis sont réellement en danger, ce n’est pas parce que des forces occultes, islamistes ou autres, en veulent à cette société occidentale soi-disant « moralement et matériellement supérieure aux autres », c’est à cause des crimes que ses forces armées et ses organisations secrètes commettent en Irak, en Afghanistan et au Pakistan, entre autres, depuis 2001. Chaque fois que les bombardements des forces armées étasuniennes font des nouvelles victimes innocentes, que des civils sont assassinés dans cette région, « nous créons 10 nouveaux ennemis », a affirmé l’ex–commandant nord-américain en Afghanistan, le général Stanley McChrystal, qu’on ne peut accuser de « paranoïa conspirationniste ». Au lieu de diminuer, le nombre de personnes qui jurent de se venger un jour ou l’autre, et d’une façon ou d’une autre, ne cesse d’augmenter.

La sécurité des États-Unis est réellement menacée, c’est un fait, et c’est, entre autres, parce que le Pentagone et le pouvoir exécutif étasunien commettent, depuis trop longtemps, des assassinats massifs dans ces pays. C’est ce que nous disent les révélations diffusées par Julian Assange qui, loin de mettre en danger la sécurité des États-Unis, sonnent l’alarme et nous avertissent qu’un autre 11 Septembre risque de se produire si on ne met pas un terme rapidement au massacre.

Le gouvernement étasunien ment effrontément à sa population et au monde entier en affirmant livrer une guerre juste en Afghanistan pour y maintenir un régime soi-disant démocratique et en camouflant les milliers de morts civils que son aviation, ses drones, ses troupes d’assaut et ses unités spéciales comme la Task Force 373 commettent jour après jour, et surtout la nuit comme les troupes nazies le faisaient durant le Deuxième Guerre mondiale. À tel point que le président archi corrompu de l’Afghanistan, Hamid Karzai, a pressé les États-Unis de mettre fin à ces bombardements nocturnes qui ne font que dresser encore plus la population civile contre les envahisseurs.

Si le fait de posséder une arme est un droit garanti par la Constitution américaine, il me semble nécessaire de rappeler que cette clause date d’une autre époque, le XVIIIe siècle, et a été adoptée dans d’autres circonstances, alors que les fusils n’avaient rien d’automatique et que les balles étaient fabriquées à la main…

On aurait pu penser que, depuis, cette société aurait évolué vers une forme de civilisation où les armes n’auraient plus leur raison d’être. Sinon, la démocratie n’est plus qu’une fiction.

Source : Canoë

Via Cuba Si Lorraine

Messages