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DOSSIER BIODIESEL / CHAPITRE 4

Publie le lundi 6 décembre 2004 par Open-Publishing
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4
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de Matt Lechien

CHAPITRE 4

Pollution / Écologie / Économie / Législation / Cas particulier

Nous arrivons presque au terme de ce dossier, il est donc amplement temps de répondre aux questions que vous vous posez encore concernant le biodiesel. Il y a quelques points que j’aurais pu traiter auparavant, mais vu que la priorité de ce dossier était surtout de faire de l’information sur les risques encourus par une mauvaise utilisation du biodiesel, contrairement à mes collègues collaborationnistes de la presse marchande, après tout, j’ai bien le droit d’orienter mon travail comme je l’entends, question de juste équilibre des choses entre médias aux ordres et contre-propagande. L’essentiel étant que vous puissiez maintenant vous lancer dans l’aventure du biodiesel en toute connaissance de cause.

1) TAUX DE POLLUTION

Autant le dire tout de suite, dans cette section je pourrais balancer des pourcentages et des chiffres en vrac assortis de beaux graphiques en forme de camembert, et pas grand monde ne trouverait à y redire. Pourtant, le problème c’est qu’ils prêteraient tous à discussion tant ils sont variables. Alors, plutôt que de procéder comme ça, on va prendre des données de référence et on va voir comment essayer de se rapprocher le plus possible d’un résultat en fonction des facteurs cyclothymiques [ce mot là, ça faisait longtemps que je cherchais à le caser. Mot compte triple. Avec ça, je casse tout au Scrabble]. C’est la meilleure méthode pour se rapprocher le plus possible de la vérité.

a) Le CO2

C’est spectaculaire, le biodiesel dégage 70% de CO2 en moins que le gasoil. Pour mémoire, le CO2 est responsable à lui seul de 80% du total des gaz à effet de serre. Rien qu’en tenant compte de l’incorporation de 5% de diester prévue dans le diesel pétrolier, cela représente un gain effectif de 3,5% de rejet en moins. Dans le cadre d’une culture responsable, le colza et le tournesol dégagent lors de leur combustion exactement la même proportion de CO2 qu’ils ont absorbé en poussant. Cela reste donc dans le cycle biologique.

Bien sûr, pour obtenir de l’huile on utilise que les graines. Alors que faire du reste ? Il y en a un peu marre du gaspillage, alors on va voir comment on peut faire pour faire d’une pierre plusieurs coups. Avec le tournesol, c’est comme avec le cochon, tout est bon, rien ne se perd. On a déjà vu que le tourteau issu de la pression était un très bon complément alimentaire pour le bétail. Maintenant, cela va sans dire que l’on peut utiliser les tiges, les racines et les feuilles comme engrais naturel pour enrichir le sol. Mais saviez-vous que l’on peut aussi utiliser les tiges sèches avec de la chaux pour fabriquer des briques de très bonne qualité ? C’est une solution très intéressante, car elles contiennent un isolant naturel. Et en plus, grâce au processus de minéralisation, cela permet de neutraliser le CO2 qu’elles contiennent. Une maison de 100 m2 peut ainsi en absorber 30 tonnes. Les briques de 50 x 20cm réalisées avec ¾ de tiges de tournesol broyées et de ¼ de chaux blanche sont très légères et résistent à 5 tonnes de pression, soit 10 tonnes au mètre linéaire. C’est donc un excellent biomatériau qui permet même de construire des murs porteurs. Voilà donc une idée originale pour bâtir une maison à peu de frais, avec en prime une bonne isolation thermique et phonique.

Alors tout ça, c’est génial. Mais je vais quand même y apporter un bémol. La culture du tournesol dans une logique de respect de l’environnement, c’est parfait. Par contre, si on laisse faire les industriels, c’est beaucoup moins bien car, selon leur méthodologie bien connue, ils produisent en priorité là où la main d’œuvre est moins chère et plus docile qu’en occident - sans parler des législations locales plus faciles à contourner qui leur permettent de faire n’importe quoi. Dans ces conditions, faire pousser des végétaux dans les pays du Sud qui vont en prélever le CO2 pour venir le rejeter beaucoup plus loin, ce n’est pas vraiment écologique car le cycle biologique est déséquilibré. Il faut bien garder à l’esprit que les biocarburants sont beaucoup moins polluants à condition toutefois que leur production se fasse selon des critères d’agriculture responsable basés sur une exploitation artisanale qui est la seule garantie d’un bon développement durable. Le biodiesel vraiment bio est forcément lié à la proximité. En ne surveillant pas ça de très près, le remède pourrait s’avérer une fois de plus pire que le mal.

b) Les cochonneries diverses

Dans le plus flagrant, il faut noter l‘absence totale de produits dangereux comme le benzène et le souffre dans le biodiesel, ce qui augmente l’efficacité des pots catalytiques. Pour le reste, on ne va pas faire ici un cours de chimie, il faut juste retenir que les matières rejetées par ce produit naturel ne peinent pas à être moins toxiques que celles rejetées en masse par un produit trafiqué dans l’unique but de générer de gros profits pour quelques nantis qui s’accrochent fermement à leurs privilèges, telles des berniques sur un rocher - n’est-ce pas debeuliou bush et autres ploutocrates...

