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« Nous résisterons au fascisme patronal », assure le président de la FIOM à propos du référendum à FIAT-Mirafiori

Publie le mercredi 19 janvier 2011 par Open-Publishing
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« Nous résisterons au fascisme patronal » de la FIAT, déclarait le secrétaire-général de la FIOM avant le référendum à Mirafiori sur la remise en cause des droits des travailleurs du site

Introduction et traduction AC pour http://solidarite-internationale-pc...


Le patron de la FIAT Sergio Marchionne espérait faire du référendum du 15 janvier un plébiscite. Au prix du maintien de l’activité sur le site historique de FIAT-Mirafiori les travailleurs du site étaient sommés d’abdiquer leurs droits sociaux et syndicaux.

Certes, le projet patronal est passé. Mais 46% des salariés du site ont tout de même opposé un courageux « Non » à cette odieuse tentative réitérée de chantage et d’intimidation. Le couteau sous la gorge, lâchés par une gauche syndicale (la FIM-CISL membre de la CES tout comme la CGIL) et politique réformiste (le Parti démocrate) plus berlusconienne que Berlusconi lui-même, les ouvriers de FIAT Mirafiori ont résisté en masse.

Seuls avec leur syndicat de classe, la FIOM (branche métallurgiste de la CGIL), désormais interdite sur le site de Mirafiori à la suite de ce référendum anti-démocratique. Le spectre des accords de Vidoni signés en 1925 entre État fasciste, syndicats corporatistes et patronat plane sur cet honteux plébiscite.

A Mirafiori comme dans le reste de l’Italie, la lutte ne ne fait que commencer.

Nous publions ici le communiqué livré par le secrétaire-national de la FIOM avant la tenue du référendum qui reste toujours d’actualité après le scrutin.

Cf nos articles précédents :

Le précédent de FIAT-Pomigliano : http://solidarite-internationale-pc...

Les enjeux du chantage à FIAT-Mirafiori : http://solidarite-internationale-pc...

Nous résisterons au fascisme patronal


de Giorgio Cremaschi, président du comité central de la FIOM

Quelque soit l’issue du référendum à Mirafiori, nous irons de l’avant. La lutte contre l’autoritarisme et le fascisme patronal de Marchionne et pour que le travail retrouve sa dignité et sa liberté continuera.

C’est la FIAT qui a voulu ce référendum, comme l’ont démontré également les revendications malavisées émises par certains syndicats pour le repousser. C’est la FIAT qui a voulu le jugement de Dieu définitif sur les conventions collectives nationales, ainsi que sur les droits et les libertés syndicales.

Les travailleurs de Mirafiori devraient voter au nom de tous les travailleurs italiens le renoncement à tout. Ce référendum n’a aucune légitimité formelle ou morale, il s’agit seulement d’une extorsion brutale au détriment des travailleurs et travailleuses qui, si il se trouvait dans des conditions de liberté, voteraient Non sans l’ombre d’un doute. La FIAT dès le départ a déclaré ne pas être disposée à accepter le « Non » menaçant dans le cas de fermer l’usine. Pourquoi alors, dans le cas contraire, la FIAM devrait accepter le « Oui » ? Sachant que ceux qui voteront « Oui » le feront également avec la rage et la larme aux yeux ?

Que le principal parti d’opposition, qui s’auto-qualifie de démocrate, ne voit pas la violation des principes constitutionnels de la démocrate dans ce plébiscite autoritaire, c’est la plus grande victoire de Berlusconi. Ce référendum est illégitime formellement et moralement, également parce que, dans les termes de l’accord, cela devrait être la dernière fois que l’on vote. Comme dans toutes les tyrannies, on vote de ne plus jamais voter. On l’élira plus jamais de représentations syndicales, et les assemblées actuelles devraient être les dernières libres. L’adhésion à la FIOM sera interdire, tout comme toute forme de libre adhésion syndicale. Comment appeler cela, si ce n’est du fascisme patronal ? D’autre part, pour imposer les conditions de super-exploitation que veut la FIAT, on ne peut que créer une régime de chantage permanent. Même après le vote, si le « Oui » venait à l’emporter, les travailleurs subiront toujours la menace soit du licenciement individuel, avec les clauses qu’ils seront contraints de signer un par un la corde au cou, soit celle de la fermeture de l’usine, comme cela est inscrit dans l’accord.

Face à cette honte, tous les mots paraissent insuffisants, et peut-être que seules les larmes du retraité de la FIAT, que l’on a retrouvé sur toutes les chaînes de TV, expriment le drame. Celui qui y voit le progrès est soit un voyou soit un idiot.

Quelque soit l’issue du vote, les travailleurs ne resteront pas seuls car ils auront la FIOM à leur côté, dans et hors de l’usine, dans l’initiative syndicale comme devant les juges. La FIOM ne signera jamais cet accord et continuera la lutte pour le renverser. Les allemands ne sont pas parvenir à détruire Mirafiori en 1945, Marchionne n’y réussira pas aujourd’hui.

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