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Les anciens ministres bien recasés : de 8700 à 10 000 euros par mois.

Publie le vendredi 11 mars 2011 par Open-Publishing
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La République est plutôt bonne fille avec les ex-ministres qui ont quitté le gouvernement. Ceux qui ne sont pas députés héritent souvent de postes prestigieux.

Michèle Alliot-Marie va pouvoir retrouver son siège de député sans être réélue. Ce que lui permet la loi, ainsi qu’à tout ministre quittant un gouvernement. Auparavant, ils devaient se soumettre au suffrage des Français lors d’élections législatives partielles. Ils ne se privent presque jamais de profiter de cette automaticité.

Ce fut le cas auparavant de Christian Blanc, éjecté du gouvernement pour cause d’achats dispendieux de cigares.

Mais aussi de Xavier Bertrand, qui avait quitté le ministère du Travail, ou d’André Santini, à la Fonction publique. Cela leur permet de retrouver, en cumulant souvent avec un mandat local, une rémunération de 8 700 euros par mois, à laquelle s’ajoutent de nombreux avantages.

Seule l’ancienne ministre du Logement, Christine Boutin, avait renoncé en 2009 à retrouver son siège de députée des Yvelines après son éviction du gouvernement, pour mieux accepter une mission sur la « dimension sociale de la mondialisation », rémunérée plus de 9 000 euros par mois, somme à laquelle une polémique l’a poussée à renoncer.

L’attribution de missions est d’ailleurs devenue une forme de compensation assez courante.

Michel Rocard et Alain Juppé en ont bénéficié en leur temps.

C’est aussi le cas du maire de Sarlat et ancien ministre de l’Outre-Mer, Jean-Jacques de Peretti. Il s’occupe depuis janvier d’une mission sur la mise en œuvre de la réforme des collectivités locales. Il a été pour cela détaché du poste de conseiller d’État auquel il a été nommé en 2006. « Je ne perçois aucune rémunération supplémentaire pour cela. J’ai simplement un bureau qui m’est attribué », assure-t-il. Le rapport sera rendu en juin.

D’autres choisissent aussi de devenir avocat. C’est par exemple le cas de l’ex-ministre des transports, Dominique Bussereau, qui donne également un cours à Sciences Po Paris. « J’attends la réponse du barreau de Paris. Je veux aider nos entreprises de transports à l’exportation dans des pays où j’ai eu l’occasion de les accompagner. Mais je respecterai la déontologie en n’intervenant pas sur le terrain national, afin d’éviter tout conflit d’intérêt. »

Mais, pour de nombreux ministres, l’avenir passe aussi souvent par des nominations de prestige. Elles leur permettent de retrouver des rémunérations autour de 10 000 euros par mois (plus ou moins selon les postes) et un certain nombre d’avantages.

Xavier Darcos a ainsi été nommé ambassadeur et administrateur à la tête de l’Institut français. Il n’a pas souhaité répondre à nos questions.

Silence également du côté de Philippe Douste-Blazy, secrétaire général adjoint des Nations unies, chargé des financements innovants depuis 2008.

Tout comme Rama Yade, promue à 34 ans ambassadrice de France auprès de l’Unesco - ce dont se sont offusqués plusieurs ministres, dont Luc Ferry, qui a officié à l’Éducation nationale. Elle n’est pourtant pas la seule.

Fadela Amara a été nommée inspectrice générale des Affaires sociales ; Roger Karoutchi, ambassadeur auprès de l’OCDE.

D’autres avaient aussi bénéficié avant des largesses de l’État. Par exemple Jean-Jacques Aillagon, en tant que président de l’Établissement public du château de Versailles, ou Martin Hirsch, président de l’Agence du service civique.

http://www.sudouest.fr/2011/03/11/les-anciens-ministres-bien-recases-339113-652.php

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