c) Les particules

J’ai classé dans cette partie le paramètre par excellence qui est soumis à de fortes variations. A savoir : les particules. C’est bien connu, elles sont fortement cancérigènes car elles se bloquent dans les poumons et provoquent asthme et cancers. Elles sont, de manière générale, néfastes pour toutes les voies respiratoires et arrivent à se fixer jusque dans les bronchioles, d’où elles peuvent diffuser des produits toxiques dans le sang suivant leur composition chimique. Selon les mesures effectuées par des scientifiques, ils en trouvent entre 20% et 70% de moins que dans le diesel normal. Cette différence ne vient pas du fait que ces derniers soit des biodiesel-militants plus ou moins fervents. Elle provient de la qualité de votre installation. Le fait de bien chauffer l’huile avant qu’elle arrive dans le moteur, comme nous l’avons vu dans le chapitre 2 avec le montage pétalettes, lui assure une bien meilleure combustion, et donc un fort pourcentage de matière non brûlée en moins.

On peut aussi ajouter un filtre à particules dans le pot d’échappement, ce qui fait retomber leur émission à un niveau proche de zéro. D’autre part, il existe un procédé artisanal qui permet de récupérer les gaz d’échappement au niveau de la sortie du pot et qui réinjecte dans le moteur tout ce qui n’est pas brûlé. Avec ce système, on arrive aussi à un niveau proche de zéro. En vous renseignant sur des forums d’utilisateurs, vous trouverez sans peine quelqu’un pour vous conseiller la solution la plus appropriée pour votre véhicule. A noter que les particules de biodiesel sont moins dangereuses pour la santé que les particules d’hydrocarbure non brûlées, mais ce n’est une raison pour être laxiste concernant la qualité de votre installation.

d) L’odeur

Pas de bruit particulier à signaler, juste l’odeur. A partir de 10% de mélange d’huile végétale, votre véhicule dégagera une très légère odeur de friture. Au moins, par rapport au diesel pétrolier, ça met en appétit. Mais rassurez-vous, il n’y a rien d’incommodant - à moins que vous ne soyez allergique aux frites. De plus, la recherche underground va bon train, de nombreux biodiesel-militants planchent sur des additifs 100% naturels qui neutralisent complètement l’odeur.

e) L’oxygène

Contrairement à l’huile minérale, l’huile végétale contient de l’oxygène, ce qui est très bon pour votre moteur. Si vous avez un véhicule récent, il ne s’en portera que mieux. Quant à ceux qui ont une vieille voiture (ou camion, ou bus), ils vont être contents car le biodiesel à la particularité de redonner une seconde jeunesse aux mécaniques essoufflées. Explications : jusqu’ici vous rouliez au gasoil. Pour diverses raisons, vous décidez de passer au biodiesel. Fort bien ! Pendant quelques centaines de kilomètres vous aurez une baisse de puissance car votre moteur va complètement se décalaminer. Même si vous venez de faire votre vidange, n’attendez pas, au bout de mille kilomètres, refaites-en une. Vous allez ainsi éliminer toute la saleté qui s’était accumulée au fil du temps et qui diminuait les performances de votre véhicule.

Après cette opération, votre moteur désormais propre comme un sou neuf retrouvera quasiment la même gniack que quand son intérieur fleurait bon l’odeur du plastique chimique. Nota benne : avec le biodiesel, les performances du véhicule sont très légèrement supérieures qu’avec du gasoil. Mais on s’en fout un peu car, après tout : qui va piano, va sano e lontano.

2) SOLUTIONS ÉCOLOGIQUES

Dans ce dossier, on a parlé des voitures et du chauffage, mais pas de l’industrie. Pourtant, c’est un point important. Imaginez l’espace d’un instant que l’on remplace les produits pétroliers brûlés par l’industrie par des biocarburants. Avec un brin de logique, vous en déduirez vite fait bien fait que ce serait un grand bien pour la planète. Il est tout à fait possible de remplacer le pétrole brûlé par les centrales électriques par du biodiesel. Et ainsi de suite, en passant par les usines qui emploient du pétrole, jusqu’aux moyens de transport lourds comme les camions, bateaux...

Autant on peut faire avancer les biocarburants juste par l’augmentation du nombre d’utilisateurs afin de mettre les politiques devant le fait accompli, autant pour l’industrie il faut militer et faire pression. C’est-à-dire que l’écocitoyen qui sommeille en chacun de vous doit se réveiller et faire pression sur les institutions, qui sont sensées lui appartenir, avant qu’il ne se réveille avec une mauvaise gueule de bois dans le paysage de Mad Max 2. A savoir aussi, pour ceux qui pensent toujours que le pétrole est une fatalité, qu’il est tout à fait possible de fabriquer du plastique à partir de matières végétales, ce qui le rend complètement biodégradable. Mais ceci fera l’objet d’un prochain dossier.

Maintenant, rouler à l’huile végétale, c’est cool. Mais on peut encore faire mieux ! Il y a moyen de complètement végétaliser sa voiture. Il faut le savoir, l’huile minérale est très difficilement biodégradable. C’est pourquoi, quelques passionnés se sont penchés sur la question et ont trouvé le moyen de remplacer l’huile tirée du pétrole pour la remplacer par de l’huile végétale qui a un indice de viscosité exceptionnel. On peut à la fois remplacer l’huile qui sert à lubrifier le moteur et celle qui sert à lubrifier la boite de vitesses.

