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Nos valeurs ne passeront pas par pertes et profits ! ENTREPRISE PARTOUT, ASSOCIATION NULLE PART ?

Publie le samedi 15 janvier 2011 par Open-Publishing
4 commentaires

Négociations annuelles obligatoires ? Au placard. Rapport de l’expert comptable sur les comptes de l’association auprès du comité d’entreprise ? Réponses reportées sine die. Ouverture d’états généraux sur l’organisation et le contenu du travail, la santé financière de l’association et les arbitrages budgétaires ? Aux oubliettes. Le management nuirait-il gravement aux valeurs associatives d’Emmaüs et aux exigences d’un dialogue social digne de ce nom ? Reprenons la parole !

Depuis 2007, c’est l’ébullition permanente au siège du « 32 ». Les directions se succèdent à un rythme soutenu. Chacune sortant de son chapeau un nouvel organigramme de l’association. « OH la belle bleue des territoires ! AH la belle rouge des métiers ! OUAH la prochaine sera-t-elle verte ? ». Une fièvre organisationnelle qui laisse songeur plus d’un salarié-spectateur même le plus conciliant. Soit ! Faire ou défaire c’est toujours « manager ». C’est entendu l’association est en quête de structuration. Pour autant ces architectures en millefeuille ne répondent en rien au malaise persistant sur le terrain. Perte de nos identités professionnelles, déperdition des valeurs de solidarité, de partage et d’accueil, individualisation des conflits, impossibilité de se projeter sur un avenir professionnel, stress au travail.

Depuis la grève en mars 2010, les voyants sociaux restent désespérément au rouge : non remplacement des postes, sous effectif récurrent, inégalité des rémunérations et des statuts, plannings déshumanisant, multiplication des arrêts maladie. Au tableau noir des conditions de travail, le service minimum reste de rigueur et la précarité la règle commune. En juillet dernier, le président du conseil d’administration de l’association, Marc Prévot, défendait le principe d’une entreprise avec un management participatif dans une lettre adressée aux salariés. On en attend encore les effets sur le terrain. A l’image de nos deux collègues qui exercent un droit de retrait au CHRS Malmaisons depuis le 8 décembre dernier pour cause de management maltraitant et engage une procédure d’alerte auprès des instances représentatives du
personnel. Une dénonciation illégitime pour le CHSCT [qui se paye le luxe de refuser une expertise extérieure] et la direction accusant même dans une belle unanimité les salariées d’exercer « une pression morale extrêmement forte » sur le reste de l’équipe. Lugubre version de l’arroseur arrosé.

On retiendra que les deux plaignantes sont syndiquées CGT. Cela se passe comme cela à Emmaüs. « Quand les éboueurs font grève les orduriers sont indignés » clamait en son temps Jacques Prévert. Aujourd’hui, la section syndicale CGT en appelle à la mobilisation de tous les collègues de l’association et l’ensemble des acteurs du mouvement Emmaüs à signez la pétition pour qu’Emmaüs retrouve son rôle d’association pour plus de justice et d’égalité sociale et dire non aux sanctions anti-syndicales.

Le collectif des associations unies (trente associations de lutte pour l’hébergement et le logement dont Emmaüs) doit se positionner et nous aider à remettre Emmaüs sur la droite ligne de la solidarité, de l’entraide, du partage, de l’Humain ! Emmaüs France peut et doit intervenir. Nous restons disposés à un échange constructif et progressiste.

Nous en appelons à tous : faisons de l’année 2011 l’année du retour vers les vraies valeurs d’Emmaüs et cessons de se faire piétiner par une direction autoritaire et sourde qui n’associe jamais les salariés aux projets de l’association !

Ne restons pas isolé sur notre lieu de travail, créons les conditions pour améliorer ensemble nos conditions de travail !

C’est unis, comme d’autres collègues, dans le syndicat, que nous trouverons la force nécessaire pour nous faire entendre.

