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Parti de Gauche-Left Party Germany

Publie le vendredi 11 mars 2011 par Open-Publishing
3 commentaires

I.Avant-propos

Je m’appelle Michael Prütz et je suis âgé de 58. Je vis à Berlin et je fais de la politique depuis 1968 . De 1990 à 2002 j’étais membre de la PDS, précurseur de Die Linke. A sept reprises, j’étais candidat à des élections à des niveaux différents et j’étais actif dans des positions dirigeantes diverses. J’ai eu le plaisir d’être présent au premier congrès du NPA et je me suis rendu compte que votre relation au parti de gauche, qui se réfère à Die Linke est controversée. Ainsi je voudrais vous faire passer quelques informations concernant ce parti.

II. Des réformistes sans réformes

Die Linke a été fondé en 2006. Elle est composée d’une part d’anciens membres de la SPD à l’ouest de l’Allemagne et à l’est des membres de la PDS, le parti qui a succédé à la SED. Die Linke a 75.000 membres. Aux dernières élections elle a eu 11,9% ou 5.000.000 de voix. . Parmi les 75.000 membres, environ 35.000 sont engagées activement et 40.000 membres ont bien plus que 65 ans. Ce parti dispose de 5.700 sièges dans des parlements à des niveaux différents et de 1.500 salariés. Elle est relativement bien ancrée dans le syndicat de la fonction publique, mais aussi dans le syndicat de la métallurgie. .Un travail dans les entreprises n’a pas lieu. Parmi les 35.000 membres actives, environ 30% sont organisées dans des « tendances ». Ces tendances ne se distinguent pas sur le principe, mais seulement par rapport à leur disposition de compromis avec la SPD. La tendance la plus à droite, (Forum Demokratischer Sozialismus) est situé selon moi, à droite de votre PS. Elle domine les fédérations régionales à l’est de l’Allemagne. En ce moment les contradictions de Die Linke éclatent de plus en plus. Car il s’agit d’un nouveau programme du parti, mais aussi de la question des conditions pour participer au gouvernement. Tandis que les tendances en Allemagne de l’ouest attachent certaines conditions à une participation au gouvernement avec le SPD, ceci n’a pas d’importance pour la tendance de droite, refusant même toute condition préalable. Pour eux la participation au gouvernement est une valeur suffisante.

Jetons maintenant un coup d’oeil sur la pratique concrète de Die Linke :
Die Linke gouverne deux régions, ensemble avec le SPD.A Berlin, où j’habite, elle gouverne depuis 2002. Du début elle n’a pas seulement appliquée la politique officielle de budget, mais même aggravée : Ainsi lors des 9 dernières années à l’aide du Die Linke, environ 80.000 logements ont été privatisé, les salaires et les traitements dans la fonction publique diminué de10%, la privatisation des services publiques, tel que le service de l’eau accélérée, plusieurs centaines de services et établissements s’adressant aux adolescents ont été fermé. La pauvreté à Berlin accroît de façon importante. Le salaire moyen à Berlin est le plus bas dans toute l’Allemagne. Dans chaque commune cette politique austère de Die Linke se poursuit et il y a eu des mouvements importants contre cette politique.

Depuis un an Die Linke gouverne aussi dans la région de Brandenburg, et là aussi c’est pareil : Une politique d’austérité. Pour cette raison Die Linke perd massivement en intention de voix, lors des sondages dans ces deux régions.

On pourrait penser que cette politique se limite à la région de Brandenburg et Berlin et que Die Linke défend par ailleurs une politique de lutte. Mais il n’est pas ainsi. Dans les différentes communes dans lesquelles Die Linke participe au gouvernement elle applique sans merci une politique d’autérité. Die Linke, au moins en Allemagne de l’Est, a ci peu de relation aux mouvements des travailleurs, qu’il arrive que des maires sous l’étiquette de ce parti, se prononcent contre des grèves. Pour rendre justice à ce parti, il faut dire qu’elle a toujours eu une position correcte concernant la guerre et la paix. Elle refuse systématiquement que l’armée allemande intervienne à l’étranger.

En résumé il faut dire que Die Linke donne l’illusion en Allemagne et en Europe d’être un vrai parti d’opposition et de lutte. Mais à partir du moment qu’elle gouverne ou participe à un gouvernement elle fait le contraire de ce qu’elle annonce.

