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L’enfumage écologique français…

Publie le mardi 8 février 2011 par Open-Publishing
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Par Michel Mengneau

Dans un article en date du 25 mars 2008 je dénonçai le scandale écologique et humanitaire occasionné par la culture intensive du palmier à huile. Pour résumer, c’est en Asie que ce genre de pratique est la plus répandue puisque l’on peut mettre en avant le ravage de la déforestation indonésienne pour laquelle était mis en cause des multinationales, entre autre : Nestlé.

En effet, depuis cinquante ans, on a assisté au saccage de plus de 72% de la forêt tropicale humide, la bagatelle de 28 millions d’hectares, dont une partie encore en forêts primaires et en tourbières à l’écosystème fragile, et qui occasionne une émission énorme de gaz à effet de serre (GES) lorsque l’on modifie ce biotope ; d’autant plus qu’est utilisé le « paraquat » dans les plantations, pesticide neurotoxique particulièrement virulent et interdit en Europe. Saccage perpétré pour planter du palmier à huile afin de produire, à Riau en Malaisie, des huiles à bas prix pour cosmétiques, ou alimentaires, et aussi des agro-carburants.

Ces imprécations furent peines perdue et se noyèrent dans le flot des articles des gens sensés dénonçant cette nouvelle entorse productiviste à l’équilibre écologique de la planète. On en a pour preuve l’accentuation de la consommation des huiles de palmes dans l’agro-alimentaire et les cosmétiques, mais surtout dans les agro-carburants, le dada des inconscients, des incapables technocrates et politiques européens.

Alors, afin que la France ne soit pas en retard dans la déforestation de la Malaisie, dans le déplacement de ses peuplades indigènes, elle a ouvert des négociations par l’intermédiaire de sont conseil régional du Languedoc-Roussillon pour l’implantation à Port la Nouvelle d’une usine d’importation, de stockage, de transformation de cette huile. On en connaît la raison, c’est que l’on assiste à un détournement massif de la production d’huile de colza et de tournesol pour la production d’agro-carburant, l’huile de palme sera donc le palliatif incontournable pour l’agro-alimentaire quand elle n’ira pas elle aussi dans le réservoir des bagnoles transformée de fait en éthanol.

Par conséquence, une fois de plus on va dévaster la planète car d’ici vingt ans il n’y aura plus de forêt primaire en Indonésie grâce au productivisme automobile. Et n’oublions pas que les terres cultivables détournées au profit des véhicules thermiques (y compris les hélicoptères des « hélicolos » du style Yann Arthus Bertrand) sont des surfaces en moins pour nourrir les individus sur une terre où l’on compte pourtant dèjà 1 milliard de délaissés souffrant de la faim.

Avec l’autorisation contestée, donnée par Borloo, de la recherche en gaz de schiste, c’est avec l’usine à huile de palme la confirmation que l’écologie n’intéresse nullement le gouvernement actuel qui n’a pondu le Grenelle de l’environnement que pour la façade électoraliste ; le pire c’est que de prétendus verts aient participé à cette mascarade, c’est sans doute là le summum de l’enfumage politique.

On devrait d’ailleurs demander à Madame Joly, présidentiable de la nébuleuse Europe-Ecologie ce qu’elle pense de tout cela, elle qui n’y connaît rien en écologie et qui n’est là que pour se faire une carrière politique, ce qui lui était plus difficile auprès de Bayrou.

Ne parlons pas des socialistes du Languedoc-Roussillon tant leur incompétence écologique apparaît de plus en plus au grand jour…

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