Bon, une fois n’est pas coutume, pour vous éviter de chercher pendant des heures, je vais citer le nom du fabricant, il s’appelle : Biolub. Il propose du lubrifiant moteur 15w40 (ce qui est plus que correct), de l’huile pour moteur deux temps... et aussi de l’huile végétale pour chaîne de tronçonneuse afin de ne pas polluer les forêts. Comme quoi, quand on veut s’en donner la peine, progrès peut rimer avec écologie. A signaler qu’auparavant il existait un autre fabricant du nom d’Hélianthe, mais ses brevets ont été rachetés par un pétrolier et dorment désormais dans un placard. Pour la petite histoire, Hélianthe, société toulousaine qui fournissait tous les fluides pour avion à Airbus, a été mise en faillite et rachetée par un pétrolier bien connu. Son produit avait un indice de viscosité supérieure aux meilleures synthèses du marché, son huile végétale faisait mieux que la meilleure ELF, TOTAL, EXXON...

C’est sur des affaires comme celle-ci que l’on voit bien toute la volonté politique mise en œuvre pour venir au secours de notre environnement qui se dégrade chaque jour un peu plus. Ceci explique donc cela, les affaires de gros sous l’emportent toujours sur l’intérêt commun.

3) LE BIODIESEL EST-T-IL SOLUBLE DANS L’ÉCONOMIE ?

C’est clair, pour les boursiers et les politiques à leur service exclusif, le biodiesel est une catastrophe économique. Pourtant, s’il y a des perdants, cela suppose qu’il y ait des gagnants. Et pour une fois, les gagnants, c’est le consommateur et l’artisanat - autrement dit, le peuple. D’un coté, les politiques se plaignent (ou font semblant) qu’il y a trop de chômage et trop de pollution, de l’autre ils soutiennent de manière inconditionnelle les compagnies pétrolières qui polluent énormément et gagnent beaucoup d’argent en employant peu de personnel. Allez comprendre ?... Le bon modèle pour le biodiesel, c’est des exploitations à taille humaine et un service de proximité.

A l’heure où la ville devient chaque jour de plus en plus irrespirable, pourquoi ne pas envisager un retour à la terre pour beaucoup qui ne demandent que ça, mais ne trouvaient pas de débouchés jusqu’à présent ? En plus d’une activité de production agricole respectant la nature, les biocarburants peuvent assurer un complément de revenu substantiel aux futurs exploitants. Quant à la disparition de la TIPP, ce n’est pas un drame, il faut bien que l’État comprenne un jour ou l’autre que les citoyens ne sont pas que des tirelires sur pattes.

Et puis, de toutes les façons, on peut toujours faire confiance à nos gouvernants pour une chose : récupérer dans la poche droite ce qu’ils auront perdu dans la poche gauche. A défaut de faire évoluer les pratiques de ces derniers, on pourra toujours se consoler en se disant que le bonheur est sans doute dans le pré. Loin de ses bergers outranciers, le mouton ivre de liberté ira paître en paix dans de verts pâturages [désolé pour l’envolée lyrique, il me tarde de retourner à des travaux plus littéraires].

Tant que l’on est dans cette section, abordons ensemble l’aspect géopolitique de la chose. Comme nous l’avons déjà vu précédemment, le tournesol et le colza sont loin d’être les deux seules plantes à produire de l’huile. Il existe pour chaque pays plusieurs végétaux qui font l’affaire. Certains ont d’ailleurs un bien meilleur rendement que le tournesol : algues, palmiers à huile, cacao, noix de coco... Il est donc tout à fait possible de répondre à la demande mondiale, contrairement à ce que disent les détracteurs des biocarburants qui faussent volontairement les données pour faire croire que l’offre potentielle est confidentielle. Passer à l’utilisation massive des biocarburants, c’est mettre rapidement un terme aux exactions des compagnies pétrolières. Partout où elles sont implantées, elles pillent les richesses, maintiennent des dictatures en place et polluent à outrance.

De nombreuses guerres leur sont directement imputables. Sans le pétrole, on aurait évité des centaines de milliers de morts en Irak. Dans certains pays d’Afrique, ces compagnies arrivent même à se substituer aux gouvernements locaux. C’est d’autant plus intolérable, que dans ces régions, les habitants ne peuvent même pas se payer l’énergie qui est extraite de leur sol pour leur utilisation personnelle. Les biocarburants ne répondent pas seulement à une logique écologique, mais aussi à une logique de partage équitable des ressources de la planète. Que je sois en Europe ou au fin fond de l’Afrique noire, je peux toujours presser de l’huile et m’en servir pour me déplacer, chauffer, produire... Voilà l’enjeu qui s’offre à nous. Un autre monde est possible. Un autre monde où l’énergie est répartie équitablement. Un autre monde où l’énergie est vectrice de progrès et non plus de violence et de pollution.

L’argent tiré du pétrole ne sert qu’à corrompre pour le profit d’une poignée d’individus qui l’utilisent pour verrouiller l’accès à d’autres technologies qu’ils monopolisent d’une main de maître grâce à leur OPA énergétique. S’affranchir du pétrole, c’est aussi s’affranchir en grande partie du joug du capitalisme sauvage. C’est mettre en pratique la philosophie humaniste qui dépasse largement le cadre des querelles partisanes et du monde de l’argent roi. Démocratiser l’énergie, c’est un grand pas vers la sagesse et la justice. Non seulement il faut faire de l’information en occident sur les biocarburants, mais il faut aussi en faire dans les pays en voie de développement. Nous ne vivons pas dans la modernité, nous vivons dans la continuité d’une époque où les plus riches ne reculent devant rien pour abuser des plus pauvres. C’est un tort de parler de néo-colonialisme dans la mesure où le colonialisme n’a jamais cessé, il s’est juste adapté à une nouvelle conjoncture mondiale.

