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Série d’arrestations liées à la vie clandestine d’Antza et Anboto

Publie le jeudi 9 décembre 2004 par Open-Publishing

Deux mois après l’incarcération d’"Antza", numéro un politique présumé d’ETA et de sa compagne "Anboto" à Salies-de-Béarn (Pyrénées-Atlantiques), la police a réalisé une série d’arrestations et perquisitions en relation avec la vie clandestine du couple dans la région. La dernière opération en date a eu lieu mardi avec l’arrestation de Jean-François Lefort, le porte-parole de l’association de défense des prisonniers basques.

Ce basque français de 34 ans est soupçonné d’avoir servi "d’agent de liaison" en relation avec l’ETA, pour les besoins notamment du séjour en France de Mikel Albizu Iriarte, alias "Antza" et de sa compagne Soledad Iparragirre Genetxea, alias "Anboto", selon une source proche de l’enquête. Une autre source proche de l’enquête a indiqué que M. Lefort était notamment suspecté d’avoir participé à la logistique d’accueil du couple d’etarras. M. Lefort, surnommé "Lof", était toujours en garde à vue jeudi après-midi à Bayonne mais son transfèrement à Paris pour une présentation à un juge d’instruction anti-terroriste n’était pas encore prévu.

L’arrestation de cette figure publique du mouvement de défense des prisonniers basques a provoqué une série de réactions négatives. Le principal parti indépendantiste basque en France, Abertzaleen Batasuna (AB) "s’est élevé contre l’arrestation du porte-parole d’un mouvement public" et a dénoncé "une gestion exclusivement policière de la question basque". AB a exigé une "libération immédiate" et appelé à manifester vendredi soir à Bayonne, aux côtés d’Askatasuna et du parti indépendantiste radical Batasuna.

De son côté Askatasuna a estimé que cette arrestation le jour d’un sommet franco-espagnol, notamment consacré à la coopération antiterroriste, "n’est sûrement pas une coïncidance". L’arrestation du militant d’Askatasuna a été précédée la semaine passée de deux opérations également liées au séjour en France des deux cadres d’ETA. Le 30 novembre, le frère de l’homme qui hébergait Antza et Anboto à Salies-de-Béarn a été arrêté à Pau puis transféré à Paris pour être présenté aux juges en charge du dossier basque, Laurence Le Vert et Marie-Antoinette Houyvet.

On reproche à Robert Arricau, militant du mouvement occitan libertaire Anaram Au Patac, d’avoir "mis en contact" Antza et Anboto avec son frère Didier Arricau chez lequel le couple a été "cueilli" lors du vaste coup de filet anti-ETA du 3 octobre dans les Pyrénées-Atlantiques. Une autre piste a porté la police sur l’île d’Oléron (Charente-Maritime) mais n’a finalement rien donné. Un couple lié à la mouvance anarchiste, qui avait accueilli le fils des deux etarras pendant près de trois ans, a été relâché après quatre jours de garde à vue.

Anboto et Antza s’étaient présentés à ce couple sous de faux noms et comme des "informaticiens amenés à se déplacer souvent". Ils avaient demandé à ce que leur jeune fils soit pris en internat dans le centre éducatif libertaire dont le couple s’occupait sur l’île d’Oléron. Anboto a engagé, la semaine passée, une grève de la faim et de la soif pour protester contre ses conditions de détention à la maison d’arrêt de Gradignan (Gironde).

Elle a cessé son mouvement mercredi après un transfèrement à l’hôpital pénitentiaire de Fresnes (Val-de-Marne), a indiqué jeudi une représentante d’Askatasuna. Antza et Anboto ont été mis en examen en octobre pour "direction et organisation d’une association de malfaiteurs à caractère terroriste".

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