Messages

  • Ah si les 4000 "compagnons" pouvait parler et s’organiser librement pour que le Mouvement Emmaüs sorte du "charity business" et revienne aux valeurs...

    Je remercie par avance tous les lecteurs qui feront tourner cet article sur la toile pour faire pression sur la direction d’Emmaüs.

  • Et moi qui pensais très naïvement sans m’en préoccuper plus que cela qu’il s’agissait d’une association à but humanitaire , pétrie d’esprit d’entraide comme son fondateur l’a sans doute voulu .
    Je n’imaginais pas ce bourbier social , ces tiraillements , ces guerres intestines et la destination de l’affaire transmuée en entreprise rentable .

    Je suis content d’apprendre ça . Je suis de tout coeur avec les compagnons et j’apprécie le travail du syndicat .

    Je pense en effet moi aussi qu’il est bon de faire circuler l’info .

    Très cordialement .

  • Comme beaucoup d’associations, les dérivent sont criiantes, étant dans l’accompagnement des personnes précarisées, j’ai finit par ne plus interpeller Emmaüs, cela ne servait à rien, pas de dons de meubles, pas de dons de vêtements, par contre allez voir les professionnels de l’occas qui se fournissent, les petites dames qui passent leurs après-midi à chiner, bref, une bonne occasion pour être une fois de plus en colère, écoeurée de voir comment tout se retrouve toujours récupéré par les nantis, côté association je peux vous dire que je suis aussi mal lotie que vous, je pense que cela tient au fait que les associations loi 1901 ne correspondent plus aux sommes d’argent qu’elles brassent, les critères d’embauche ne sont pas rigoureux, ce n’est que cooptage entre copains, copines, il y a de l’ordre à mettre dans tout çà, bon courage les amis de Emmaüs,

  • HS93
    28/30 chemin des 22 Arpents
    93220 GAGNY
    cgt.hs93@yahoo.fr

    Association EMMAÜS
    Interpellation situation Répression Syndicale A l’Association Emmaüs

    Monsieur le Président du CA Association Emmaüs Marc PREVOT,

    Nous nous permettons d’attirer votre attention sur la situation désastreuse que nous constatons actuellement au sein de votre association.

    En effet, vous n’êtes pas sans savoir que nous sommes en phase de rapprochement avec votre association dans le cadre d’un GCSMS et que les questions sociales et financières de votre association nous posent un certain nombre de soucis. Nous constatons à ce jour, et ceci après la lourde période de grève que vous avez connu, qu’aucune amélioration du climat social n’est survenue Les exemples sont nombreux : NAO qui n’a pas aboutie, accord droit syndical inexistant, aucun moyen pour un bon fonctionnement des IRP, dialogue social absent, non respect du protocole de fin de grève, absence de dialogue constructif, élections litigieuses. Pire encore, vous vous êtes attaqué ouvertement à la section syndicale CGT Emmaüs dans son ensemble en proposant un licenciement des collègues Latifa Abed et Philippe Cabanes.

    Permettez-nous de vous dire que nous trouvons cette manœuvre intolérable, inadmissible et injustifiée, nous sommes solidaire à 100% de nos camarades de la CGT et de tous les salariés en souffrance de votre association. Comprenez que dans ce cadre, nous ne sommes pas enthousiaste à l’idée du futur rapprochement.

    Cependant, nous souhaitons vivement que vous revoyiez votre positionnement, afin de réintégrer sans délai nos collègues syndicalistes et de commencer à travailler à un chantier rapide avec pour objectif le rétablissement d’un dialogue social sain. Nous regrettons de devoir vous solliciter de cette manière et pour ce fait, mais ce qui se passe est pour nous, salariés de l’Hôtel Social 93, très grave. Sachez que nous n’accepterons pas cette méthode de management agressif et non constructive. En effet, la répression syndicale ne saurait être une réponse viable, au regard de l’agitation sociale qui perdure depuis un certain temps au sein de votre association.

    .

    Christian N’zahou
    Délégué syndical CGT HS 93