Il est plus que révoltant de constater que des pays ayant d’immenses richesses dans leur sous-sol n’arrivent même pas à subvenir aux besoins les plus élémentaires de leur population. Le pétrole est une véritable malédiction pour les pays du Sud et ce n’est pas les exemples qui manquent. Très proche de nous, l’Algérie en est l’illustration parfaite. D’immenses réserves de gaz naturel, des généraux richissimes qui sont un gage de stabilité pour les compagnies qui exploitent les gisements et, au final, un peuple qui manque de tout, sauf de répression policière sur fond de conflit monté de toutes pièces par des éléments extérieurs.

Diviser pour mieux régner est la devise des pétroliers. Leur technique est partout la même : ils déstabilisent le pays dans lequel il veulent travailler, ils mettent ensuite en place un dirigeant corrompu à qui ils offrent leur protection. Vu que le pays est en guerre, il a besoin de s’endetter. C’est à ce moment là qu’on lui propose de lui fournir des armes et du cash en échange du contrôle total de ses ressources. Dans les tentatives de déstabilisation les plus récentes, on peut penser au Venezuela. Et quand la déstabilisation ne fonctionne pas, il reste la méthode Bush : on bombarde et on envoie la cavalerie lourde, la vie des innocents n’est qu’un point de détail.

Mieux vaut dans ce cas se montrer docile vis-à-vis de l’occident, à l’image de ces dictatures qui tiennent leur peuple d’une main de fer, ce qui lui évite de demander des comptes. Il est grand temps d’en finir avec tout ça, fermer les yeux en se disant que ça finira par s’arranger est une forme de complicité. La seule solution pour que ça cesse est de ne plus cautionner ces agissements en continuant à engraisser les compagnies pétrolières. Maintenant, que vous êtes au courant qu’il existe des alternatives, à vous de jouer...

4) LÉGISLATION

Pour l’instant, malgré quelques petits problèmes ici et là, personne n’a jamais été condamné pour avoir roulé à l’huile végétale. Et pour cause ! La France refuse d’appliquer la directive européenne de 1997 sur les biocarburants. Elle est à ce sujet en infraction depuis le 1er janvier 2003, date à laquelle elle devait intégrer cette directive dans ses textes de loi. Alors, la bonne nouvelle, c’est que le 1er janvier cette directive s’appliquera d’office, il sera donc tout à fait légal de rouler à l’huile. Pour l’instant, c’est autorisé uniquement sur circuit fermé et pour les engins agricoles.

La vente d’huile n’est pas interdite, elle est soumise à une TVA de 5,5 % comme tout produit agricole. En revanche, son utilisation comme carburant est soumise à la TIPP au même niveau que l’essence plombée malgré que l’État ne la reconnaisse pas comme tel et qu’il dise que tout produit n’entrant pas dans la liste des carburants autorisés est interdit ou doit être incorporé sous contrôle douanier dans une raffinerie. Une fois de plus, allez comprendre ??? Mais c’est plutôt bon signe. Il y a des serpents qui, à force de se mordre la queue, finissent par se dévorer tout seul.

Concernant le chauffage, la lubrification, ou la production d’énergie pour l’industrie, il n’y a absolument aucune restriction. Si vous avez peur des vilains douaniers... BOUHHH !... Quoi ? Non mais c’est bon là ! Sortez de dessous votre chaise, parce que sinon, à ce train là, on ne va jamais arriver au bout de ce dossier. Bon... reprenons... Il n’y a absolument aucune crainte à avoir, vous pouvez vous lancer dès maintenant.

Donc, une date importante à retenir : le 1er janvier 2005. A partir de ce moment là, vous pourrez même mettre des autocollants sur votre véhicule comme quoi vous roulez à l’huile végétale sans être inquiété par la maréchaussée. Vous pouvez aussi vous le faire tatouer sur le front, mais question esthétique, j’ai quelques doutes sur le résultat.

5) LE CAS PARTICULIER

Il s’agit de l’Aquazole. Non, il ne s’agit pas du nom d’un des ennemis de Goldorak, mais d’une sorte de diesel moins polluant.

Explications des médias officiels : L’aquazole permet de réduire de 30% à 50% les émissions polluantes des moteurs diesel. Grâce à un cocktail révolutionnaire composé de gazole mélangé avec de l’eau et des additifs non toxiques, il a l’apparence du lait, facilite la combustion, et donc, pollue moins que le gazole classique. Destiné d’abord aux autobus, l’aquazole est déjà testé par les transports collectifs de la ville de Chambéry ainsi que par la RATP.