Je ne peux pas et je ne veux pas me mêler dans votre discussion par rapport à votre relation avec le Parti de Gauche. Mais le fait que ce parti se réfère à Die Linke, me rend très méfiant. J’ai l’impression qu’il s’agit de vieux fatras peint en neuf. Évidemment, je ne peux pas rentrer dans l’ensemble des détails, mais je suis disponible pour toutes questions, commentaires et discussions.

Des salutations solidaires de Berlin
Michael Prütz
michael-pruetz@gmx.de

Messages

  • Mais à partir du moment qu’elle gouverne ou participe à un gouvernement elle fait le contraire de ce qu’elle annonce.

    C’est bien pour ça que le NPA ne veut pas accéder à des exécutifs dans le cadre d’une alliance même critique avec le PS. On est là au coeur de la problématique qui divise ceux qui se situent à gauche du PS.

    Bon, au-delà de nos différences, quand est-ce qu’on essaie de s’allier sur la base...
     d’un programme de rupture (ça ne semble pas trop difficile à réaliser)
     de l’indépendance vis à vis du PS et des institutions (c’est le point qui achoppe, mais c’est incontournable pour que le programme de rupture ne soit pas que du vent) ?

    Des camarades du PCF ou du PG peuvent objecter : ça veut dire s’aligner sur la position du NPA (indépendance vis à vis du social-libéralisme). Mais ce n’est pas ça qui compte, c’est : est-ce que c’est une position juste ou non ? Une position qui ouvre des perspectives ou non ?

    Chico

  • Le proletariat toujours abscent du politique :

    Le pouvoir du peuple

    Par Jean Zin le Mercredi, 9 mars 2011, 12:00 -

    La situation devient plus tendue. Les révolutions arabes montrent à la fois le pouvoir du peuple assemblé et ses limites au-delà du renversement du tyran, sans autres perspectives que de rejoindre nos vieilles démocraties marchandes essoufflées.

    Ici, la crise commence à faire sentir ses conséquences dévastatrices en même temps que les limites d’un pouvoir politique inévitablement soumis aux marchés et dont la collusion avec les riches affiche sans ambiguïté son caractère ploutocratique tout comme la dérive oligarchique de presque tous les partis (conformément à "la loi d’airain de l’oligarchie").

    Loin des belles envolées métaphysiques dont on la célèbre à l’envie dans les discours, la démocratie a bien perdu tout son sens, réduite au choix d’un Président Directeur Général chargé de gérer au mieux l’économie du pays ou simplement d’éviter le pire.

    Face au scandale des compromissions de toute la classe politique et de la transformation de nos élus en élites gouvernantes coupées des populations, le rejet est plus profond que jamais, exprimé par le souhait bien compréhensible qu’ils dégagent tous, souhait repris par les populistes de droite comme de gauche.

    Car il y a bien convergence sur de nombreux points de populismes qui s’affrontent pourtant Front contre Front.

    L’opposition au libéralisme et à l’Europe avait déjà rapproché les deux côtés lors du référendum sur la constitution européenne. La crise ajoute le thème du protectionnisme et la nécessité de mesures radicales, sauf que ce ne sont pas les mêmes, bien sûr.

    Du moins, on peut dire que cette gauche anoblit l’appel à un pouvoir fort, au retour du politique, elle lui donne une crédibilité qui profitera toujours plus au nationalisme et à l’extrême-droite qui manient la haine de l’étranger et de boucs émissaires faciles.

    Il ne s’agit pas de nier les différences, patentes, mais de voir en quoi une certaine gauche renforce une extrême-droite qui a le vent en poupe, constat désagréable qui était déjà celui des fascisme et nazisme inspirés des communistes qu’ils combattaient........

    http://jeanzin.fr/index.php?post/2011/03/09/Le-pouvoir-du-peuple

  • Cher Michael Prütz,Cher AMI et Camarade

    Merci de cette participation au débat.

    Je pense- bien entendu mes amis Chico et d’autres du NPA ne me suivront pas sur ce terrain- que la question d’un Die LINKE à la française ne se pose pas, pour moi et de nombreux communistes -la plupart majoritairement hors du PC, sur la base de certains arguments que tu rappelles.

