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Le SOS du maire de MINAMI SOMA

Publie le lundi 4 avril 2011 par Open-Publishing
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Ceci est « un appel au monde », appel à l’aide du maire de Minamisoma (ville de 70 000 habitants en période normale) dans la préfecture de Fukushima, M. Katsunobu Sakurai, SOS qu’il a lancé le 24 mars (...).

On ne peut, dix jours plus tard, que se poser une question : où en est-on dans cette ville de Minamisoma ? Après le désastre dû au séisme et au tsunami, on se rend compte qu’une évacuation due a des rejets radioactifs pose des problèmes bien spécifiques (qui se rajoutent ici à toutes les autres difficultés), dont nous ne citerons que deux : peur de se rendre dans la zone par ceux venus de l’extérieur, pour le ravitaillement, notamment (nourriture, mais aussi fuel pour les transports etc.).

Difficulté pour les individus sur place de prendre des décisions (partir ou rester ?), et tout particulièrement si le gouvernement et ses relais ne donnent pas d’informations claires, voire pas d’information du tout. Difficulté aussi, sauf à employer les nouveaux moyens de communication, à faire savoir ce qui se passe - surtout si les médias "classiques" ne viennent pas (ou plus) sur les lieux.
Cette ville de Minamisoma fait partie de « l’anneau » (entre 20 et 30 km) où les évacués de la « zone d’exclusion » (d’un rayon de 20 km) autour de la centrale ont dû se rendre, et pour laquelle le gouvernement a fini par suggérer la semaine dernière une « évacuation volontaire ». Dans cet « anneau », il a été demandé aux résidents de demeurer calfeutrés, et le ravitaillement est devenu problématique ces derniers jours.

Dès le 17 mars, Monsieur le maire s’était déjà déclaré “furieux” contre le gouvernement et l’opérateur TEPCO dans les colonnes du grand journal japonais “The Mainichi daily news”, rappelant qu’à ce moment-là « la seule source d’information [dont il disposait] au sujet de l’accident dans la centrale nucléaire était les médias ».

Pour tous ceux qui ne comprennent ni le japonais, ni les sous-titres anglais, nous indiquerons ici les principaux messages, que nous avons retenus avec un confrère japonais, M. Kawakita Kiyomasa, qui a bien voulu visionner cette vidéo de 11 minutes pour nous (et que nous remercions pour cela).

« L’infrastructure de notre ville est complètement détruite […] Les banques, les boutiques sont fermées. […] La nourriture, l’essence, tout nous manque. […] Les informations provenant du gouvernement et de TEPCO (l’opérateur de la centrale) sont insuffisantes. […]

Même les gens qui veulent nous aider et les médias ont peur de venir dans notre ville qui se trouve à 25km de la centrale nucléaire de Fukushima. […]

Nous sommes en train de survivre et de reconstruire nos vies tout en luttant contre l’angoisse de la radioactivité. […] Nous ne pouvons pas faire le suivi de ceux qui sont partis et nous ne savons pas où ils sont allés. Peut-être dans plus de cent endroits différents. […] Je voudrais que vous sachiez l’état actuel de notre ville. […] Je voudrais vous demander votre soutien. Merci beaucoup. »

Le décompte cité dans la vidéo, il y a une dizaine de jours, était de 253 morts, 1260 disparus, et 50 000 personnes parties de la ville.

Le réalisateur de la vidéo Kenichiro Nakata, cité par l’agence Kyodo news dans une dépêche du 1er avril, a expliqué que « les résidents victimes du désastre ne savent même pas s’ils doivent rester ou évacuer ».

http://sciencepourvousetmoi.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/04/03/fukushima-suite-27-le-sos-du-maire-de-minami-soma.html

Messages

  • Au Japon comme partout, le nucléaire est à stopper immédiatement

    Le développement des transports, réseaux ferrés, routiers, aériens, fluviaux et maritimes, a permis aux marchandises de gagner des marchés. Sans eux, l’expansion capitaliste n’aurait pas pu se faire. Chaque jour, ce système prédateur implique de découvrir de nouveaux débouchés, non pas pour le bien des populations, mais pour sa propre survie. La création de technologies qui se démodent le plus vite possible, l’obligation faite de consommer des choses de plus en plus inutiles le prouve avec une obscolescence souvent programmée. Bien sûr, pour cela, il est essentiel de développer les énergies qui servent à l’abreuver. La raréfaction du pétrole à prix dérisoire, tel que nous le connaissons actuellement, le pseudo développement des énergies renouvelables comme palliatif, la recherche sur les gaz de schiste, montrent le besoin continuel de ce système politique et économique et ses nuisances pour la planète.

    Le capitalisme a besoin d’espace policé, encadré, fliqué pour s’épanouir. La religion du fric impose que les populations soient contraintes à ses principes et soumises. Le nucléaire est l’énergie qui lui ressemble le plus. Avec son fonctionnement extrêmement délicat, il suppose une mainmise de type militaire. Cette technologie est la vitrine de ceux qui ont la volonté de dominer le monde. Faire la différence entre le nucléaire civil et le nucléaire militaire est un leurre, l’un est le prolongement idéologique de l’autre. D’ailleurs, le Mox utilisé dans certaines centrales nucléaires au Japon, combustible peu stable, est composé, notamment, de plutonium militaire recyclé. Sa haute technicité impose des spécialistes, dans une société stable, docile et ne se posant pas de questions. D’ailleurs, les pays du Golfe, demandeurs de centrales nucléaires (alors qu’ils sont assis sur des réserves de pétrole) ne cherchent pas autre chose que cette puissance et ce pouvoir de contrainte sur ses populations.......

    http://lesliquidateursduvieuxmonde.wordpress.com/2011/04/03/au-japon-comme-partout-le-nucleaire-est-a-stopper-immediatement/