Bon, ouais... bof... du gasoil avec de l’eau, c’est pas le top non plus. Peut-être que ça fait plaisir à ELF et toute la clique de pollueurs du même acabit de faire un pseudo geste écologique... Mais bon, sans trop vouloir critiquer, je ne sais pas ce qu’il en est de l’intégrité mentale des politiques qui ont choisi ce carburant pour leurs « bus propres »... En tous cas, pour moi, refourguer la même camelote, au même prix, alors qu’elle est coupée avec de l’eau, ça s’appelle de l’arnaque. En dehors de l’effet d’annonce qui a vite fait de s’estomper, par rapport au biodiesel il n’y a pas photo entre les deux. L’Aquazole consomme 15% de plus que le gasoil pour des performances 15% inférieures et il rejette quasiment autant de CO2. Donc à part l’intérêt de ELF qui commercialise ce carburant dit propre et la propagande politique, j’avoue que j’ai du mal à comprendre où est la révolution écologique ?

Pour plus d’infos, voici un document PDF réalisé par l’ADEME avec des données sur le sujet :

http://www.surrealiste.org/dossiers/biodiesel/aquazole.pdf

6) CONCLUSION

Finalement, cette affaire tournesol elle est plus importante qu’il n’y parait. Après la révolution des œillets, pourquoi pas la révolution des tournesols ? Vous ne supportez plus la ploutocratie mondiale ? Dites-lui avec des fleurs ! C’est pacifique, écologique et efficace.


Ce texte fait partie d’un dossier complet sur le biodiesel.
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Vous pouvez joindre l’auteur de ce dossier à cette adresse : matt@surrealiste.org
Ou bien le rencontrer lors de ses nombreux déplacements, il fait régulièrement de l’info sur ce type de sujet partout où il est convié. SURRÉALISTE éditions tient régulièrement des stands de livres à prix libre lors d’événements non commerciaux en rapport avec l’altermondialisme.

Vous pouvez aussi joindre le site Bellaciao à cette adresse : bellaciaoparis@yahoo.fr

Messages

  • Je trouve l’ensemble de tes articles sur le biodiesel excessivement bien écrits et je pense que ça va être l’étincelle qui va me permettre de passer à l’acte. Je dois m’acheter un fourgon bientôt et ça va m’aider à le choisir compatible (pompe, etc.).

    Mais j’ai quand même une question d’ordre environnementale. Quelle est la surface à cultiver pour produire un litre (hectolitre, m3, ou autre). Je comprends que ça dépend du rendement de la plante cultivée donc aurais tu des chiffres ou un lien simple pour trouver ces infos. En fait la question est à double entrée : d’une part pour savoir de quelle surface disposer pour pouvoir couvrir ses besoins perso et aussi pour voir si la surface arable mondiale suffirait à assurer les besoins (modérés bien entendu) de chacun des habitants de cette planète (avec l’alimentation aussi).

    Voilà, et encore une fois merci de ton travail de vulgarisation. J’attends le pdf final pour imprimer et faire tourner dans les différents cercles autour de moi :)

    Eric

    • Pour répondre brievement à ta question : je suis plus plumitif qu’ingénieur agronome. Cependant, tu peux facilement trouver cette info sur google ou des forums d’utilisateurs qui sont très fréquentés par des agriculteurs producteurs de biocarburant. La question n’est pas simple, pour réaliser ce dossier, je me suis appuyé, notamment, sur l’expérience d’amis agriculteurs qui sont accessoirement membres de la conf’. Ils reconnaissent d’eux-mêmes que la généralisation des chiffres concernant le rendement est impossible. J’aimerais bien te répondre de manière précise, mais ne voudrais pas dire une connerie, d’autant plus que ta question est vague.

      En effet, tu demandes (en gros) combien faudrait-il d’espace pour suffir à produire 1l de carburant. En fait tout dépend du type d’oléagineux que tu utilises, cela peux aller du simple au triple – voire plus. Pour pouvoir répondre pertinemment, le mieux c’est que tu ailles sur le forum d’ oliomobile. Il y a des mécaniciens de métier qui connaissent le biodiesel par cœur ainsi que des producteurs. http://www.oliomobile.org/forum/

      Pour avoir des chiffres (kilos d’huile à l’hectare, entre autres) c’est ici :

      http://www.surrealiste.org/dossiers/biodiesel/tableau.gif

      Le biodiesel répond à une logique de proximité. Si je suis en bretagne, je ne roule pas avec la même huile qu’en provence. Si je suis Europe, pas du tout la même huile qu’en Afrique. C’est là toute la subtilité du vrai biocarburant. Par respect pour la nature, on ne fait pas importer, on ne fait pas un produit commercial uniforme, on utilise ce que notre cadre de vie offre de plus logique. C’est ce que certains appellent l’écologie à juste raison. On vit en harmonie avec notre environnement. Tout ça pour dire qu’il ne faut pas hésiter à te renseigner autour de toi. Dans ma région, au début, quand on a commencé, on a vite eu des problèmes d’approvisionnement. Alors on a été voir des agriculteurs à coté de chez nous, on leur a expliqué le topo. Au début ils nous ont pris pour des fadas. Mais ce stade est vite passé, ils se sont renseignés et ont fait du mieux de ce qu’ils savaient faire en fonction des caractéristiques de leur région.