    PRIMO :

    Si en Allemagne a pu se poser au sein du courant révolutionnaire la question organisationnelle ayant abouti à la création de.D.L c’est pour des raisons particulières et notamment de dispositions d’ordre électoral.

    Quand il était mois sollicité politico-médiatiquement pour accélerer l’enterrement dela référence"communisme", Jean luc Mélanchon avait raison de rappeler pouquoi il ne fallait pas " aller plus vite que la "musique"

    le 21 janvier 2009, il répondait à une question

    http://www.moulinier.info/article-27005868.html

    Die Linke, parti de la gauche allemande né de la fusion entre le PDS, de tradition communiste, et des sociaux-démocrates de gauche, est une formule politique à laquelle vous vous référez souvent. Est-elle un modèle pour vous ?

    Jean-Luc Mélenchon. Il faut s’en inspirer, en effet. Pas le recopier, car c’est impossible. S’en inspirer sur ce qui est transposable : la rupture avec la social-démocratie et la constitution d’un front. Die Linke a commencé par être un front et il n’est devenu un parti fusionné que parce que la loi électorale allemande lui en a fait obligation. Donc rompons pour notre part, affirmons notre indépendance à l’égard de la social-démocratie et formons un front qui soit une alternative gouvernementale, je dis bien gouvernementale. Le projet politique du front à terme doit être de constituer une majorité pour gouverner le pays.

    Donc, je dirais que l’expérience de FRONT de gauche (car c’est bien de cela qu’il s’agit , la création du PARTI de Gauche n’étant , selon moi, qu’un besoin d’avant pont de leurre "gauchisant" nécessaire au Parti Socialistedans le processus de Bipolarisation à la française..)est d’abord condamnable parce qu’elle vise -même si au PC on feint de s’en défendre- à extirper de la conscience collective de CLASSE, toute référence au Communisme, à sa finalité, et au besoin d’un PARTI révolutionnaire-que j’appelle Communiste mais dont le nom importerait peu- qui soit en capacité d’irriguer la Lutte des Classes sans un "besoin existentiel" de je ne sais quelle "fusion" avec tels ou tels courants repcetables de l’arcc progressiste français.


    Deuxio

    Reste que tu reprends, et Chico te suit sur ce terrain, une expression que je rejette :
    Tu écris :

    En résumé il faut dire que Die Linke donne l’illusion en Allemagne et en Europe d’être un vrai parti d’opposition et de lutte. Mais à partir du moment qu’elle gouverne ou participe à un gouvernement elle fait le contraire de ce qu’elle annonce.

    Chico enfonce le clou..

    il déclare

    C’est bien pour ça que le NPA ne veut pas accéder à des exécutifs dans le cadre d’une alliance même critique avec le PS. On est là au coeur de la problématique qui divise ceux qui se situent à gauche du PS.


    OUi et non selon moi.

    La divergence assumée entre le NPA et certains autres communistes dont je crois faire partie c’est la suite du propos de CHICO :

    Bon, au-delà de nos différences, quand est-ce qu’on essaie de s’allier sur la base...
    d’un programme de rupture (ça ne semble pas trop difficile à réaliser)
    de l’indépendance vis à vis du PS et des institutions (c’est le point qui achoppe, mais c’est incontournable pour que le programme de rupture ne soit pas que du vent) ?

    D’une certaine façon tu réponds à cette problématique :

    Une partie de ton exposé contient ce qui est pour moi l’essentiel :(pardon de faire une coupure)
    TU écris

    Depuis un an Die Linke gouverne aussi dans la région de Brandenburg, et là aussi c’est pareil : Une politique d’austérité. Pour cette raison Die Linke perd massivement en intention de voix, lors des sondages dans ces deux régions.

    i. Dans les différentes communes dans lesquelles Die Linke participe au gouvernement elle applique sans merci une politique d’austérité

    C’est là que je ne me reconnais pas dans ce que dit CHICO.

    Je vais être-volontairement lapidaire car ce j’avance mériterait selon moi plus de nuances.
    J’espère que nous serons nombreux à "critiquer" mon propos(au sens du terme ) y compris pour le flinguer avec argumentation, .. !

    Pour qu’on "avance", si possible sans certitudes et esprit partisan trop catégorique.


    Je me CONTREFOUS du programme
    " qui serait , me dit on- pas trop difficile à réaliser.

