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Orange a-t-il monnayé son implantation en Tunisie ?

Publie le vendredi 4 mars 2011 par Open-Publishing

Selon le site d’information owni.fr, le groupe français a investi dans la société d’un gendre de Ben Ali pour obtenir une licence 3G. Le Pdg d’Orange nie toute « corruption ».

Le groupe Orange a « monnayé son implantation » en Tunisie avec le gendre de l’ex-président tunisien Ben Ali, Marwan Mabrouk, affirme jeudi le site d’information français owni.fr, qui publie des « documents exclusifs » relatifs à l’attribution de la troisième licence 3G du pays.

Jeudi matin, interrogé sur des rumeurs faisant état de telles pratiques du groupe en Tunisie, le PDG de France Télécom-Orange Stéphane Richard avait démenti toute « corruption » au micro de France Inter.

owni.fr, dans un article mis en ligne jeudi soir, accuse Orange d’avoir « non pas payé 130 millions d’euros au régime tunisien pour obtenir le précieux sésame » de la licence « comme le martèle son PDG », mais d’avoir investi dans une petite société locale, Divona, aux mains de Marwan Mabrouk et de sa femme, Cyrine Ben Ali, fille du président déchu.

« Comme le montrent les comptes-rendus de conseils d’administration en notre possession, Orange a investi 95 millions d’euros en juillet 2009 dans Divona pour acquérir 49% de son capital », selon l’article.

owni.fr dénonce notamment le fait que Divona ait été surévaluée : « D’une petite structure qui pèse 2,6 millions d’euros, elle devient un véhicule rutilant évalué à 128 millions ».

« Résultat d’un appel d’offres international »

« Un décret paru au journal officiel tunisien le 31 juillet 2009 le prouve, c’est le président Ben Ali en personne qui appose son paraphe pour attribuer le marché à l’entreprise co-gérée par sa fille et son gendre », poursuit owni.fr, qui parle des « compromissions d’Orange ».

Divona, devenue depuis Orange Tunisie et comptant 800.000 clients dans le pays, est détenue à 51% par Marwan Mabrouk, qui figure dans la liste des 110 personnalités dont les biens mobiliers et immobiliers ainsi que les avoirs ont été saisis par les autorités tunisiennes de transition fin février.

« J’étais pas en fonction dans l’entreprise à ce moment-là. En ce qui nous concerne, on a candidaté pour une licence 3G, on a payé 130 millions d’euros, notre partenaire et nous-même, pour acheter cette licence 3G. Cet argent a été perçu par l’Etat tunisien, pas par Ben Ali ou sa famille », a affirmé jeudi matin Stéphane Richard.

Source : Dailymotion/France Inter

« Notre activité en Tunisie ne procède pas de la corruption, et ne procède que du résultat d’un appel d’offres international, dans lequel d’ailleurs beaucoup d’autres que nous étaient compétiteurs. On a investi en tout 260 millions d’euros en Tunisie pour déployer un réseau 3G », a-t-il poursuivi.

« La loi tunisienne nous imposait d’avoir un partenaire local majoritaire, quel est donc le partenaire qu’il aurait fallu choisir pour ne pas connaître cette situation, je ne sais pas », a-il ajouté.

« Attendons. Nous sommes prudents, nous défendons nos intérêts. Ce n’est pas nous qui sommes visés dans cette affaire, c’est M. Mabrouk », a conclu Stéphane Richard.

http://www.liberation.fr/economie/01012323617-orange-a-t-il-monnaye-son-implantation-en-tunisie