      Pour te donner un exemple : On a un pote qui vient d’acheter une presse. Il a une toute petite exploitation. A l’origine il faisait du rock & rool sur paris, il en a eu marre et s’est installé à la campagne. Il ne fait que du bio depuis 15 ans. Un peu de fromage, des œufs, des poulets, du lait… un peu de tout, mais tranquille. Avec un petit lopin de terre, il fournit une vingtaine de personnes en biocarburant, mais aussi en produits frais et, du coup, il a étendu ses activités, il propose maintenant de l’huile bio (l’huile première pression à froid va aussi bien dans le réservoir que dans la salade, elle est bio). L’utilisation du biodiesel ne répond pas à la même logique que celle du monde financier. C’est pour ça, que c’est difficile de la renfermer dans ces chiffres et pourcentages que le monde marchand affectionne tant. Chaque cas est différent, d’une expérience à l’autre, les paramètres changent. Juste deux conseils : renseignes-toi dans ta région, et bien sûr passe au biodiesel. Et merci de t’intéresser au sujet. En tout cas, pas de panique : il y a de l’huile pour tout le monde. C’est certain.

      Matt

    • Bon OK je m’attendais à ça :)

      C’est vrai que la question n’était pas super claire. En fait je cherchais à voir si rouler au biodiesel pour tout le monde ne risquait pas de transformer toute la surface arable (de proximité OK) en surface produisant de l’oléagineux... D’ou une utopie ! En fait je vais faire ma petite recherche et voir si j’arrive à en tirer une fourchette et une moyenne. Ce que je voudrais réussir à avoir c’est un exemple du genre : "il faut entre 1 à 2 ha pour rouler avec un fourgon et faire x km"... Un peu comme le 1 cheval 1ha en climat tempéré moyennement pluvieux pour ne pas avoir à compléter son alimentation naturelle.

      Bon c’est pas tout simple mais je crois avoir déjà repéré des exploitations susceptibles de produire l’huile... A suivre :)

      Merci pour la réponse rapide,

      Eric

    • Yo :-)

      Alors, la question la plus intéressante, c’est : Est-ce qu’il y en a pour tout le monde ?

      OUI il y en a pour tout le monde, sans risques environnementaux. C’est vrai, les chiffres sont contradictoires là-dessus. Déjà, de nombreuses fausses informations circulent sur le ouèbe. Beaucoup d’utilisateurs donnent des chiffres faux et découragent ceux qui veulent passer à l’huile de peur qu’il n’y en ait pas assez. C’est aussi l’attitude de certains agriculteurs (FNSEA et Jeunes agriculteurs) qui cherchent à se positionner en douceur sur le marché sans effrayer les pouvoirs publics (ils sont réacs, mais pas crétins). Il faut comprendre le truc, ceux qui ont des plans pour payer leur carburant à 30 centimes le litre n’ont pas envie que ça s’arrête. Pour l’instant, les seuls freins au développement du biodiesel, c’est l’égoïsme et la rétention d’information que cela induit.

      Dans les faits, une fois de plus, il n’y a pas que le tournesol et ne cultiver que du tournesol serait une grave erreur. Because rotation des cultures. Donc, pour la France on a bien sûr le tournesol et le colza, mais aussi le chanvre et le lin. Le chanvre c’est cool, on peut faire du carburant avec, des vêtements, du papier, des biomatériaux, et en plus, ça se fume et ça détend les neurones :-D Il y a aussi les olives et le ricin… Et bien sûr, encore et toujours : les algues : 800 kgs à l’hectare pour le tournesol, + de 160000 pour les algues.

      De plus, bien sûr il faut aussi changer de comportement avec la bagnole, c’est le thème du prochain chapitre, c’est une conclusion qui coulait de source. Il ne faut pas oublier aussi qu’il n’y a pas que les moteurs diesel. Les voitures à essence peuvent elles aussi rouler avec des biocarburants. C’est ce que l’on appelle l’éthanol, on peut en faire avec de la canne à sucre ou de la betterave, mais aussi avec bcp de fruits. Un australien a récemment monté sa société, il s’est implanté à coté d’une usine de conditionnement de bananes et récupère tout ce qui ne leur convient pas pour le transformer en biocarburant. Ça marche impec’. Pour fabriquer de l’éthanol, c’est légèrement plus complexe qu’avec le biodiesel, mais il n’y a pas besoin d’avoir un bac +8 non plus et en contrepartie l’adaptation du véhicule est bcp plus simple qu’avec le biodiesel, ça fera l’objet d’un prochain dossier, des tests sont en cours.

      Donc, le but ce n’est pas de faire tourner toutes les voitures au biodiesel, mais juste le parc existant + l’industrie qui utilise du pétrole + le chauffage au fioul. Je ne m’en suis jamais caché, pour moi, les biocarburants ne sont qu’une transition et un moyen de faire évoluer les mentalités. Dans l’absolu, je préfère savoir que quelqu’un utilise un chauffage solaire qu’un chauffage à huile de tournesol ou une voiture à air comprimé plutôt qu’un biodiesel. Mais il n’est pas possible de tout révolutionner d’un coup de baguette magique, du coup, les biocarburants sont une phase transitoire intéressante qui permettent tout de même de réduire de 70% les rejets de CO2. On sait faire du 0%, mais il faut être un peu patient.