    Evidemment, même avec le sang des dirigeants d’extrème gauche (FDG , NPA, LO) on peut établir du"programme".!

    Je t’en fais un cet aprem de 100 pages si on me le demande..
     :)

    Même certains dirigeants du PS le signeront !(surtout a 15 jours des cantonales !

     :))

    Tout ce qui pourrait se"programmer" HORS d’une intense lutte des classes et s’en intégrere les idées de"base" de Comités Populaires d’entreprise et de quartiers , ne mérite qu’on s’attarde à le lire !

    Cela n’est pas de la défiance vis à vis de qui que ce soit qui SIGNE.., ’c’est de la SEULE confiance dans les MASSES qui font l’Histoire.

    C’est une opinion que toute l’Histoire du mouvement ouvrier démontre.

    De ce qu’a eu d’original le Front Popu , au Programme commun PS-PCF -au contenu avancé si on veut bien le relire !- à l’expérience du "Socialisme " avec léninisme -certes gravement sali et caricaturé par le stalinisme, sans les MASSES..dans "le coup"..soit tu les trahis parce que le Capital t’y"contraint, soit par Haute trahison déjà envisagée..et par nature de "bon gestionnaire du K"..,et/ou incapacité à gérer ce qui est obstacle à la "prévision" : tu écrases alors au nom du prolétariat dont tu te prétends l’avant garde lla Commune de Kronstadt..!

    (Attention : je ne suis pas de ceux qui, maximalistes(??)ou anarchistes bouffeurs de "léninistes"..se farcissent Trotsky pour son rôle dans cet épisode : il était dans une logique "terrible" que les Soviets ne survivent pas au PARTI !!)

    C’est cette réflexion qui m’a conduit à quitter le PC plus que les clowneries huistes ou la joie d’un Gayssot d’être le meilleur élève de la classe du Professeur Jospin..

    Y compris c’est cela qui me fait admettre que je fus plus "liquidateur" que Marie GeorgesB uffet ou Laurent.

    Eux enterrent les restes de ce que "nous avons" tué..et qui avit une autre allure que la mise sous curatelle mélanchonienne une Organisation en déliquescence..
    Le reconnaitre n’est pas aussi simple qu’on l’imagine.

    Une fois ce postulat discutable avancé.(masses-partis-alliances_ gouvernace-., je ne peux plus avoir de point d’accord avec le NPA.

    Lui, me déclare qu’il sait que gérer avec le pS c’est déjà trahir(je caricature)

    Moi, je dis que la question ainsi posée écarte , à priori les travailleurs.. de toute possibilité de se SERVIR de la possible SUBVERSION des Institutions dans la lutte des classes..

    Je voudrais bien qu’on m’explique en quoi un parti qui n’irait pas au"gouvernement" serait plus"mains propres" que celui qui y va , si l’un et l’auttre ne sont pas capables (par volonté ou nature historique comme c’est le cas du PS) d’influencer la LDC ?

    En quoi,le soutien critique serait il différent d’une gestion pluraliste, si Le Parti et les Ministres sont des instruments refusant je ne sais quelle"solidarité de gestion" et la domination d’un Parti comme le PS français ?

    Pourquoi les Révolutionnaires-en créant un rapport jamais encore inventé -de lien permanent "MASSES -ELUS ,se priverait il d’un ATOUT, laisserait il l’Appareil d’Etat aux seules mai ns de la Social démocratie , toutes tendances confondues-PS ou FDG-(pour faire court)

    Pourquoi décréterait on que la Lutte des Classes n’a et n’aura donc aucune influence sur le comportement d’un Parti, d’un groupe de partis , d’un Gouvernement ?

    Est ce qu’on oublie que les lois de 1936 sont la résultant de la Primauté des Occupations d’usines ..en lien avec une majorité parlementaire qui n’a pas pu (malgré un Blum plus que réticent-voir son procès de riom- empêcher la Classe de remporter d’indéniales victoires de progrès social humain , démocratique ?

    Merci encore de ce que ton expérience allemande permettant un éventuel rebondissement d’un débat qui dépasse le cadre allemand-Die LInke- et français (FDG , NPA etc..)

    Bien amicalement

    Salutations communistes.

    Alain Chancogne dit A.C..