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Ben Ali et le gouvernement italien

Publie le samedi 5 février 2011 par Open-Publishing
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En soutien de la révolte en Tunisie
Fédération anarchiste italienne.

En 1999, l’amiral Fulvio Martini, ancien chef du service secret militaire (SISMI) a dit à la Commission du Parlement italien : « En 1985-1987, nous avons organisé une sorte de coup d’État en Tunisie pour mettre le Président Ben Ali à la tête de État, en remplacement de Bourguiba (opposant de première ordre dans la lutte pour l’indépendance du colonialisme français, NDLR). Martini, également, dans son livre Nom en code : Ulysse, a souligné que les directives venaient de Craxi et Andreotti, alors respectivement Président et Ministre des Affaires étrangères.

Ensuite, l’adversaire du régime dictatorial de Ben Ali, Taoufik Ben Brik a dénoncé les dirigeants Italiens qui ont renforcé le régime « en remplissant ses coffres et en armant son bras contre le peuple. » Ce n’est pas un hasard si le fugitif Craxi, s’est réfugié en Tunisie, où il a été respecté, protégé et enterré, pour échapper aux condamnations de la loi italienne.

L’insurrection et la lutte en cours en Tunisie nous appartiennent, nous la ressentons comme le nôtre, soit parce qu’ils sont contre un régime dictatorial, arrogant, corrompu et parce qu’ils sont nés pour gagner pas seulement amélioration des conditions de vie, mais aussi pour la liberté d’expression et d’organisation. Nous les soutenons comme une expression de revendications populaires, au-delà d’une logique de compatibilité géopolitique.

Autant à droite qu’à gauche, on parle du risque d’anarchie, et les classes dirigeantes tunisiennes, avec leurs protecteurs européens, essaient de plier et d’enfermer la protestation populaire dans le processus électoral, pour désarmer la volonté de lutte des masses. Un gouvernement fantoche, contrôlé par des amis et des collègues de Ben Ali pour s’assurer la continuité du système d’exploitation et d’oppression a été construit. Au moment où le ministre Frattini parle de « stabilité » de la zone (où la « stabilité » signifie « ordre et discipline »), il est important de se prononcer, de manifester en faveur de la tentative d’auto-émancipation populaire et de soutenir avec vigueur la protestation et l’insurrection en cours, qui est en train de se mesurer à l’armée et aux bandes armées fidèles à l’ancien président, qui a fui avec plus d’une tonne de lingots d’or.

La lutte insurrectionnelle tunisienne ouvre la voie à d’autres luttes en Algérie, Maroc et Égypte, déclenchée par les effets désastreux de la crise sociale. À partir de cette partie de la Méditerranée, on doit se mobiliser pour faire que ces luttes et émeutes ne soient pas interrompues par de nouvelles dictatures, préparé et soutenu par les gouvernements européens, coupant toute forme possible de paternalisme et de racisme qui vont séparer et opposer ceux qui ont des intérêts communs avec tous les travailleurs et avec chaque être humain : la dignité, la liberté, la justice sociale.

Commission des relations Internationales de la Fédération anarchiste italienne (FAI)

dimanche 30 janvier 2011

http://www.federation-anarchiste.org/spip.php?article978

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