      Pour ce qui est des doutes concernant l’utilisation de l’huile première pression à froid. Il n’y a pas photo, c’est celle qui fonctionne le mieux. Par contre, il faut soit la filtrer à 5 microns ou soit l’acheter déjà filtrée. C’est tout ce qu’il y a à faire. Et ensuite, just enjoy, ça roule pépère. Le cycle du biodiesel est simple : Je fais pousser mon tournesol, je presse les graines, je filtre l’huile, je la mets dans mon réservoir. Avec une pompe bosh jusqu’à 50% avec un réchauffeur. Pour 100% je fais tarer mes injecteurs + calage de la pompe à injection + réchauffeur ou alors bougies chauffantes (c’est cher) ou kit bicarburation. C’est pas sorcier.

      Le problème pour passer au biodiesel au début, ça le fait à tout le monde, c’est le manque de confiance. Alors on commence par rajouter 1 ou 2 litres d’huile végétale dans le gasoil. On voit que ça fonctionne et petit à petit on passe à 20 % puis à 50% et enfin à 100%.

      Mais une fois de plus, pas de panique, il y en a pour tout le monde. Seul le plan de la récupération est limité, c’est pour ça qu’il faut le laisser aux précaires. Attention aux intox sur le sujet il y en a bcp sur le net. Tant pour le carburant que pour le matos. De nombreux forums d’utilisateurs sont trollés par des marchands de matériel. Alors bien sûr, tu leur demandes conseil pour préparer ta voiture toi-même pour presque rien et ils te disent que c’est pas possible et te font acheter pour + de 2000€ de matos. Ce qu’il faut, c’est rencontrer des utilisateurs. Là au moins tu sais où tout va. Tu vois que ça fonctionne et tu as des bons conseils.

      Quant au rapport de l’assemblée nationale, c’est simple : il s’agit de la directive européenne que l’assemblée est obligée d’intégrer dans les textes de loi. Une date à retenir : le 1er janvier 2005, c’est sûr et certain il sera légal de rouler à l’huile sans passer par la TIPP, juste une TVA à 5,5 pour ceux qui se fournissent chez un agriculteur qui aime les factures. Comme quoi, faut pas toujours se plaindre de l’europe, parfois ça a du bon. Allez, le 1er janvier, tout le monde au biodiesel et adieu les pétroliers :-))) Faites circuler l’info, parce que faut pas compter sur sarkosy et seillière pour la claironner sur tous les toits. Par moment ils savent être discrets (mais, si...).

      Matt

    • >que dire de plus ? essayer !
      en plus c’est assez amusant de réaliser qu’on cache tout à ceux qui ne cherchent pas ...

      j’ai bien aimé : "on peut toujours faire confiance à nos gouvernants pour une chose : récupérer dans la poche droite ce qu’ils auront perdu dans la poche gauche." : je rajouterais : "entre les 2 poches au passage ils se font des couilles ... en or !! ;)

      pour nos amis (!) les agriculteurs c’est par ici :
      http://www.web-agri.fr/village/Forums/lstMsg.asp?id_suj=449

      Oh met de l’huileux !

    • Salut ;-)

      >D’autant que dès que l’Etat commencera à s’intéresser de près à cela, la réponse sera forcément productiviste et nous ne serons sûrement pas consultés, et M. et Mme Lambda (dont je suis) continueront à polluer l’espace géographique et sonore avec des routes, des parkings, du bruit, etc...

      La réponse à ça est simple. Elle s’appelle stratégie.On joue avec deux ou trois coups d’avance. Si l’info circule, ils n’auront pas le temps de faire ce qu’ils veulent. D’ordinaire, les politiques font leur tambouille en dessous le manteau et mettent tout le monde devant le fait accompli. Avec le biodiesel c’est le contraire qui est en train de se passer. Les citoyens font leur sauce, gagnent les politicards en vitesse et si tout va bien c’est eux qui seront devant le fait accompli. C’est un peu le même mécanisme qu’avec les téléchargements de MP3. C’est interdit mais tellement simple à faire et tentant que c’est impossible à arrêter. Avec l’huile c’est pareil. Ça va marcher en masse, pas à cause de l’écologie, mais à cause de l’économie. De plus, le biodisel n’est rien tout seul, sinon je ne me serais pas fatigué sur ce dossier. Il correspond au début d’une prise de conscience collective. On en reparlera dans quelques mois... perso je suis intimement persuadé que c’est un des facteurs qui va enfin permettre d’ouvrir le débat sur plein de trucs. Quand un vrai débat est ouvert, les mensonges ont vite fait de s’effondrer et les infos circulent.

      >Je ne tiens pas à voir des champs entiers occupés sur des hectares par de la production intensive

      Pas de risque à condition de ne pas laisser ça aux pétroliers. Concernant la surface cultivée, en plus, il y a les algues, c’est très prometteur. Une fois de plus il n’est pas question de faire passer tout le parc au diesel, et même... regarde au brésil, 70% des voitures roulent aux biocarburants surtout l’éthanol, et le pays est loin d’être submergé de champs de canne à sucre. ça se passe très bien, c’est un exemple à suivre.

      >L’huile de première pression à froid se MANGE, les olives se MANGENT,etc.. Je trouve quelque part indécente cette exigence de qualité qui fait qu’on "nourrirait" mieux une machine que beaucoup de personnes

      Ok avec ça. mais il n’y a pas 40 solutions. Soit on cultive en respectant la nature et c’est du bio, soit on s’en fout on fait de l’OGM en intensif. Oui, c’est vrai, ce produit est aussi un produit alimentaire et alors ? L’essentiel est que ça soit mieux que le pétrole et que sa production soit rationnelle. N’oublie pas que dans le cas du tournesol on donne le tourteau aux bêtes. Souviens-toi la crise de la vache folle. Si on fait pousser le tournesol n’importe comment, le bétail mangera n’importe quoi et on retrouvera ça dans les produits laitiers et dans la viande. Quant aux jachères et à la rotation des cultures il faut absolument préserver ça. Il faut en finir du n’importe quoi. Alors oui, au final, un bon carburant bio qui préserve l’environnement est aussi un produit alimentaire. C’est pas si grave. Le jour où tu seras en panne d’huile pour faire une salade tu pourras toujours siphonner ton réservoir. Faut pas raisonner comme ça. A ce moment là, c’est pas grave que l’eau soit polluée tant que c’est pour se laver. S’il y a des pesticides dans le biodiesel tu les retrouveras dans tes poumons. C’est pas le but du jeu.

      >3. En bonne sudiste, je te rappelle que l’huile d’olive fige très vite (faut voir la mienne en ce moment).

      Exact. C’est pour ça que l’on utilise un antifigeant inoffensif. 2 litres pour traiter 1000 litres + un réchauffeur. Hé hé, tu n’as pas tout suivi :-D

      >4. Nous parlons sans doute du même rapport parlementaire, qui de plus envisage les biocarburants mais pas l’huile. L’as-tu luF ? C’est le rapport n°1622

      Ils peuvent toujours proposer, c’est le droit européen qui s’applique pour les taxes, c’est sûr et certains. Après, l’histoire des jachères, c’est autre chose, il faut voir ça avec les syndicats agricoles réactionnaires - suivez mon regard. c’est pour ça qu’il faut militer sur ce sujet. c’est pas un scoop, chirac, raffarin et seillière sont à fond sur le truc, tu crois que c’est pour l’écologie ? Pour remporter la bataille il faut s’appuyer sur le droit européen. Si tu veux, fais un tour sur le forum oliomobile il y a une section reservée au droit il y a plein d’infos là dessus.

      >Tout ça pour dire que si on veut rouler propre, il faut être vigilant à bien des égards (par rapport à nos propres comportements vis à vis de la bagnole, vis à vis de la nature qui n’est pas juste une réserve pour nos besoins de consommateurices, et par rapport aux appétits fiscaux de certainEs...)

      C’est pas moi qui dirait le contraire

      >Bref roulons à l’huile, mais roulons conscientEs !

      Roulons à l’huile, mais aussi à vélo et exigeons une baisse des tarifs ferroviaires qui demeurent prohibitifs pour les précaires.

      Matt

  • Voir http://www.manicore.com/documentation/carb_agri.html

    Ce lien donne des chiffres, que je n’ai pas vérifié, mais, je me rapelle avoir fait il y a quelque temps des calculs similaires. Les résultats étaient du genre "pour produire avec du colza toute l’énergie consommée en France, il faudrait un champs grand comme deux fois la surface du pays", ca donne pas envie...

    Il me paraitrait indispensable de faire un chapitre clair sur ce point, en tentant de quantifier la quantité de pétrole effectivement remplacable suivant les usages (transport, chauffage, etc.) et de voir quelles sont les limites de la mutation.

    Un recours massif aux bio-carburants dans des conditions mal maitrisées risquerait de faire flamber les prix des huiles végétales, et par conséquent des produits alimentaires de bases (plus utiles que la bagnole).

    En conclusion, il semble que seule une décroissance maitrisée permet sans doute de s’en sortir ; il faut voir dans quelle proportion le recours aux bio-carburants peut contribuer à cette décroissance.

    Yannick

    • >Les résultats étaient du genre "pour produire avec du colza toute l’énergie consommée en France, il faudrait un champs grand comme deux fois la surface du pays", ca donne pas envie...

      c’est marqué dans le dossier. il y a eu bcp d’intox sur ce sujet, surtout de la part de lobbys tels que les pétroliers. Il y a assez d’huile pour tout le monde. d’autant plus qu’il n’y a pas que le colza et le tournesol il y a aussi les algues qui représentent un énorme potentiel.

      de plus, le biodiesel n’est pas une fin en soi, c’est juste une alternative parmi de nombreuses autres. Il n’est pas question de faire passer tout le parc à l’huile. En biocarburant il y a aussi l’éthanol pour les voiture à essence, ainsi que l’air comprimé, le gaz tiré de matières végétales et plein d’autres trucs.

      Matt

  • Bonsoir,
    Ce dossier m’interesse mais je veux savoir si je peux utiliser ce biodiesel sans rien changer sur ma voiture.
    Merci d’avance

    • Bonjour,

      Cela dépend surtout de ta voiture. Sur les vieux diesels tu peux rouler pratiquemment avec de l’huile pure (rappelons que le diesel a l’origine fonctionnait à l’huile de lin). Avec les nouveaux modèles s’est plus délicat.

      Quant au diester (huile+alcool), normalement ça marche pour tout mais sur le manuel de ma voiture (2.2DCI), il est écrit de ne surtout pas utiliser ce type de carburant.

      Je rencontre valenergol Samedi 23 qui pourra m’en dire plus à Alternalys.

      Salutations

      Phil

  • bonjour,avons une chaudiére au fioul nous voulons passer au biofioul . nous voulons à 100%.ou trouver le biofioul ? comment le fabriquer sois méme ? merci de me répondre.stephanie .